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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 11:05

Un article qui en intéressera certaines. Une étude de l'INSERM publiée dans la revue scientitique Human Reproduction et vulgarisée dans la newsletter de l'institut.

 

Syndrome des ovaires polykystiques : un nouveau facteur impliqué dans l’absence d’ovulation

06 Février 2013

 

L’absence d’ovulation chez les femmes atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques serait liée à une perturbation de la production d’hormone anti-mullérienne et de son récepteur. Une équipe de l’Inserm montre que l’hormone sexuelle LH jouerait un rôle dans cette dérégulation. Ces travaux contribuent à clarifier les mécanismes impliqués dans ce syndrome.

 

Les problèmes d’ovulation des femmes présentant un syndrome des ovaires polykystiques restent aujourd’hui difficiles prendre en charge. Ils sont néanmoins de mieux en mieux compris sur le plan biologique. Une équipe de l’Inserm vient en effet de montrer que, chez ces patientes qui n’ovulent pas, l’hormone sexuelle hypophysaire LH produite au niveau du cerveau entraine la surexpression d’une autre hormone et de son récepteur, produits par les follicules ovariens*.

 

Un syndrome associé à la stérilité 

Le syndrome des ovaires polykystiques est très fréquent puisqu’il est responsable de problèmes de fertilité chez 5 à 10 % des femmes. Il se caractérise par la présence de très nombreux follicules ovariens de petite taille et immatures. Les formes modérées permettent une ovulation, tandis que les formes plus sévères empêchent le déroulement de cette étape nécessaire à la reproduction.

De précédents travaux ont montré que les femmes touchées par ce syndrome présentent un taux sérique d’hormone anti-mullérienne (AMH) plus élevé que les autres. Le dosage de l’AMH est même devenu un outil de diagnostic de la pathologie. Les experts ont longtemps estimé que ce taux était lié au nombre excessif de follicules qui produisent l’hormone. Mais des travaux récents ont également rapporté un dysfonctionnement des follicules, sans que les mécanismes n’en soient connus. "L’hormone anti-mullerienne freine la croissance des follicules. Cela pourrait contribuer au fait qu’ils restent immatures chez les femmes présentant un taux d’AMH élevé", explique Nathalie di Clemente**, co-auteur des travaux.

 

Les hormones sexuelles s’en mêlent

Les hormones sexuelles LH et FSH ayant un rôle prépondérant dans le cycle de reproduction et dans le déclenchement de l’ovulation, les chercheurs ont étudié leur impact sur la production d’AMH et de son récepteur spécifique au niveau des cellules du follicule ovarien. Ils ont pour cela travaillé sur des échantillons issus de ponctions ovariennes effectuées chez des femmes suivant un protocole de fécondation in vitro. Ils ont inclus dans leur étude des patientes présentant un syndrome polykystique, avec ou sans ovulation, ainsi que des patientes "témoins ".

Après avoir laissé des cellules issues des follicules en présence des hormones LH ou FSH, les auteurs ont constaté une dérégulation de l’expression de l’AMH et de son récepteur spécifique chez les femmes anovulantes atteintes de polykystose ovarienne. "Chez elles, et uniquement chez elles, nous avons observé une stimulation de l’expression d’AMH en présence de l’hormone LH et pas de rétrocontrôle négatif de son récepteur, sensé réguler l’effet de l’AMH", explique la chercheuse. Reste à comprendre les mécanismes responsables de ce phénomène pour parvenir à mieux traiter cette pathologie.

 

Note

* Les follicules ovariens sont des agrégats de cellules plus ou moins sphériques, présents dans les ovaires. Chaque follicule contient un ovocyte en maturation. L’ovulation se produit lorsqu’un follicule libère un ovocyte mature.

** Unité 782 Inserm/université Paris Sud, Endocrinologie et génétique de la reproduction et du développement, Clamart

 

Source

A. Pierre et coll. Loss of LH-induced down-regulation of anti-Mullerian hormone receptor expression may contribute to anovulation in women with polycystic ovary syndrome. Human Reproduction, édition en ligne du 14 janvier 2013

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17 février 2013 7 17 /02 /février /2013 11:11

Faut il attendre entre 2 FIV ? Une étude originale sur le sujet parue dans MBR Info

 

Cycles consécutifs en FIV. Est ce que le délai entre les tentatives impacte les résultats?

 

Question simple souvent posée, étonnamment peu étudiée

 

Titre de l'article initial: Consecutive GnRH-antagonist IVF cycles: does the elapsed time interval between successive treatments affect outcomes?

Auteur de l'article initial:  Reichman D.E

Référence de l'article initial:  Fertility and Sterility, 2013, in press

Rédacteur MBR Info:  Anne Guivarc’h-Levêque

 

INTRODUCTION

La connaissance de l’échec d’une tentative de FIV est toujours difficile pour les couples et ils s’enquièrent souvent rapidement de la date à laquelle ils peuvent recommencer. Il n’y a pas eu d’étude sur le délai idéal entre deux tentatives de FIV en termes de résultats, seule la différence de réponse à la stimulation a fait l’objet de quelques études. C’est une étude difficile à réaliser car le traitement est souvent changé pour une tentative ultérieure.

L’équipe de Cornell dans sa base de données a pu identifier un certain nombre de cycles en antagoniste avec exactement le même traitement sur deux tentatives successives. Ils ont comparé le traitement successif avec un délai de 35 à 55j (un seul cycle sans traitement entre deux ponctions) à un intervalle de 56 à 140j (maximum de 4 cycles entre deux ponctions). Ils ont émis l’hypothèse d’une absence de différence entre les deux groupes. Le délai dans le deuxième groupe a été choisi de telle sorte que l’avancement de l’âge ne puisse pas impacter les résultats.

 

MATERIELS ET METHODES

Ils ont extrait 9157 cycles de leur base de données entre 2002 et novembre 2011 en ont exclu les cycles avec grossesse dès le premier cycle, les cycles avec congélation embryonnaire et les cycles avec un intervalle supérieur à 140 jours entre deux tentatives. Les patientes ont toutes bénéficiées d’un de leurs quatre protocoles antagonistes flexibles : début de stimulation J2 du cycle naturel, prétraitement par OP, prétraitement par E2, prétraitement par E2 plus antagonistes. Le déclenchement est réalisé avec des doses variables d’HCG selon le taux d’E2 ou par agoniste si le taux d’E2 était supérieur à 3000 pg/ml. Le transfert a majoritairement été réalisé à J3, J5 pour les patientes qui avaient plusieurs embryons de bonne qualité à J3.

 

RESULTATS

Sur les 9167 cycles, 721 paires de cycles correspondaient aux critères de l’étude soit 15,7%. 164 cycles correspondent à deux cycles successifs avec un seul cycle d’intervalle et 557 avec de deux à quatre cycles d’intervalle

La majorité des patientes dans les deux groupes avaient une baisse de la réserve ovarienne, avec une moyenne de trois échecs antérieurs. La répartition des différents types de protocole antagoniste était équivalente dans les deux groupes. 

Il n’a pas été observé de différence dans le nombre de jours de stimulation, le nombre d’unités de gonadotrophines, le nombre d’ovocytes ni le nombre d’embryons obtenu. Le taux d’implantation (11,1% vs 13,7%), le taux de grossesse clinique (26,4% vs 30,4%), le taux de naissance (21,4% vs 23,4%) n’étaient pas significativement différent pour respectivement les cycles avec un seul cycle d’intervalle et au moins deux cycles d’intervalle.

 

DISCUSSION

Il existe peu de littérature sur le bien fondé ou son contraire de cycles rapprochés en FIV. En stimulation de l’ovulation il avait été retrouvé un jour de stimulation supplémentaire lorsque deux cycles de stimulation se succédaient.

Les limites de ce travail sont le caractère rétrospectif de l’étude avec un effectif assez restreint limitant la puissance statistique et surtout le profil des patientes avec une diminution de la réserve ovarienne.

Ce travail permet néanmoins de montrer que l’intervalle entre deux tentatives n’est pas un facteur déterminant dans les résultats dans la limite d’un délai trop long qui impacterait par le biais de l’âge. Il n’y a pas lieu de dissuader des couples qui veulent réaliser rapidement un cycle suivant. La flexibilité est possible dans l’organisation de l’activité d’un centre.

 

POINTS FORTS

Première étude sur le sujet en FIV

l’absence de désensibilisation dans les cycles antagonistes permet de renouveler rapidement une tentative.

Réponse à une question souvent posée du délai optimum entre deux tentatives

 

POINTS FAIBLES

Etude rétrospective avec effectif limité

Population étudiée n’est pas la population générale

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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 11:11

Paru dans MBR Info, une étude portant sur un biomarqueur de la qualité ovocytaire, par le Dr Nathalie Lédée.

 

Impact de la quantification du G-CSF folliculaire sur les décisions de transfert embryonnaire

 

Enfin un biomarqueur de la qualité ovocytaire !

 

Titre de l'article initial:  Impact of follicular G-CSF quantification on subsequent embryo transfer decisions: a proof of concept study

Auteur de l'article initial: N. Lédée

Référence de l'article initial:  Hum. Reprod. (2013) 28 (2): 406-413.

Rédacteur MBR Info: N. Lédée

 

INTRODUCTION.

La qualité ovocytaire reste un facteur majeur limitant le succès des traitements de procréation médicalement assistée (PMA). Seuls 5% des ovocytes collectés en PMA et 20 à 25% des embryons transférés conduiront à une naissance. L’analyse de la morphologie ovocytaire est faiblement discriminante et permet principalement une sélection négative. L’observation morphologique séquentielle des embryons, bien qu’efficace, reste peu discriminative du potentiel d’implantation. Parvenir à documenter la qualité et la compétence des ovocytes dont ils sont issus est donc requise pour améliorer le choix des embryons à transférer et représente donc un enjeu majeur.

Dans le cadre de recherche sur les mécanismes de l’implantation embryonnaire, nous avons découvert que la mesure du Granulocyte- Colony Stimulating Factor dans des fluides folliculaires individualisés (FF G-CSF) permettait de documenter la compétence ovocytaire aussi bien en cycles naturels et stimulés. Les concentrations du FF G-CSF évalué en microbilles (Luminex Map Technology, Bio-Rad) prédisaient significativement le potentiel d’implantation de l’embryon correspondant et ceci indépendamment de la morphologie embryonnaire. L’objectif de cette nouvelle étude est d’évaluer l’impact potentiel du dosage individuel du G-CSF sur la politique de transfert d’embryons- à savoir si cette information modifierait le choix de l’embryologiste de transférer en frais, congeler ou détruire les embryons correspondants.

 

RÉSULTATS:

Au CPMA de l’Université de Liège, entre mai 2008 et mai 2010, les traitements réalisés pour ICSI chez 78 patientes ont permis d’analyser 523 FF individuels d’ovocytes ayant donné 116 embryons transférés frais, 275 embryons congelés dont 79 seront secondairement transférés, et 131 embryons détruits et donc non transférés. Nous confirmons que le FF G-CSF est prédictif de la survenue d’une implantation: l’aire sous la courbe ROC évaluant le pouvoir discriminant du FF G-CSF à prédire une grossesse évolutive, après analyse multivariée atteint 0.77 ([0.69-0.83]-p<0.001) alors qu’elle atteint seulement 0.66 ([0.58-0.73] p=0.01) pour l’observation morphologique des embryons. Afin d’évaluer l’impact combiné du FF G-CSF et du score morphologique de l’embryon, nous avons catégorisé le FF G-CSF en 3 classes : Classe I si >30pg/ml (la plus haute valeur prédictive positive pour l’implantation), classe II si <30pg/ml et > 18,4 pg/ml, et Classe III si <18,4 pg/ml (la plus grande valeur prédictive négative pour l’implantation) et ABC pour la morphologie.

 Les embryons issus d’ovocytes de classe 1 pour le FF G-CSF ont un taux d’implantation de 36% alors qu’il décroît a 16% pour les classes II et 6% pour les classes III. Les embryons de classe I pour le G-CSF et de qualité morphologique optimale atteignent des taux d’implantation de 54% (p< 0.001) alors qu’un embryon de même morphologie mais Classe III pour le G-CSF restera à 6% de taux d’implantation. Apres décongélation, les embryons dérivés de follicules classe I avait un taux d’implantation de 37%, significativement plus élevé que ceux issus de follicules classe II ou III (8 et 5% respectivement, p<0.001. La moitié des grossesses gémellaires sont survenue grâce au transfert de 2 embryons A- pour la morphologie- Classe I pour le G-CSF. Un choix non optimal a été réalisé chez 28% (22/78) des patientes aboutissant à une diminution des taux de grossesses de 36% à 18% (p=0.04) entre les patientes avec choix optimal versus non optimal si l’on tient compte du FF G-CSF. L’hypothèse est que l’on observerait une augmentation relative de 35% de taux de grossesse par un choix éclairé par la connaissance du FF G-CSF en ce qui concerne l’embryon à transférer. En ce qui concerne les embryons détruits, 10% d’entre eux étaient de Classe I pour le G-CSF malgré une morphologie mauvaise. Pour 5 patientes (6%), l’embryon au plus haut potentiel de la cohorte disponible à J3 a été détruit.

 

CONCLUSIONS

La mesure du FF G-CSF pourrait, en améliorant la connaissance de la potentialité des embryons générés

(1) augmenter de 35% les taux d’implantation au premier transfert d’embryon frais en PMA,

(2) permettre un meilleur contrôle des grossesses multiples dont les impacts sur la morbidité maternelle et fœtale sont démontrés

(3) réduire le nombre d’embryons cryopréservés à ceux conservant une potentialité tout en sauvegardant certains embryons destinés à la destruction selon leur simple morphologie.

L’utilisation clinique d’un tel biomarqueur pourrait réduire le temps nécessaire à l’obtention d’une grossesse, et permettre dès lors l’économie à la fois d’énergie, et de coûts, engendrés par des cycles inutiles.

 

POINTS FORTS

Premier biomarqueur de la qualité ovocytaire

Confirme l’impact du dosage individuel du G-CSF sur la politique de transfert d’embryons-

 

POINTS FAIBLES

alourdit l’étape de la ponction ovocytaire (nécessité d’un prélèvement individuel de chaque follicule)

Evaluation du cout-bénéfice non encore réalisée

 

 

 

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11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 10:51

Une étude intéressante (même si elle fera froid dans le dos de certaines PMettes, moi la 1ere, cf les chiffres finaux sur ceux qui ont réussi à avoir un enfant...) sur l'arrêt de la PMA dans les couples consultant et pris en charge pour infertilité masculine. Un article paru dans la toujours très intéressante revue de presse scientifique MBR Infos de février. Mais qui m'a tristement rappelé le triste post de Soft lu il y a déjà quelques mois...

 

 

Pourquoi les couples consultant pour des problèmes d’infertilité masculine arrêtent-il leur prise en charge médicale sans avoir réussi à obtenir un enfant ?

 

Près de la moitié des couples ayant consulté pour infertilité masculine décident d’arrêter leur prise en charge médicale sans avoir pu obtenir un enfant !

 

Titre de l'article initial: Treatment discontinuation in couples consulting for male infertility after failing to conceive

Auteur de l'article initial: Marie Walschaerts

Référence de l'article initial: Fertility and Sterility, 2012, in press

Rédacteur MBR Info: Marie Walschaerts

Date de publication MBR Info: Février 2013

 

INTRODUCTION

Dans les pays développés, on estime qu'entre 9 et 14% des couples présenteront des difficultés à concevoir et en France, un couple sur sept consultera pour infertilité au cours de sa vie reproductive, avec une responsabilité partagée entre l'homme et la femme.

L'assistance médicale à la procréation (AMP) a permis de donner de l’espoir pour ces couples infertiles, notamment avec le développement de la technique d’ICSI (injection intra-cytoplasmique) chez les couples présentant des problèmes d’infertilité majoritairement d’origine masculine.

Pourtant, un nombre important de ces couples stoppe leur prise en charge alors même qu’ils n’ont pas réussi à obtenir d’enfant.

C’est pourquoi l’objectif de cette étude est de connaître les raisons qui poussent ces couples à arrêter leur parcours médical, qu’ils aient ou non fait appel à un traitement par AMP, notamment dans le cas des couples ayant des problèmes d’infertilité masculine.

 

MATERIEL ET METHODES

En 2008, nous avons réalisé une étude sur une cohorte rétrospective incluant tous les hommes ayant consulté pour infécondité masculine entre Janvier 2000 et Décembre 2004 au Centre de Stérilité Masculine à Toulouse (CSM), CHU de Paule de Viguier. Les couples ont été suivis à l'entrée et pendant le traitement par un andrologue jusqu'à l’arrêt de leur prise en charge ou la naissance d'un enfant (la durée du suivi variait de 4 à 9 ans selon la date d'inclusion).

Une enquête téléphonique a été réalisée afin de collecter des informations sur la réalisation du projet parental (y compris l’adoption) auprès de l’ensemble de ces couples, ainsi que les raisons de l’arrêt de leur prise en charge médicale et qui a pris la décision. A partir des dossiers médicaux, l’origine de l’infécondité, le type de traitement et les examens biologiques ont été recueillis.

Seuls les couples dont les hommes présentaient un examen de sperme anormal (selon les critères de l’OMS 2010 : concentration < 15 millions spz/mL et/ou mobilité < 32%) ont été inclus dans l’étude.

Les traitements proposés en première intention au CSM sont les traitements non AMP (c’est-à-dire un traitement médicamenteux – AINS, antibiotiques, antioxydants, anti-oestrogènes (E) (14), la varicocélectomie, la chirurgie des testicules/canaux déférents/épididymes) puis les traitements AMP (IIU – insémination intra-utérine, FIV – fécondation in vitro, ICSI ou AMP avec sperme de donneur).

 

RESULTATS

Sur les 1735 couples ayant consulté, 1345 (78%) hommes présentaient une altération de la spermatogenèse. 879 (65%) ont répondu aux questionnaires, 149 (11%) ont refusé et 317 (24%) n’ont pas pu être joints. Au total, 407 (soit 46% des 879 patients venus au CSM et ayant répondu à l’enquête) couples ayant consulté pour des problèmes d’infertilité masculine ont décidé d’arrêter toute prise en charge médicale sans savoir réussi à avoir un enfant (Figure 1).

 

  arret prise en charge 1

 

Figure 1 : Devenir des couples traités au CSM entre 2000 et 2004.

 

 

Parmi ces 407 couples, 218 (54%) ont eu recours à un traitement uniquement médicamenteux ou chirurgical (groupe I: 60% ont reçu un traitement médicamenteux et 4% un traitement médicamenteux et/ou chirurgical) et les 189 (46%) autres restant ont fait appel à l’AMP (groupe II: nombre moyen de cycles = 4±2).

 

La décision d’arrêter a été prise majoritairement par le couple (48%, pas de différence entre le groupe I et le groupe II).

Les principales raisons d’abandon en cours de traitement étaient la lourdeur et la difficulté à supporter les traitements et leur inefficacité, notamment chez les couples ayant eu un traitement par AMP. Par contre, on retrouve une plus grande proportion de séparation chez les couples n’ayant eu recours qu’à un traitement non AMP (18%) que chez ceux ayant eu une AMP (7%) (Figure 2).

(¶ indique une différence statistique entre le groupe I (traitement non AMP) et le groupe II (traitement AMP))

 

arret prise en charge 2

 

Figure 2 : Raisons de l’arrêt de la prise en charge

 

Finalement, 27% des couples sont partis consulter ailleurs et 8% d’entre eux ont réussi à avoir un enfant par AMP et 1% grâce à un don de sperme. L’adoption a été une autre des solutions envisagées et abouties chez 11% de ces couples.

 

CONCLUSION

En conclusion, nous avons pu observer que près de la moitié des couples ayant consulté pour infertilité masculine décident d’arrêter leur prise en charge médicale sans avoir pu obtenir un enfant et que seulement un cinquième d’entre eux y réussiront, soit dans un autre centre d’infertilité, soit en ayant recours à l’adoption.

Les principales raisons d’abandon s’expliquent essentiellement par l’impact physique et psychologique des traitements d’AMP, même avec un suivi psychologique et médical du couple. Une autre hypothèse serait également une culpabilité de la part des hommes qui pourraient se sentir responsables des lourds traitements supportés par leur conjointe alors que la principale raison d’infertilité est d’origine masculine.

 

POINTS FAIBLES

Etude rétrospective → 24% de perdus de vue (mais équivalent voire moindre que les pourcentages observés dans d’autres études).

Une différence statistique sur l’âge entre ceux qui ont refusé de participer et les participants + les perdus de vue.

 

POINTS FORTS

Une cohorte de départ de 1735 couples.

Un recul de 4 à 8 ans

Une étude sur l’impact de l’infertilité masculine dans l’arrêt de la prise en charge dans un centre d’infertilité.

Très peu de données sur les raisons d’abandon chez les couples présentant un problème d’infertilité masculine.

 

Lien vers l'article MBR Info

 

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 15:15

Une étude qui pourrait permettre de comprendre (et traiter) certaines fausse-couches à répétition. Une histoire de cytokines et de processus inflammatoires induits. Ou comment une fenêtre de fertilité trop longue peut être en fait néfaste aux embryons. Décidemment, le corps humain est une machinerie bien complexe...

 

FERTILITÉ: Des fausses couches associées à une fenêtre de fécondité prolongée

SantéLog / PLoS ONE

 

Certaines fausses couches à répétition liées à une fenêtre de fécondité mensuelle dysfonctionnelle, c’est la conclusion de cette étude de l’Université de Warwick. Ces données publiées dans l’édition du 27 décembre de la revue PLoS ONE apportent un nouvel éclairage sur les mécanismes qui déterminent le moment et la durée de la fenêtre de fertilité dans le cycle, et leurs implications les risques de fausse couche.

 

L'étude, dirigée par les Prs Jan Brosens et Siobhan Quenby du Département Santé de la reproduction de la Warwick Medical School montre comment la libération de la cytokine IL-33 et l'activation de son récepteur (ST2) dans les cellules dans l'utérus induit une réponse inflammatoire qui va contrôler ce délai de 2 à 3 jours de fertilité dans le cycle. Chez les patientes ayant des antécédents de fausses couches récurrentes, on savait déjà cette réponse inflammatoire prolongée. Mais lorsque la fenêtre de fertilité reste ouverte trop longtemps, les embryons s’implantent alors dans un environnement inadapté à la grossesse, ce qui conduit à la fausse couche.

 

Cette découverte a des implications cliniques très importantes pour les femmes qui subissent ces fausses couches à répétition. La voie IL-33/ST2 était déjà considérée comme l'une des principales cibles pour les interventions thérapeutiques dans la maladie d'Alzheimer, les maladies cardiovasculaires, l'obésité, l'asthme et d'autres maladies auto-immunes, précise le Pr Quenby, qui suggère que cette même voie dans l'utérus pourrait être ciblée pour réguler la fenêtre de fertilité et prévenir ainsi les fausses couches. Une découverte passionnante qui laisse espérer, concluent les auteurs, de nouveaux traitements pour un groupe de femmes pour qui il n'y a actuellement aucune aide possible.

 

Source: PLoS ONE 27 Dec 2012 10.1371/journal.pone.0052252 Disordered IL-33/ST2 Activation in Decidualizing Stromal Cells Prolongs Uterine Receptivity in Women with Recurrent Pregnancy Loss

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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 19:31

Un peu d'espoir pour toutes celles qui galèrent avec cette maladie. Ou comment des chercheurs canadiens ont identifié une protéine qui jouerait un rôle clef dans la physiopathologie de l'endométriose. Un espoir donc d'un traitement plus ciblé... qui permettrait de conserver le fonctionnement des ovaires et donc maintiendrait la fertilité...

 

ENDOMÉTRIOSE: Identification d’une protéine clé, nouveau traitement en vue

SantéLog / American Journal of Pathology

 

Règles douloureuses et infertilité font partie des conséquences fréquentes de ce trouble gynécologique qui touche une femme sur 10, l’endométriose. Cette équipe du Centre de recherche du CHU de Québec vient de franchir un nouveau pas dans la compréhension de ce trouble en découvrant comment une protéine, MIF, en excès entretient le développement de l’endométriose. Ces résultats publiés dans l’American Journal of Pathology en septembre 2012 et commentés dans l’édition de décembre de F1000 Medicine, marquent non seulement un grand pas dans la connaissance de ce trouble mais vont permettre la mise au point d’un traitement plus efficace.

 

L’endométriose est entraînée par la prolifération de cellules endométriales en dehors de l’utérus. En temps normal, ces cellules qui tapissent l’utérus sont évacuées avec les menstruations et c’est  leur prolifération à l’extérieur de l’utérus provoque des réactions immunitaires et inflammatoires et entraîne des douleurs. Ainsi, une fois sur deux environ, les règles douloureuses seraient attribuables à l’endométriose, responsable aussi de saignements irréguliers, de maux de dos, de problèmes intestinaux et, dans 40 à 45 % des cas, d'infertilité. L’endométriose pourrait même prédisposer au cancer de l’ovaire dans certains cas plus rares.

 

Nos travaux démontrent qu’une protéine, le MIF (Migration Inhibitory Factor), qui en situation normale permet la multiplication cellulaire, la réparation des tissus et la production de nouveaux vaisseaux sanguins, est en excès dans le cas de l’endométriose, explique le Dr Akoum, du CHU de Québec et professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’Université Laval. Déjà associée par de précédentes études aux symptômes cliniques majeurs de l’endométriose, dans ce trouble, la protéine MIF produit une enzyme qui participe à l’accumulation d’œstrogène dans les cellules endométriales qui stimule à son tour la production de MIF, créant ainsi le cercle vicieux d’amplification de la maladie.

 

Objectif, ramener la concentration de MIF à un niveau normal : « Les traitements médicaux actuels pour traiter l’endométriose visent généralement la réduction de la production d’œstrogène. Ils sont associés à un fort taux de rechute et présentent des effets néfastes sur les autres tissus et organes qui ont besoin de ces hormones. En plus, puisqu’ils empêchent les ovaires de fonctionner et de produire les hormones nécessaires au maintien du cycle menstruel et de l’ovulation, ils ne sont pas idéaux pour les femmes qui souhaitent avoir des enfants », indique le Dr Akoum. « En brisant cette boucle infernale et en ramenant la concentration de MIF à un niveau normal, on s'attaquerait non seulement au problème d'inflammation et de prolifération anormale des cellules de l’endomètre à l’extérieur de l’utérus, mais aussi à celui de la production locale et anormale d'oestrogènes. Ce traitement pourrait être administré de façon ciblée aux femmes qui produisent trop de MIF, soit environ 70 % des patientes ».

 

Sources : Communiqué Josianne Vignola Direction des communications CHU de Québec

The American Journal of Pathology doi:10.1016/j.ajpath.2012.05.018 September 2012 Macrophage Migration Inhibitory Factor Is Involved in a Positive Feedback Loop Increasing Aromatase Expression in Endometriosis

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 12:31

Un article publié par la très informative lettre MBR Info. L'ICSI est elle réservée aux indications d'infertilité masculine ? la réponse reste grosso modo: Oui ! Si seulement il y avait eu depuis d'autres grands progrès en médecine de la reproduction...

 

 

ICSI en dehors des indications masculines: opinion des experts de l’ASRM et de l’ART

 

Recommandations pratiques réalisées par l’ASRM et l’ART très claires, didactiques, et étayées par les données de la littérature…de même que la synthèse réalisée. Lecture recommandée (NDLR).

 

Titre de l'article initial

Intracytoplasmic sperm injection (ICSI) for non-male factor infertility: a committee opinion

 

Auteur de l'article initial

The practice Committees of the American Society for Reproductive Medicine and Society for Assisted Reproductive Technology

 

Référence de l'article initial

Fertility and Fertility, 2012, in press

 

INTRODUCTION

Les premières indications de l’ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection), lors de ses débuts d’application en 1992, concernaient les couples ayant une infertilité d’origine masculine ou les couples ayant présenté un défaut de fécondation lors de précédente(s) prise en charge en FIV (Fécondation In Vitro). De nombreuses études démontrent aujourd’hui l’innocuité et l’efficacité de la méthode d’ICSI.

Peu à peu, l’extension de l’indication de l’ICSI pour les patients présentant des paramètres spermiologiques à la limite de la normale ou normaux s’est mise en en place. Les indications proposées alors sont : l’infertilité inexpliquée, la mauvaise qualité ovocytaire, la faible réserve ovocytaire, l’âge maternel avancé, les échecs de fécondation, le diagnostic pré-implantatoire (DPI), la fécondation après maturation ovocytaire in vitro (MIV) et la fécondation des ovocytes congelés. Le rationnel de toutes ces indications, hormis le DPI, serait pour éviter les échecs de fécondation. Néanmoins lorsque l’ICSI est utilisée pour ces indications, l’idée de la possibilité d’échec de fécondation doit être contrebalancée par les risques potentiels de la procédure et son coût.

 

ICSI POUR INFERTILITE INEXPLIQUEE

L’indication de l’ICSI a été posée pour les patients présentant une infertilité inexpliquée en raison du passage des barrières potentielles physiologiques de la fécondation qui pourraient expliquer cette infertilité. Deux études (Hershlag et al. 2002 ; Jaroudi et al. 2003), réalisées chez des patients présentant une infertilité inexpliquée, ont comparé les taux de fécondation observés sur des cohortes d’ovocytes inséminés pour une part en FIV conventionnelle et d’autre part par ICSI. Les résultats observés montrent un taux de fécondation plus élevé après ICSI, comparé à la FIV (65,3% vs 48,1% pour la première étude et 61% vs. 51,6% pour la seconde étude). De plus, les échecs de fécondation observés étaient plus fréquents après FIV (16,7% vs 0% pour la première étude et 19,2% vs. 0,8% pour la seconde étude), comparé à l’ICSI. Cependant, ces études ont été réalisées sur des ovocytes provenant d’une même cohorte et les embryons transférés étaient issus de fécondations obtenues par FIV et par ICSI pour la même patiente. Aucune analyse des résultats des taux d’implantation, de grossesses et d’accouchements n’a donc pu être réalisée sur ces études.

Une autre étude ayant inclus 60 femmes présentant une infertilité inexpliquée de façon randomisée en FIV ou en ICSI ne montre pas de différence du taux de fécondation (77,2% vs. 82,4%), de la qualité embryonnaire, du taux d’implantation (38,2% vs. 44,4%), du taux de grossesse clinique (50% dans chaque groupe) et du taux d’accouchement dans les deux groupes. Deux cas d’échec de fécondation ont été rapportés dans le groupe de FIV. La limite de cette étude est néanmoins le faible nombre de patientes inclus. De façon similaire, une autre étude randomisée effectuée chez 100 patientes (Aboulghar et al. 1996) ne rapporte pas de différence entre les deux groupes concernant le taux de grossesse (32% vs 38%). Dans cette étude, un seul échec de fécondation en FIV a été rapporté.

Les données de la littérature à propos de l’indication de l’ICSI pour infertilité inexpliquée sont limitées et ne démontrent pas de bénéfice à l’utilisation de l’ICSI dans ce cas particulier. Des études complémentaires sont donc nécessaires pour évaluer l’avantage ou non de l’indication de l’ICSI pour cette population de patientes.

 

ICSI POUR MAUVAISE QUALITE OVOCYTAIRE

Aucune étude n’a évalué si l’injection de spermatozoïdes provenant de spermes normaux dans des ovocytes présentant des anomalies morphologiques (anomalies nucléaires, cytoplasmique ou de la zone pellucide) peut améliorer les résultats cliniques.

 

ICSI POUR FAIBLE RESERVE OVOCYTAIRE

Lorsque le nombre d’ovocytes est faible, alors L’ICSI est utilisée couramment pour, en théorie, optimiser le nombre potentiel d’embryons, comparé au nombre attendu après FIV. Une étude randomisée contrôlée de 96 patientes (Moreno et al., 1998) sans facteur masculin associé qui avaient  6 ovocytes rapportent des résultats similaires concernant les taux de fécondation (77,7% vs. 70,2%), les échecs de fécondation (11,5% vs. 11,5%), la qualité embryonnaire et le nombre d’embryons par patiente (2,5 vs. 2,2), le taux de grossesses cliniques (17,3% vs. 21,1%) et le taux de fausses couches (33,3% vs. 36,4%). Une étude récente (Luna et al. 2011) réalisée sur une plus grande cohorte de patientes confirme ces données.

Sur la base de ces données, l’indication de l’ICSI pour faible réserve ovocytaire ne permet donc pas d’améliorer le taux de fécondation, le nombre d’embryon et leur qualité, et le taux de grossesse.

 

ICSI POUR AGE MATERNEL AVANCE

Les ovocytes ponctionnés chez les femmes ayant un âge avancé doivent en théorie avoir des altérations de la structure de la zone pellucide et/ou du cytoplasme qui peuvent réduire les taux de fécondation par FIV.

En pratique, le taux de fécondation chez les femmes âgées de plus de 35 ans est similaire en FIV ou en ICSI (Kim et al. 2007). Aucune étude rapportant le bénéfice potentiel de l’ICSI concernant la qualité embryonnaire ou le taux d’implantation n’a été rapportée.

 

ICSI POUR ECHEC DE FECONDATION EN FIV

L’utilisation de l’ICSI en raison d’un échec total de fécondation par FIV alors que les paramètres du sperme étaient normaux est évoquée pour réduire le risque d’un nouvel échec de fécondation. Des études rétrospectives ont démontré que dans ce cas, le recours à la FIV pour une nouvelle tentative permettait d’obtenir des taux de fécondation allant de 30 à 97% (Roest et al. 1998 ; Lipitz et al. 1994 ; Kinzer et al. 2008). Ces échecs de fécondation ont alors été rapportés comme étant liés au nombre de follicules, d’ovocytes ponctionnés et d’ovocytes matures. Dans une autre étude (van der Westerlaken et al. 2005), des ovocytes d’une même cohorte, ponctionnés lors d’une deuxième tentative après échec de fécondation lors de la première tentative, sont répartis pour moitiés en FIV et l’autre moitié en ICSI. Les résultats obtenus montrent un taux de fécondation supérieur après ICSI (48%) comparé à la FIV (11%).

Bien que l’échec de fécondation après FIV semble lié à la qualité de la stimulation ovarienne, l’utilisation de l’ICSI pour une nouvelle tentative permet de diminuer significativement le risque d’un nouvel échec de fécondation.

 

ICSI POUR TOUTES LES INDICATIONS (EN ROUTINE)

L’utilisation de l’ICSI en routine, sans tenir compte de l’étiologie de l’infertilité, a été proposée. Le rationnel de cette indication serait de diminuer le risque d’échec de fécondation et d ‘augmenter le nombre d’embryons potentiel. Une étude contrôlée, randomisée (FIV versus ICSI) et multicentrique a été réalisée chez 415 couples sans facteur d’infertilité masculine (Bhattacharya et al., 2001). Le taux de fécondation était alors plus élevé après FIV qu’en ICSI (58% versus 47%). Les échecs de fécondation étaient observés de façon similaire dans les deux groupes (5% versus 2%). De plus, le taux de grossesse clinique était similaire dans les deux groupes (33% versus 26%). L’étude a donc conclu que l’ICSI doit être réservée aux indications d’infertilité masculine. D’autres études non randomisées comparant FIV et ICSI rapportent des données similaires. Le cout des techniques doit également être pris en compte.

L’utilisation de l’ICSI en routine ne semble donc pas justifiée dans les cas sans infertilité masculine associée ou une histoire préalable d’échec de fécondation.

 

ICSI POUR DIAGNOSTIC PREIMPLANTATOIRE (DPI)

L’ICSI est utilisée pour le DPI. Le rationnel de son utilisation est d’éviter la polyspermie, d’optimiser la fécondation et d’éliminer le risque potentiel de contamination paternelle potentielle du fait de l’attachement des spermatozoïdes à la zone pellucide.

Bien qu’il n’y ait pas d’études contrôlées, randomisées, la contamination potentielle paternelle justifie à elle seule l’utilsiation de l’ICSI dans cette indication.

 

ICSI APRES MATURATION IN VITRO (MIV)

La procédure de MIV peut être à l’origine d’altérations de la zone pellucide qui réduirait le potentiel de fécondation par FIV conventionnelle. Une étude randomisée (Hwang et al. 2000) a étudié la fécondation des ovocytes maturés par FIV conventionnelle d’un part et par ICSI d’autre part. Le taux de fécondation observé était alors significativement plus faible après FIV conventionnelle comparé à l’ICSI. Une autre étude (Tucker at. al, 2001) confirme ces données et montre des taux de grossesse similaires pour les embryons fécondés par les deux techniques et un taux d’implantation significativement plus élevé lorsque la fécondation s’est déroulée après FIV.

Il semble donc que l’ICSI apporte de meilleurs taux de fécondation, comparé à la FIV sur les ovocytes maturés in vitro. Néanmoins, des études complémentaires sont nécessaires pour étayer cette hypothèse.

 

ICSI POUR LES OVOCYTES CRYOPRESERVES

D’une façon générale, la décoronisation des ovocytes est réalisée avant leur cryopréservation. Ceci peut être à l’origine de modifications de la zone pellucide qui pourrait réduire les chances de fécondation par FIV conventionnelle. Pour cette raison, l’ICSI est préférée pour l’injection des ovocytes congelés/décongelés. Peu de données comparant les taux de fécondation par FIV et par ICSI des ovocytes cryopréservés sont rapportés dans la littérature.

 

AUTRES CONSIDERATIONS CONCERNANT L’ICSI POUR INFERTILITE NON MASCULINE

Il a été rapporté dans la littérature des conséquences potentielles, en particulier génétiques, chez les enfants nés d’ICSI en raison des facteurs masculins d’infertilité. Les risques potentiels de l’ICSI à la descendance sur des indications non masculines n’ont pas été évalués.

L’ICSI requiert un savoir faire technique du laboratoire, des ressources, des efforts et du temps. Ainsi, l’extension des indications de l’ICSI augmente la complexité et le cout de l’assistance médicale à la procréation.

 

RESUME

- L’ICSI est une méthode sûre et efficace pour le traitement de l’infertilité masculine 

- L’ICSI peut permettre une augmentation du taux de fécondation lorsque sur une tentative précédente par FIV conventionnelle a été observée une absence de fécondation ou un taux de fécondation faible.

- L’ICSI pour infertilité inexpliquée ne permet pas d’améliorer les résultats

- L’ICSI pour faible réserve ovocytaire ou âge avancé ne permet pas d’améliorer les résultats

- L’utilisation en routine de l’ICSI peut potentiellement réduire l’incidence d’absence de fécondation inexpliquée ; cependant plus de 30 couples doivent bénéficier d’une ICSI pour prévenir une absence de fécondation.

- l’ICSI peut être un bénéfice pour les patients devant bénéficier d’un DPI, d’une MIV et pour la fécondation des ovocytes cryopréservés.

 

CONCLUSIONS

Aucune donnée ne démontre l’intérêt de l’ICSI en routine.

L’ICSI peut être un bénéfice pour les patients devant bénéficier d’un DPI, d’une MIV et pour la fécondation des ovocytes cryopréservés.

La sécurité et le coût de l’ICSI pour l’infertilité non masculine doivent être pris en compte.

 

ANALYSE DE L’ARTICLE

    Recommandations pratiques réalisées par l’ASRM et l’ART très claires, didactiques, et étayées par les données de la littérature.

    Ces recommandations mériteraient d’être suivies dans notre pratique quotidienne. Elles pourraient servir de base de travail à un guide de bonne pratique…

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 00:00

Une étude écossaisse publié fin novembre. Ou comment certains processus cellulaires, notamment au niveau chromosomique, pourrait expliquer l'infertilité. Yes, what' else ?

University of Edinburgh egg gene study could unravel infertility puzzle

Low fertility and sterility could be explained by fresh insights into the way cells divide during reproduction.

 

University of Edinburgh research has identified a gene that enables chromosomes – the thread-like structures inside all cells that contain our DNA – to huddle together. Scientists think that this huddling process is necessary to ensure the egg’s healthy development and fertilisation.

After studying hundreds of infertile fruit flies, researchers found that without the gene SRPK, which is present in human and mammalian cells, chromosomes do not cluster. This then leads to sterility and low fertility.

Previous research in mice has shown that this huddling process is essential in order for eggs to remain fertile. By identifying the genes involved in the huddling process, experts now hope to be able to understand what goes on in the creation of fertile reproductive cells.

Professor Hiroyuki Ohkura of the University of Edinburgh’s School of Biological Sciences said: “Fruit fly eggs serve as a good model to understand why sterility and low fertility arises in humans. By studying chromosome clustering and identifying genes like SRPK we are gaining insights into fertility health.

The study, published in the Journal of Cell Science, was funded by the Wellcome Trust.

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 15:55

C'est cool l'infertilité ! Non seulement on passe à côté d'une expérience et d'un bonheur qu'on souhaite vivre au plus profond de nous mais en plus, on meurt plus jeune ! Naan, c'est cool, je trouve.

 

La PARENTALITÉ, le gage d’une longévité augmentée?

SantéLog / Journal of Epidemiology and Community Health

 

Cette étude qui a suivi plus de 20.000 couples traités contre l’infertilité montre que l’échec du traitement et la « privation » d’enfant augmente le risque de décès prématuré. Ce n’est pas juste une légère différence de longévité qui est ici constatée, car les femmes restées sans enfant s’avèrent avoir un risque de mortalité précoce multiplié par 4 par rapport aux femmes qui ont réussi à concevoir un enfant. Les hommes aussi sont concernés : sans enfant, leur risque de décès prématuré est multiplié par deux. Résultats publiés dans l’édition du 5 décembre du Journal of Epidemiology and Community Health. 

De précédentes études ont montré une association entre l'infécondité et le décès prématuré ou encore les troubles mentaux, mais cette association est brouillée par des facteurs sous-jacents comme l'obésité par exemple, facteur connu de risque de l'infertilité et de décès prématuré ou encore l’alcool et le tabagisme.

Les chercheurs de l'Université d'Aarhus (Danemark) ont choisi des couples impliqués dans les programmes de fécondation in vitro pour évaluer les effets de la parentalité sur l'espérance de vie. Leur étude de cohorte a suivi  21.276 couples sans enfants en cours de traitement de FIV, depuis leur inscription au registre danois des FIV et jusqu'à leur décès, l'étude a pris fin en 2008. Au total, 96 femmes et 220 hommes sont morts pendant la période de suivi et 710 femmes et 553 hommes ont reçu un diagnostic de maladie psychiatrique.

Les auteurs constatent un bénéfice de survie significatif avec la parentalité :

·         Les femmes devenues mères d’un enfant biologique ont un risque de décès réduit de 75% durant la durée de suivi de l’étude (RR : 0,25 IC : 95% de 0.16 à 0.39) vs les femmes restées sans enfant.

·         Les hommes devenus pères, qu'il s'agisse d'un enfant biologique ou adopté, ont un risque de décès réduit de moitié au cours de la période de l'étude (RR adopté/biologique: 0,51/0,55 IC : 95% de 0,39 à 0,68)

·         Aucune différence significative dans les taux de maladie psychiatrique n’est constatée entre les parents biologiques et ceux restés sans enfant.

Les taux de mortalité sont ainsi plus élevés chez les personnes sans enfant, en particulier chez les femmes sans enfant, ce qui suggère que la parentalité confère un bénéfice de survie.

 

Source: Journal of Epidemiology and Community Health doi:10.1136/jech-2012-201387  online December 5 2012 Childlessness, parental mortality and psychiatric illness: a natural experiment based on in vitro fertility treatment and adoption.

 

Cette actualité a été publiée le 07/12/2012 par P. Bernanose, D. de publication, avec la collaboration

de P. Pérochon, diététicien-nutritionniste, coordinateur éditorial.

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 00:10

La fécondité frnçaise en danger et le sperme des hommes français mal en point ! Si seulement cela pouvait permettre une prise de conscience et faire progresser la recherche autour de la fécondité, de la reproduction et tutti quanti !

En tout cas, si seulement cela pouvait faire comprendre aux gens qui se croient au dessus de tout ça, que eux aussi, un jour pourraient bien être concernés par l'infertilité...

 

 

FÉCONDITÉ: Les Français sont-ils en train de devenir stériles?

 

SantéLog / Human Reproduction

 

Ces résultats ne plairont pas et pourront même effrayer nos concitoyens. Une concentration en spermatozoïdes et une qualité de sperme en forte baisse, une diminution inquiétante du nombre de spermatozoïdes normalement formés, une morphologie du spermatozoïde qui se dégrade, c’est un long processus de déclin de la fertilité des hommes que révèle cette étude menée sur plus de 25.000 hommes français. Un phénomène continu depuis  les années 90. Cette étude, publiée dans l’édition du 4 décembre de la revue Human Reproduction, pourrait augurer une sérieuse baisse du taux de fécondité français, jusque-là l’un de ses principaux atouts, mais constitue aussi un avertissement sérieux pour la santé publique en lien probable avec différents facteurs environnementaux qui méritent donc d’être identifiés.

 

L’étude est peu discutable car elle a porté de 1989 à 2005 sur 26.600 hommes soit probablement un des échantillons les plus larges pour ce type d’études et, au-delà de la France, si l’on ne peut les extrapoler, ces résultats suivent une tendance générale à la baisse de la concentration et de la qualité du sperme ces dernières années.

 

Les chercheurs ont utilisé les informations de la base FIVNAT qui comprend les données provenant de 126 centres de PMA français, ont analysé des échantillons de sperme d’hommes partenaires de femmes suivant un traitement contre l’infertilité - Une infertilité dûment diagnostiquée comme liée à un problème chez la femme et non avec le sperme des hommes.

 

Sur une période de suivi de 17 ans:

    ·         la baisse est continue- d'environ 1,9% par an-

    ·         et considérable : Elle atteint 32,2% pour la concentration du sperme (mesurée en millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme).

    ·         Ainsi, chez les hommes aux alentours de 35 ans, les concentrations de sperme ont diminué de 74 millions / ml en 1989 à 50 millions/ ml en 2005.

    ·         Le pourcentage de spermatozoïdes normalement formés subit une diminution significative de 33,4% au cours de la même période.

    ·         La morphologie des spermatozoïdes suivie pendant cette période explique en partie cette baisse.

    ·         Seule la motilité des spermatozoïdes a légèrement augmenté : Ainsi, la proportion de spermatozoïdes mobiles augmente légèrement de 1989 à 2005 (de 49,5% à 53,6%). 

 

Ces résultats ont été obtenus après ajustement avec certains facteurs de confusion (âge des hommes, centre…) mais pas tous (tabagisme, poids, niveau d’étude…), ce qui laisse penser les auteurs que les résultats pourraient être encore légèrement inférieurs.

 

A l’échelle de tout un pays…Selon les auteurs, c'est la première étude concluant une diminution importante et générale de la concentration, de la morphologie et de la qualité des spermatozoïdes à l'échelle de tout un pays et sur une longue période substantielle. Selon le Dr Joëlle Le Moal, épidémiologiste à l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), les valeurs de concentration du sperme en 2005 en France, nous laissent tout juste dans les valeurs de fertilité masculine, telles que définies par l’Organisation mondiale de la santé. Mais passer sous le seuil de 55 millions de spermatozoïdes/ ml, signifie un délai plus long pour concevoir.

 

Rechercher les causes possibles :  De précédentes études ont mis en évidence le rôle des facteurs environnementaux tels que les perturbateurs endocriniens, responsables, en plus, de modifications épigénétiques qui pourrait contribuer à ce long processus de déclin de la fertilité des hommes. Selon le Dr Le Moal, les déficiences constatées dans la qualité des gamètes peuvent être considérées comme des biomarqueurs des effets critiques environnementaux, parce que les gamètes sont les premières cellules du développement humain, que les effets environnementaux peuvent s’accumuler et toucher des générations successives. C’est donc, pour les chercheurs, une source d’inquiétude légitime sur des effets sanitaires possibles sur plusieurs générations et un appel aux autorités sanitaires à renforcer les actions contre les perturbateurs endocriniens.

 

Source: Human reproduction doi:10.1093/humrep/des415 Decline in semen concentration and morphology in a sample of 26 609 men close to general population between 1989 and 2005 in France

Une étude souligne une diminution quantitative et qualitative du sperme en France

D'après Généthique

Ce mercredi, la revue européenne Human Reproduction publie les résultats d'une vaste étude française réalisée par l'Institut national de veille sanitaire (Invs); celle-ci révèle que " la concentration en spermatozoïdes du sperme des Français a baissé d'un tiers entre 1989 et 2005". Cette étude, la première réalisée à l'échelle d'un pays entier et en France mais aussi "probablement dans le monde" selon les auteurs, a été effectuée "sur plus de 26 000 hommes accueillis pendant 17 ans dans des centres d'assistance médicales à la procréation (AMP)". Selon les résultats, "le nombre de spermatozoïdes chez un homme de 35 ans est passé de 73,6 millions par mililitre de sperme en 1989 à 49,9 million/ml en moyenne en 2005", soit une diminution de 32,2%. En outre, sur cette même période, "l'étude montre [...] une réduction significative (33,4%) de la proportion des spermatozoïdes de forme normale". 
Pour le Dr Joelle Le Moal, épidémiologiste à l'Invs et auteur de l'étude, "c'est la première étude concluant à une diminution sévère et générale de la concentration du sperme  et de sa morphologie à l'échelle d'un pays entier et sur une période importante".

Au titre des facteurs avancés depuis plusieurs années par les scientifiques pour expliquer cette diminution, se trouveraient "les facteurs environnementaux et notamment le rôle des perturbateurs endocriniens, des susbtances qui agissent sur l'équilibre hormonal et dont font notamment partie les pesticides". Cependant, "incriminer de manière certaine un facteur reste très difficile car l'homme "est souvent confronté à une multi-exposition (phtalates, bisphénol A, tabac, obésité)' " explique le professeur Louis Bujan, spécialiste de biologie de la reproduction au CHU de Toulouse. 
Enfin, les auteurs de l'étude précisent que "la diminution de la concentration du sperme pourrait même être encore plus importante qu'annoncée, car les hommes fréquentant les centres d'AMP auraient a priori tendance à moins fumer et être obèses, deux facteurs connus pour nuire à la qualité du sperme". 

 

 

Article original

Human Reproduction

Reproductive epidemiology

Decline in semen concentration and morphology in a sample of 26 609 men close to general population between 1989 and 2005 in France

 

    M. Rolland1,     J. Le Moal1,*,†,     V. Wagner1,     D. Royère2 and     J. De Mouzon3

+ Author Affiliations

    1Environmental Health Department, Institut de Veille Sanitaire (InVS), F-94415 Saint Maurice, France

    2Fivnat, Reproductive Biology Unit, CHU Bretonneau, 37000 Tours, France

    3Fivnat and Inserm, Paris-Descartes University, Reproductive Medicine Unit, CHU Cochin-Port Royal, 75014 Paris, France

 

    Received June 14, 2012.

    Revision received October 22, 2012.

    Accepted November 1, 2012.

 

Abstract

 

STUDY QUESTION Are temporal trends and values of semen quality parameters in France identifiable in partners of totally infertile women?

 

SUMMARY ANSWER Among a sample of 26 609 partners of totally infertile women undergoing an assisted reproductive technology (ART) procedures in the whole of France over a 17-year period, there was a continuous decrease in semen concentration of about 1.9% per year and a significant decrease in the percentage with morphologically normal forms but no global trend for motility.

 

WHAT IS KNOWN ALREADY A global decrease in human sperm quality is still debated as geographical differences have been shown, and many criticisms have risen concerning studies with small and biased study populations or inappropriate statistical methodology. However, growing biological, toxicological, experimental and human exposure data support the endocrine disruptors' hypothesis assuming that fetal exposure to endocrine disruptors could impair reproductive outcomes.

 

STUDY DESIGN, SIZE, DURATION This was a retrospective and descriptive study using data registered by Fivnat, the professional association in charge of statistics for ART in France during the 1989–2005 study period. Data were provided by 126 main ART centres over the whole metropolitan territory. The source population included 154 712 men, aged 18–70, who were partners of couples undergoing their first ART cycle and for whom semen quality indicators (concentration, total motility and percentage of morphologically normal forms), measured on fresh ejaculated semen, were available.

 

PARTICIPANTS/MATERIALS, SETTING, METHODS The study population was 26 609 partners of women who had both tubes either absent or blocked. The temporal trends for each indicator of semen quality were modelled using a generalized additive model that allowed for nonlinear relationships between variables and were adjusted for season and age. In-depth sensitivity analyses included the reiteration of the analysis on data from a second spermiogram available for each man and on another subsample of men diagnosed as fertile. Variables such as centre, technique (standard in vitro fertilization or intra-cytoplasmic sperm injection) and an interaction factor between technique and time were also included in the model.

 

MAIN RESULTS AND THE ROLE OF CHANCE There was a significant and continuous decrease in sperm concentration of 32.2% [26.3–36.3] during the study period. Projections indicate that concentration for a 35-year-old man went from an average of 73.6 million/ml [69.0–78.4] in 1989 to 49.9 million/ml [43.5–54.7] in 2005. A significant, but not quantifiable, decrease in the percentage of sperm with morphologically normal forms along the 17-year period was also observed. There was no global trend but a slight, significant increase in total motility between 1994 and 1998 was observed. The results were robust after sensitivity analysis.

 

LIMITATIONS, REASONS FOR CAUTION Socioeconomic status could not be controlled for. Despite universal access to medical services in France, couples undergoing ART are expected to have a higher educational level on average compared with those of the general population. Therefore, the real values in the general population could be slightly lower than those presented and the decrease possibly stronger, as the population study is less likely to smoke or be overweight, two factors known to impair semen quality.

 

WIDER IMPLICATIONS OF THE FINDINGS As the men were selected without a priori knowledge regarding their semen quality characteristics, the results are expected to be close to the values in the general French population. The very large sample size and the robustness of the results confer great statistical power and credibility to the results. To our knowledge, it is the first study concluding a severe and general decrease in sperm concentration and morphology at the scale of a whole country over a substantial period. This constitutes a serious public health warning. The link with the environment particularly needs to be determined.

 

STUDY FUNDING/COMPETING INTEREST(S) No specific funding was sought for this study. The authors have no conflict of interest to declare.

 

The study has been authorized by the Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL), the national authority for the protection of personal data collected on individuals (authorization no DE-2010-063 dated 08/09/2010).

 

 

La diminution de la fertilité masculine est difficile à établir

Dans une tribune du Figaro datée du 10 décembre, le Dr Jacques Augier, biologiste de la reproduction à l'hôpital Cochin répond à la question suivante: "y a-t-il vraiment une diminution de la fertilité masculine?".

Tout d'abord, il explique qu' "il n'existe aucune étude concluant (ou non) à une diminution de la fertilité masculine au cours du temps", car il est difficile "de construire une telle étude, pour différentes raisons parmi lesquelles le fait que la fertilité concerne les deux partenaires du couple avec le problème lié de pouvoir isoler les multiples déterminants de la fertilité de l'un ou de l'autre". 
Le biologiste poursuit en précisant que "la confusion est souvent faite avec la question de l'évolution de la qualité du sperme chez l'homme, [...] débattue depuis maintenant plus de vingt ans". Ainsi, depuis le milieu des années 90, "plus de trente études rétrospectives sur l'évolution de la qualité du sperme dans des populations variées ont été réalisées dans divers laboratoires de par le monde" et dont certaines d'entre elles "ont confirmé l'altération temporelle d'une ou plusieurs caractéristiques des spermatozoïdes" (leur concentration, leur mobilité ou la proportion de spermatozoïdes morphologiquement normaux)" tandis que "d'autres non". A ce titre, le Dr Augier explique que pour bon nombre de ces études, "l'interprétation des résultats est difficile" car beaucoup d'entre elles "ont été faites à partir de patients consultant pour infertilité, ce qui est un biais majeur", et de plus en plus, les "facteurs connus pour moduler les caractéristiques du sperme, principalement l'âge et le délai d'abstinence sexuelle avant le prélèvement du sperme," ne sont pas pris en compte dans l'analyse statistique. 

Mais en confrontant les résultats des études portant sur les variations de la qualité du sperme, il a été constaté "des écarts notables de la qualité moyenne du sperme humain d'une région du monde à l'autre dans des sous-populations d'hommes comparables", faisant émerger "l'idée qu'indépendamment de facteurs génétiques ou éthniques, ces variations pourraient être liées à des facteurs environnementaux". 

Etablissant un bilan de l'ensemble de ces études, le Dr Augier précise que "au total, la question d'une éventuelle baisse de la fertilité de l'homme demeure toujours sans réponse à ce jour et le débat sur les modifications temporelles de la qualité du sperme continue. Cependant, [poursuit-il], la conjonction d'études indiquant de nombreuses anomalies de la reproduction observées chez le mâle dans diverses espèces sauvages et les résultats d'études épidémiologiques (ne souffrant pas de biais majeurs) objectivant des variations géographiques ou temporelles notables de la qualité du sperme humain ainsi que l'augmentation de la fréquence du cancer du testicule sont de sérieux lanceurs d'alerte". Il ajoute que la notion de "multicausalité" est apparue, "faisant intervenir des facteurs environnementaux complexes tels que l'exposition chronique à des faibles doses de mélanges de composés chimiques" et à des " facteurs liés au style de vie" comme "l'exposition du foetus mâle au tabac pendant la grossesse" qui diminue "notablement" la production de spermatozoïdes. En outre, "un nombre croissant d'études, principalement expérimentales, indiquent que beaucoup de ces facteurs sont susceptibles de perturber le développement de l'appareil génital mâle avant et juste après la naissance, mais également lors de la puberté et au-delà".  Pour le Dr Augier, "il existe donc une nécessaité impérieuse de poursuivre de manière urgente la recherche dans ce domaine. [...]. Poursuivre la veille sanitaire, mettre précisément en évidence les liens entre expositions environnementales et anomalies de la reproduction, ce n'est qu'à ce prix que des réponses pourront être apportées en termes d'amélioration des connaissances mais aussi de santé publique pour notamment définir les politiques de prévention". 

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