Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 10:59
Une étude de l'INSERM qui évoque le risque de ménopause précoce suite à un cancer dans l'enfance. D'où des recommandations à faire aux femmes concernées qui doivent anticiper leur baisse de fertilité précoce... mais on ne choisit pas toujours n'est ce pas l'âge auquel on veut se reproduire ? Encore faut il être avec la bonne personne, en avoir envie et les moyens humains et matériels, non ? Mais il est toujours utile d'être informé...

Prédire l'âge de la ménopause chez les femmes ayant eu un cancer pédiatrique

Communiqué de presse INSERM - 22 novembre 2012

 

Des chercheurs de l’Inserm, de l’AP-HP, de l’Institut Gustave Roussy et de l’Université Paris-Sud ont étudié l’âge de la ménopause d’une cohorte de 706 femmes ayant eu un cancer dans l’enfance. Les données révèlent que ces femmes, en particulier celles qui ont subi une ovariectomie unilatérale ou été traitées par des agents alkylants et reçu une dose d’irradiation au niveau des ovaires, ont une avance de 4 à 7 ans de l’âge moyen de la ménopause. Cette étude apporte des données importantes sur la fenêtre de fertilité des femmes ayant eu un cancer dans l’enfance, des informations sur les facteurs de risque associés mais ne confirme pas le risque élevé de ménopause précoce (avant 40 ans) rapporté par les études américaines.

Les résultats sont publiés dans la revue Human Reproduction datée du 15 novembre.

Les femmes ayant eu un cancer dans l’enfance sont connues pour être à risque d’avoir une ménopause précoce. Cependant, les données sur les facteurs de risque associés sont limitées. Des chercheurs de l’unité 1018 “Centre d’Epidémiologie et de santé publique (CESP)” (Inserm/Université Paris-Sud/Institut Gustave Roussy) et de l’AP-HP, ont analysé les données d’une cohorte française, Euro2k, de 1522 survivants d’un cancer pédiatrique diagnostiqué avant l’âge de 18 ans entre 1945 et 1986 afin d’étudier initialement leur mortalité. Chez les femmes de cette cohorte ayant été traitées par radiothérapie, les doses de radiations reçues au niveau des ovaires ont été estimées. Dans cette cohorte, 706 femmes ont fourni un questionnaire détaillé sur leur état de santé. Parmi elles, 32% ont déjà atteint l’âge de 40 ans, 7% ont plus de 50 ans. L’équipe de recherche a  étudié l’âge de la ménopause des femmes et les facteurs de risques potentiellement associés. Les auteurs de l’étude se sont appuyés sur des auto-questionnaires adressés aux femmes pour obtenir des informations sur la ménopause, sans mesure des taux de l’hormone FSH.

L’analyse des données montre que 97 femmes (13,7%) ont été ménopausées à un âge médian de 44 ans, soit 7 ans plus tôt que dans la population générale. Pour un tiers d’entre elles (36%), la ménopause était secondaire à une chirurgie.

Les chercheurs se sont penchés sur les facteurs de risque de ménopause chez ces femmes qui ont subi des traitements variés pendant l’enfance pour soigner leur cancer. Il apparait que le statut pubertaire au moment de la prise du traitement est associé au risque de ménopause (ménopause non-chirurgicale). A un âge donné, le risque maximal d’être ménopausée est observé chez les femmes ayant été traitées après le début de la puberté par des agents alkylants (seuls ou associés à une dose même minime d’irradiation au niveau des ovaires comme 0.01 Gray). La ménopause survient 4 ans plus tôt en moyenne chez les femmes ayant été exposées à ces agents. Le fait d’avoir subi une ovariectomie unilatérale est également associé à une avance de 7 ans de l’âge de la ménopause (ménopause chirurgicale principalement).

Les résultats montrent une avance de l’âge de la ménopause chez les femmes ayant eu un cancer dans l’enfance mais ne confirment pas le risque élevé d’une ménopause précoce (c’est-à-dire avant 40 ans) ayant été rapporté par les études américaines, probablement dû à la différence entre les populations étudiées (pas de leucémies et peu de lymphomes dans la population de la cohorte Euro2k).

“Dans cette cohorte, parmi lesquelles peu de femmes ont reçu une chimiothérapie à fortes doses pour transplantation médullaire, seulement 2.1% d’entre elles (soit le double de l’incidence dans la population générale) ont développé une ménopause précoce avant 40 ans.” explique Cécile Teinturier, premier auteur de l’étude. Les principaux facteurs de risque associés à ces cas de ménopause précoce sont : l’âge plus élevé des femmes lors du traitement du cancer, la dose d’agents alkylants, tels que le Cyclophosphamide ou le Melphalan, reçue dans le cadre d’une transplantation médullaire et la dose d’irradiation aux ovaires.

“Cette étude apporte des informations sur les facteurs de risque de réduction de la fenêtre de fertilité des femmes ayant eu un cancer pédiatrique. Ces nouvelles données devraient permettre d’informer les patientes à risque de ménopause précoce pour leur conseiller de ne pas retarder leur 1ère grossesse après 30 ans et de rassurer les femmes pour lesquelles le risque est faible” conclut Cécile Teinturier. 

La cohorte Euro2K va être étendue à tous les sujets traités pour un cancer solide avant l’âge de 18 ans et avant l’année 2000 en France, ce qui permettra d’étudier l’impact des chimiothérapies à fortes doses sur l’incidence de ménopause précoce.

 

 

FERTILITÉ: Cancer dans l’enfance, risque de ménopause en avance

Inserm et Human Reproduction/ SantéLog

 

Cette étude de chercheurs de l’AP-HP  et de l’Institut Gustave Roussy associe l’antécédent de cancer durant l’enfance et la ménopause en avance, mais non précoce (soit avant 40 ans), et en cas de traitements spécifiques avec certains anticancéreux ou par chirurgie (ovariectomie unilatérale) et, tout particulièrement lorsque ces thérapies sont intervenues après le début de la puberté. Ces conclusions publiées dans l’édition du 15 novembre de la revue Human Reproduction et relayées par l’Inserm, précisent les facteurs de risque d’une fenêtre de fertilité réduite. Elles vont permettre aux femmes concernées d'en tenir compte et aider les oncologues à concevoir de nouveaux protocoles thérapeutiques pour éviter ce risque.

Les femmes ayant eu un cancer dans l'enfance sont connues pour être à risque accru de ménopause précoce mais les facteurs de risque associés restent mal connus. Ces chercheurs de l'Inserm, de l'AP-HP, de l'Institut Gustave Roussy et de l'Université Paris-Sud ont donc étudié l'âge de la ménopause de 706 femmes ayant eu un cancer dans l'enfance diagnostiqué avant l'âge de 18 ans, ont relevé les données de traitement (âge, durée, doses de radiations reçues au niveau des ovaires si radiothérapie, médicaments).

-         97 femmes ont atteint la ménopause à un âge moyen de 44 ans,

-         seules 2.1% d'entre elles (soit le double de l’incidence dans la population générale) ont développé une ménopause précoce avant 40 ans.

-         La ménopause a été chirurgicalement induite chez 36% de ces femmes.

-         Pour les autres participantes, les facteurs de risque donc non-chirurgicaux d’une ménopause avancée sont les doses des agents de chimiothérapie (agents akylants, dose de cyclophosphamide, dose de procarbazine)

-         l'augmentation de la dose de rayonnement aux ovaires,

-         l’ovariectomie unilatérale.

-         Le taux de risque de ménopause, le plus élevé, pour les femmes traitées par thérapies non-chirurgicales la ménopause est observé chez les femmes traitées après l'apparition de la puberté avec des agents alkylants (RR 9, IC : 95% de 2,7 à 28) ou associée à même une faible dose de rayonnement aux ovaires (RR = 29, IC 95% de 8 à 108).

-         L'exposition à une ovariectomie unilatérale est associée à une ménopause avancée de 7 ans.

 

L’étude confirme donc une ménopause en avance chez les femmes ayant eu un cancer dans l’enfance mais infirme le risque élevé de ménopause précoce soit avant 40 ans. Elle précise pour les patientes les facteurs de risque, liés à leur traitement qui peuvent réduire « leur fenêtre de fertilité », mais surtout elle «  rassure les femmes pour lesquelles le risque est faible », conclut Cécile Teinturier., auteur principal de l’étude.

Source: Communiqué Inserm et Human Reproduction doi: 10.1093/humrep/des391 First published online: November 15, 2012  Age at menopause and its influencing factors in a cohort of survivors of childhood cancer: earlier but rarely premature

Partager cet article
Repost0
20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 18:51

La recherche avance et s'intéresse (parfois) à  l'infertilité ! Du nouveau donc (enfin dans quelques années pour les applications en clinique en routine) dans l'infertilité liée à une hyper-prolactinémie. 

 

Infertilité liée à une hyper-prolactinémie : des pistes de prise en charge

Tiré de la revue de presse Mediscoop

 

Dans les cas d’infertilité liée à une hyper prolactinémie, la prolactine inhibe directement la sécrétion de kisspeptine et par ce fait empêche la sécrétion de GnRH et la cyclicité ovarienne. Des chercheurs français de l’équipe Inserm « Récepteurs stéroïdiens : physiopathologie endocrinienne et métabolique » viennent de publier leurs résultats d’une étude expérimentale chez la souris dans la revue Journal of Clinical Investigation. L’administration de kisspeptine pourrait également permettre de rétablir l’ovulation.
Il s’agit à la fois d’une découverte physiopathologique expliquant pour la première fois le lien entre l’infertilité et l’hyperprolactinémie et d’un espoir de prise en charge de l’infertilité. L'hyperprolactinémie, cause bien connue de baisse de la fertilité pendant l’allaitement, est la cause la plus fréquente de l'anovulation hypogonadotrope. C’est l'une des principales causes d'infertilité chez les femmes entre 25 et 34 ans.
Les auteurs ont perfusé en continu des souris femelles avec de la prolactine. Ils ont mis en évidence une anovulation, une réduction de la sécrétion de GnRH et gonadotrophine et une diminution de l'expression de la kisspeptine. La kisspeptine est une neuro-hormone secrétée par des neurones situés en amont des neurones à GnRH et elle est nécessaire à leur fonctionnement.
L’administration de kisspeptine a ainsi permis, chez les souris, de restaurer la sécrétion des gonadotrophines et la cyclicité ovarienne. Les auteurs concluent donc sur le rôle éventuel de cette hormone comme alternative thérapeutique pour rétablir la fertilité des femmes hyperprolactinémiques résistantes ou intolérantes aux agonistes dopaminergiques. D’autres études sont en cours pour évaluer l’intérêt de cette prise en charge chez la femme.

Dr Caroline Puech
 
Référence :
Sonigo C, Bouilly J, Carré N, Tolle V, Caraty A, Tello J, Simony-Conesa FJ, Millar R, Young J, Binart N.
Hyperprolactinemia-induced ovarian acyclicity is reversed by kisspeptin administration.
J Clin Invest. 2012 Oct 1;122(10):3791-5.

 

Abstract en anglais sur PubMed:

 

J Clin Invest. 2012 Oct 1;122(10):3791-5. doi: 10.1172/JCI63937. Epub 2012 Sep 24.

Hyperprolactinemia-induced ovarian acyclicity is reversed by kisspeptin administration.

Sonigo C, Bouilly J, Carré N, Tolle V, Caraty A, Tello J, Simony-Conesa FJ, Millar R, Young J, Binart N.

Abstract

 

Hyperprolactinemia is the most common cause of hypogonadotropic anovulation and is one of the leading causes of infertility in women aged 25-34. Hyperprolactinemia has been proposed to block ovulation through inhibition of GnRH release. Kisspeptin neurons, which express prolactin receptors, were recently identified as major regulators of GnRH neurons. To mimic the human pathology of anovulation, we continuously infused female mice with prolactin. Our studies demonstrated that hyperprolactinemia in mice induced anovulation, reduced GnRH and gonadotropin secretion, and diminished kisspeptin expression. Kisspeptin administration restored gonadotropin secretion and ovarian cyclicity, suggesting that kisspeptin neurons play a major role in hyperprolactinemic anovulation. Our studies indicate that administration of kisspeptin may serve as an alternative therapeutic approach to restore the fertility of hyperprolactinemic women who are resistant or intolerant to dopamine agonists.

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 17:47

Désolée pour cette étude rabat-joie... Et selon d'autres études, ce n'est pas tant le "geste" de la FIV, mais aussi soit les médicaments de stimulation soit l'hypofertilité et l'âge élevé de la mère qui sont responsables des malformations. Et alors, on fait quoi, nous ??? On discute avec notre médecin des risques, ouais, ils ont pas du fréquenter beaucoup de centres PMA, les chercheurs qui ont fait l'étude... Sinon, quelqu'un a-t-il une pelle ?

 

FIV: Associée à un risque accru de malformations congénitales

AAP National Conference

La fécondation in vitro (FIV) peut augmenter considérablement le risque de malformations congénitales, en particulier celles touchant les yeux, le cœur, les organes reproducteurs et le système urinaire, selon l’étude présentée le 20 octobre, à la Conférence de l'American Academy of Pediatrics (AAP).

Selon l'étude, malgré l'augmentation de l'utilisation de la FIV dans le monde, les associations entre la FIV et les anomalies congénitales sont encore peu définies et mal comprises.

L’état de Californie qui a le taux de recours le plus élevé à la FIV, a servi de champ d’étude à ces  chercheurs qui ont analysé l’ensemble des données portant sur les enfants nés en Californie de 2006-2007 par FIV, dont l'âge maternel, la race, le nombre de naissances chez la mère, le sexe du nourrisson, l’année de naissance et la présence de malformations congénitales graves. Au total, 3.463 enfants atteints de malformations congénitales majeures ont été identifiés parmi 4.795 enfants nés après FIV et les 46.025 enfants conçus naturellement (groupe témoin).

Les malformations congénitales sont significativement associées au mode de conception par FIV :

9% vs 6,6% pour les bébés conçus naturellement, même après ajustement avec les facteurs maternels confondants.

Plus précisément, les malformations suivantes sont les plus fréquemment observées :

-         Des yeux  (0,3% vs 0,2%),

-         du système cardiaque (5% vs 3%),

-         de l’appareil génito-urinaire (1,5% vs 1%)

Dans l'ensemble,

-         le risque de malformations congénitales est accru de 25% avec la FIV, avec les mêmes caractéristiques maternelles.

-         La variation du risque de malformations congénitales après traitements contre l’infertilité n’est pas significative.

Le Dr Lorraine Kelley-Quon, chirurgien au Ronald Reagan UCLA Medical Center, qui a mené cette étude pour l’UCLA conclut : «Les parents qui envisagent la fécondation in vitro ou d'autres formes de procréation médicalement assistée doivent discuter avec leur médecin des risques associés avant de prendre une décision ».

Le risque de rétinoblastome, une forme fréquente de tumeur à l’œil a été récemment évoqué chez l’enfant né de FIV, par une étude de l’Inserm publiée dans la revue Human Reproduction qui concluait que si la FIV  ou la procédure elle-même n’accroît pas le risque, en revanche, l’âge maternel élevé et l'hypofertilité sont des facteurs de risque à part entière. Une autre « petite » étude de 2011 présentée à l’European Society of Human Reproduction and Embryology a également suggéré que certains médicaments utilisés pour stimuler les ovaires des femmes pour la FIV pourraient induire des anomalies génétiques chez l'embryon.

Source: AAP Congenital Malformations Associated with Assisted Reproductive Technology: A California Statewide Analysis

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 10:13

Deux articles qui traitent d'une avancée scientifique récente qui a permis de produire des ovocytes à partir de cellules souches. Une avancée scientifique oui, mais l'avancée médicale (chez l'humain) reste à valider et à mettre en place...

 

 

INFERTILITÉ: Des cellules souches à l’embryon, aujourd’hui une réalité

Sur l'animal, certes, mais cette première démonstration claire que des cellules souches embryonnaires ou des cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) puissent effectivement produire des ovocytes et fonctionnels en plus, pour donner des embryons, c’est l’objet de cette recherche, de l’Université de Kyoto, publiée dans l’édition du 4 octobre de la revue Science. Cette prouesse scientifique, bien qu'encore très expérimentale, ouvre la voie à un traitement possible de l'infertilité humaine.

Car ces chercheurs japonais sont parvenus à transformer des cellules souches de souris en cellules germinales capables de se différencier en ovocytes, qui  utilisés en fécondation in vitro, ont produit des portées de souris viables.

Si cette performance a déjà été réalisée pour les spermatozoïdes, elle ne l’avait jamais été pour les cellules germinales femelles et ouvre de nouvelles pistes pour traiter l’infertilité. Le Dr. Mitinori Saitou de l'Université de Kyoto, chercheur principal, et ses collègues sont partis de 2 types de cellules souches chez la souris: - de cellules souches embryonnaires (ESC) qui ont le potentiel de se différencier en n'importe quel type de tissu embryonnaire, - de cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) qui sont des cellules somatiques adultes reprogrammées pour retrouver les mêmes potentialités que les cellules souches.

Les chercheurs ont manipulé génétiquement ces cellules pour les pousser à se développer en cellules très semblables aux cellules germinales primordiales. Puis ils ont mis en culture ces cellules avec des cellules ovariennes de la souris, créant un « ovaire reconstitué » transplanté ensuite dans un ovaire ou un rein de souris. Ces cellules se sont alors développées en ovocytes matures. Les chercheurs ont alors pu les récupérer pour faire des fécondations in vitro. Ils obtiennent ainsi des animaux fertiles, preuve que les cellules souches de souris peuvent être utilisées pour produire des ovocytes fonctionnels.


Ces résultats confirment la piste de pouvoir produire, un jour et chez l’Homme, à partir de cellules souches, des cellules d'ovules ou des ovocytes. En février 2012, pour la première fois dans l’histoire, des chercheurs avaient pu isoler des cellules souches de production d'ovules dans les ovaires de femmes en âge de procréer. Un autre exploit scientifique présenté, alors, dans la revue Nature Medicine.

Source: Science doi: 10.1126/science.1226889, 2012 Offspring from Oocytes Derived from in vitro Primordial Germ Cell-like Cells in Mice (Vignette Science, visuel Ovascience)

 

 

 

Des chercheurs japonais ont créé des ovocytes viables chez une souris

Le Monde.fr avec AFP

 

Des chercheurs japonais sur les cellules souches pourraient bien redonner de l'espoir à des millions de femmes infertiles après avoir annoncé vendredi qu'ils avaient réussi à créer des ovocytes viables chez une souris à partir de cellules normales prélevées chez l'adulte.

Grâce à cette percée scientifique, on peut désormais espérer que des femmes incapables de produire naturellement des ovocytes pourront finalement en avoir à partir de cellules prélevées sur elles. Ces ovocytes "fabriqués" en éprouvette seront ensuite réimplantés.

 

Une équipe de chercheurs de l'université de Kyoto a prélevé des cellules souches chez des souris, puis modifié certains gènes afin de créer des cellules les plus ressemblantes possible à celles qui sont à la base du sperme chez l'homme et des ovocytes chez la femme. Les chercheurs ont ensuite "nourri" ces cellules avec d'autres cellules constitutives des ovaires. Ce "mélange" a ensuite été implanté dans une souris, qui a pu produire des ovocytes entièrement développés.

Les scientifiques ont alors prélevé ces ovocytes, les ont inséminés in vitro et les ont cette fois implantés dans une souris-mère porteuse. La souris a donné naissance à des souriceaux sains qui, une fois plus grands, se sont eux-mêmes reproduits.

 

"CLARIFIER LES CAUSES DE L'INFERTILITÉ"

Dans un article sur le travail de son équipe publié dans la revue scientifique américaine Science, le professeur Michinori Saito a estimé que les résultats obtenus jusque-là constituaient une avancée importante dans le combat contre l'infertilité. Il a toutefois ajouté qu'on était encore loin du remède miracle dans le cas de l'être humain et qu'il restait encore beaucoup à faire. "Le résultat de nos expériences va nous aider à comprendre le mécanisme de production d'ovocytes et donc contribuer à élucider et clarifier les causes de l'infertilité, a déclaré Michinori Saito à quelques journalistes. Les recherches vont se poursuivre, d'abord avec des singes, puis sur l'homme."

"Nos travaux servent de base solide pour étudier et reconstituer in vitro le développement des cellules reproductrices féminines, non seulement chez les souris, mais aussi chez d'autres mammifères, y compris les hommes", souligne un autre membre de l'équipe, Katsuhiko Hayashi.

Les cellules souches soulèvent de grands espoirs car elles offrent la possibilité de reconstruire des organes endommagés, que ce soit par la maladie ou des accidents. C'est également à l'université de Koyto qu'ont été mises au point en 2006 les premières cellules IPS (cellules souches pluripotentes induites) grâce auxquelles des équipes de scientifiques ont pu par la suite obtenir des cellules de peau, de cœur, ou encore neuronales. En matière d'infertilité, les mêmes scientifiques de l'université de Kyoto qui ont travaillé sur la création d'ovocytes avaient déjà l'an dernier créé du sperme à partir de cellules souches.

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 12:35

La suite ? Grossesse, fausse-couche ? Chouette ! Une étude analysée par MBR Info (le site sur la médecine de la reproduction riche en publis et infos intéressantes). Trois protocoles de TEC... Des résultats pas top top (20% et des brouettes...). Et une introduction qui dit que le taux de grossesse après transfert d'embryons congelés reste inférieur au transfert d'embryons frais. Moi qui tentait de me persuader que sur un corps pas maltraité par une ponction et une stim, cela donnait des chances supplémentaires... Bonne journée à tous ceux qui attendent ou espèrent en leur TEC !!!

 

 

Taux de fausse-couche après transfert d’embryon congelé. Comparaison de trois protocoles

 

Le meilleur traitement pour le transfert des embryons congelés reste encore à trouver !

 

Titre de l'article initial: Pregnancy loss after frozen-embryo transfer. A comparison of three protocols

Auteur de l'article initial: C. Tomas

Référence de l'article initial: Fertility Sterility, 2012, in press

Rédacteur MBR Info: A Guivarc’h-Leveque

 

INTRODUCTION

Le nombre d’embryons congelés a augmenté considérablement avec le développement du transfert d’embryon unique et l’amélioration des techniques de congélation. Le taux de grossesse des embryons congelés reste néanmoins inférieur à celui des embryons frais.

Une récente revue de la Cochrane a conclu à l’absence de supériorité d’un protocole par rapport à un autre chez les femmes normalement réglées cependant certaines controverses persistent entre cycle naturel et cycle stimulé.

L’objectif de ce travail rétrospectif est de comparer trois protocoles différents utilisés en Scandinavie.

 

MATÉRIELS ET MÉTHODES

4470 cycles ont été analysés sur une période de cinq ans dans deux centres finlandais et un centre danois. Les trois protocoles étudiés sont :

Cycle naturel+substitution progestérone (femmes avec cycles réguliers) 26% des cycles

Le pic de LH est détecté dans les urines, le ou les embryons sont transférés 3 à 5 jours après le pic de LH. Les embryons sont décongelés la veille du transfert. Une supplémentation progestative par voie vaginale de 600 ou 800 mg de progestérone naturelle ou l’application de deux gels de Crinone® est débutée le jour du transfert pendant 14 jours quelque soit l’issue.

Cycle naturel et déclenchement par HCG (femmes avec cycles réguliers)10%des cycles

L’HCG 5000UI est administré en présence d’un follicule dominant de 16 ou 17mm, le transfert embryonnaire est réalisé 5 jours plus tard. Il n’y a pas de support de phase lutéale.

Cycle substitué E+P (femmes avec cycles irréguliers ou réguliers) 64% des cycles

La préparation endométriale consiste en l’administration de 6mg d’oestradiol par voie orale. Lorsque l’épaisseur endométriale atteint 7mm la progestérone 800mg de progestérone naturelle ou 2 applications de Crinone® est débutée. Le transfert embryonnaire après décongélation la veille est réalisé 4 jours après l’introduction du traitement progestatif. Le traitement est poursuivi jusqu’à 12 SA en cas de grossesse évolutive.

 Dans les trois centres les embryons ont subi une congélation lente. Les critères de sélection des embryons à transférer étaient identiques dans les trois centres : au moins 50% de blastomères intact et reprise de division cellulaire après décongélation la veille. Le transfert n’était réalisé qu’avec un endomètre au moins à 6mm. Le nombre d’embryons transféré dépendait du rang de la tentative et de la qualité des embryons .

 

RÉSULTATS

Les patientes recevant un traitement substitutif étaient en moyenne plus âgées et présentaient plus d’infertilité primaire. Dans les trois groupes l’épaisseur endométriale était supérieure chez les femmes enceintes versus non enceintes.

Le taux de grossesse débuté était significativement supérieur en cycle substitué(34.3%) ou naturel+HCG(35.5%) par rapport au cycle naturel+P (26.7%),par contre le taux de fausses couches biochimiques(19,1%) et cliniques(22,4%)total 41,5% était significativement supérieur en cycle substitué par rapport au cycle naturel+P( 8.8% et 13.6% total 22,4%) et au cycle naturel+HCG (18,1% et 15,5%total 33,6%).

Le taux de naissance par transfert était de 20,1% ;23,5% ;20,7%(NS) respectivement pour le cycle substitué ,le cycle naturel+HCG et le cycle naturel+progestérone.

La seule corrélation avec le taux de fausse couche était le type de protocole utilisé indépendamment de l’âge, de l’épaisseur endométriale, de la régularité des cycles, de la qualité embryonnaire.

 

DISCUSSION/CONCLUSION

Il n’y a pas d’évidence de la supériorité d’un protocole par rapport à un autre et les controverses persistent sur l’effet possiblement délétère du déclenchement par HCG dans les cycles naturels ou sur l’intérêt de la progestérone vaginale dans les cycles naturels .Malgré un taux de grossesse débuté supérieur en cycle substitué le taux de fausse couche est tel que ce traitement n’est pas supérieur et qu’il est important de poursuivre les recherches sur la meilleure association oestro-progestative.

 

POINTS FORTS

    Effectif de l’échantillon

    Eclairage sur le taux de FCS important en TEC surtout en cycle substitué

 

POINTS FAIBLES

    Etude rétrospective

    Inégalité de taille des groupes

    Pas d’information sur le type d’embryons congelés J2 J3 Blastos

    Pas d’information sur l’utilisation ou non d’un blocage par agoniste avant traitement substitutif (probablement pas de blocage car dose fixe de 6mg d’E2 dès le début du traitement)

    Le type et la quantité de progestérone en cycle substitué est variable : 600 ou 800mg de progestérone naturelle et Crinone® . Il n’y a pas de générique de progestérone utilisé dans cette étude (renseignement demandé à l’auteur suite au constat d’un certain nombre d’entre nous de l’augmentation des fausses couches cliniques de 6 à 8SA avec certains génériques de progestérone)

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 12:21

L'implantation embryonnaire étant un des facteurs limitants en AMP, de nombreuses études ont étudié les facteurs (de succès ou d'échec) d'implantation et évalué l'effet de plusieurs molécules (aspirine, oestrogènes...) ou interventions. Notamment en cas de pathologie ou anomalie de l'utérus (DES notamment), d'endomètre fin, d'endométriose, de polype, d'hydrosalpynx... etc...

 

Comment améliorer l'implantation?

P. Merviel , E. Lourdel , R. Cabry , M. Brzakowski , V. Boulard , F. Brasseur , A. Devaux et H. Copin

JTA 2011

 

Résumé

L’implantation embryonnaire est le facteur limitant de succès en AMP. L’amélioration de l’implantation passe par l’obtention d’un endomètre mature, d’un embryon de bonne qualité et par l’absence d’anomalies intra-cavitaires ou myométriales, par une vascularisation utérine et un environnement pelvien de bonne qualité. Ainsi, le traitement des synéchies, cloisons, polypes et myomes, la prise en charge des endométrites, des hydrosalpynx et de l’adénomyose et l’amélioration de la vascularisation utérine vont permettre d’augmenter les chances d’implantation embryonnaire.

 

Abstract

The embryonic implantation is the limiting factor of success in ART. The improvement of the implantation passes by obtaining a mature endometrium, an embryo of good quality and by the absence of intracavitary or myometrial anomalies, by a uterine vascularization and a pelvic environment of good quality. Thus, the treatment of the synechia, septa, polyps and myoma, the assumption of responsibility of the endometritis, the hydrosalpynx and the adenomyosis and the improvement of uterine vascularization will make it possible to increase the chances of embryonic implantation.

 

Key words: Implantation – uterine arteries – myoma – uterine septa

 

Introduction

L’implantation embryonnaire résulte de l’interaction entre un embryon parvenu au stade blastocyste dans la cavité utérine et l’endomètre décidualisé à la suite des sécrétions ovariennes et de l’action des facteurs de croissance. Ainsi, tout ce qui pourra favoriser l’obtention d’un top embryon évoluant vers un blastocyste (protocole de stimulation, coculture ou culture prolongée, qualité du transfert embryonnaire) et un endomètre de bonne qualité (stimulation ovarienne) contribuera à améliorer l’implantation embryonnaire. Nous n’aborderons pas ici ces différents facteurs pour nous concentrer sur l’utérus, sa vascularisation et son environnement.

 

L’INTEGRITE DE LA CAVITE UTERINE

L’embryon arrivant au cinquième jour dans la cavité utérine où il doit s’implanter, l’existence d’une anomalie intra-cavitaire peut interférer avec l’adhésion ou la pénétration de l’embryon dans l’endomètre. Ainsi, dans les échecs d’implantation, on retrouve dans 34 à 62% des cas des lésions utérines morphologiques ou histologiques. Lors du bilan d’une infertilité, une hystérosalpingographie (HSG) et une échographie (ETG) sont pratiquées pour rechercher des anomalies tubaires et/ou utérines. En cas de suspicion d’anomalie intra-cavitaire à l’HSG et/ou à l’ETG, une hystéroscopie diagnostique s’imposera, permettant la visualisation directe de la cavité utérine et du canal cervical. Les pathologies utérines le plus souvent trouvées à l’hystéroscopie sont les synéchies, les cloisons utérines, les polypes, les myomes sous-muqueux, les endométrites. L’intérêt de l’hystéroscopie diagnostique et thérapeutique dans le cadre de l’AMP a fait l’objet de nombreuses études. Ainsi Kirsop retrouve 28% d’anomalies utérines chez des femmes suivies en FIV, lesquelles présentent un nombre significativement plus important de transfert d’embryons sans grossesse. Dicker réalisant 312 hystéroscopies chez des patientes suivies en FIV, a retrouvé 30% d’anomalies utérines: des polypes, des myomes sous muqueux, des synéchies, des cloisons, des hyperplasies muqueuses, des membranes au niveau des ostiums tubaires, des endométrites et des endocervicites, de l’adénomyose. De plus, ces lésions sont plus fréquentes après 40 ans qu’avant (36,1% versus 23,9%). Enfin, outre l’âge féminin et les échecs antérieurs de grossesse après transfert embryonnaire, il semble intéressant de pratiquer cet examen en cas de longue durée d’infertilité (étude de Goldenberg chez des femmes avec HSG normale et 3 années d’infertilité au moins, retrouvant 19% d’anomalies, et conduisant à des grossesses spontanées au décours de leurs traitements).

- Les synéchies utérine

Dans l’étude de Behjatnia, sur 248 patientes présentant une infertilité primaire et 150 une infertilité secondaire, les synéchies représentaient 9,6 et 20,6% respectivement (p < 0,01). La responsabilité des synéchies sur la fertilité passe par un défaut d’implantation de l’embryon, une absence de migration des spermatozoïdes, une altération vasculaire endométriale et une réduction de la taille et de l’expansion de la cavité utérine. D’abord muqueuse pendant les 3 premiers mois, la synéchie sera ensuite fibreuse (6 mois) puis musculeuse au-delà. Historiquement traitées par une dilatation à l’aveugle et un curetage ou par la mise en place d’un ballon intra-cavitaire, l’amélioration des techniques hystéroscopiques a permis un contrôle du geste opératoire et le traitement des synéchies complexes et/ou épaisses.

L’utilisation des barrières anti-adhérentielles intra-cavitaires trouve ici sa plus grande utilité. Siegler rapporte en 1988, dans une revue de la littérature de 775 patientes opérées par différentes équipes, des taux de grossesse à terme de 39 %. March retrouve, dans un groupe de 38 femmes sans autre cause d’infertilité, un taux d’avortement de 83,3% avant chirurgie et de 12,8% après. Le taux de grossesse à terme est de 16,7% avant et 87,2% après chirurgie hystéroscopique des synéchies. Roge observe 34 grossesses chez 28 femmes, avec 30% d’avortement; 44% des femmes n’ayant pu être enceintes au décours de la cure de synéchie. Plus l’atteinte de départ est majeure, plus le devenir obstétrical est compromis malgré une restauration anatomique satisfaisante (Pabuccu, FS 1997). Les risques de la résection hystéroscopique des synéchies sont la perforation utérine (4-8% des cas) et le placenta acreta, avec des taux allant jusqu’à 10% dans certaines séries.

- Les cloisons utérines

Les cloisons utérines sont fréquemment retrouvées (0,1 à 10%, moyenne: 2%) dans les bilans d’infertilité. Elles sont responsables d’échecs d’implantation en relation avec des troubles de la vascularisation au niveau de la cloison. Fedele a étudié 12 sites d’implantation de grossesse chez 8 femmes présentant une cloison utérine totale : dans 6 des 8 grossesses ayant conduit à une FCS, l’embryon était implanté sur la cloison. Des modifications histologiques endométriales ont été remarquées au niveau de la cloison, interférant avec l’implantation. Raga a ainsi montré une diminution significative de l’expression du VEGF au niveau de la cloison par rapport aux faces latérales de l’utérus, conduisant à une perturbation de l’angiogénèse à ce niveau. L’hystéroscopie diagnostique permet d’estimer le volume de la cavité utérine, l'aspect, l'étendue et l'épaisseur de la cloison. L'hystéroscopie opératoire permet d'éviter une laparotomie, une large hystérotomie et souvent une césarienne ultérieure. Les résultats fonctionnels en terme de grossesse rapportés dans la littérature sont résumés dans le tableau 1. Les indications de la septoplastie utérine sont les FCS à répétition, l’infertilité inexpliquée, les antécédents obstétricaux (prématurité, RCIU) et avant toute AMP.

- Les myomes et polypes utérins

Les myomes sous-muqueux et les polypes sont fréquemment diagnostiqués à l’HSG dans les bilans d’infertilité (Behjatnia: myomes: 6% en cas d’infertilité primaire, 3% si secondaire; polypes: 6 et 9% respectivement). La race intervient dans l’incidence des myomes : 25% des femmes blanches en présentent après 30 ans, contre 50% des femmes noires.

Les polypes: L’impact sur la fertilité des polypes a été étudié par Perez-Medina. Dans sa série 204 femmes ont été réparties en deux groupes, l’un avec polypectomie (n : 101) et l’autre avec hystéroscopie et biopsie simple (n : 103). La fertilité spontanée (pendant 3 mois) et la prise en charge en IIU (4 cycles en l’absence de grossesse spontanée) montrent des différences significatives entre les deux groupes : respectivement 65 et 63,4% dans le 1er groupe et 0 et 28,2% dans le second. La taille des polypes (de moins de 5 mm à plus de 2 cm) était équivalente dans les deux groupes, et n’influe pas sur les taux de grossesse (76% après polypectomie si < 5 mm et 61% si > 2 cm). Mastrominas avait montré que des polypes de moins de 2 cm n’interfèraient pas avec la fertilité et ne devaient donc pas être systématiquement enlevés avant une prise en charge en AMP. Stamatellos ne retrouve pas de différence entre des polypes de moins ou de plus d’un centimètre (respectivement 61 et 54% d’accouchements et 6% de fausses-couches spontanées -FCS du 1er trimestre après polypectomie). La situation des polypes dans la cavité utérine a été étudiée chez 230 femmes par Yanaihara. Les taux de grossesses après polypectomie étaient de 57% en cas de localisation cornuale, de 28% en cas de polype sur la face postérieure, de 19% sur la paroi latérale et de 15% sur la face antérieure. En cas de polypes multiples, le taux de grossesse après polypectomie était de 40%. Lass a étudié les taux de grossesse lorsque le polype était découvert au cours de la stimulation ovarienne. Il a constitué deux groupes, le premier (n : 49) où malgré le polype le transfert embryonnaire n’a pas été différé, le second (n : 34) avec résection hystéroscopique et transfert d’embryon congelé (TEC). Dans le premier groupe, le taux de grossesse est comparable qu’il y ait ou non un polype (de taille moyenne : 9,5 mm, extrêmes de 4 à 19 mm), par contre le taux de FCS est de 27% avec polype contre 11% sans. Dans le deuxième groupe (polype de taille moyenne : 11,8 mm, extrêmes de 6 à 19 mm, le taux de grossesse est de 33% versus 22% en cas de TEC et d’absence de polype, sans différence sur le taux de FCS. Cependant Ben Nagi a montré que les polypes altéraient l’implantation en diminuant la concentration des faceturs d’implantation (IGFBP-1, TNFa, ostéopontine). En conséquence, en cas de gène mécanique, lorsque le polype dépasse 2 cm ou lorsqu’ils sont multiples, l’ablation par hystéroscopie est nécessaire avant la prise en charge en AMP.

Les myomes : La myomectomie intracavitaire par voie hystéroscopique est indiquée en cas d’infertilité. Après résection endo-utérine, une hystéroscopie de contrôle doit être pratiquée en ambulatoire 2 à 3 mois après chez la femme jeune désireuse de grossesse, car elle permet de préciser l’aspect de la cavité utérine et la qualité de la cicatrice endométriale (synéchies de l’ordre de 8%). Casini amené une étude prospective randomisée sur l’impact de la myomectomie sur la fertilité auprès de 181 femmes de moins de 35 ans présentant une infertilité idiopathique de plus d’un an et un myome ≤ 4 cm. Cinquante-deux myomes étaient sous-muqueux, 45 intra-muraux, 11 sous-séreux, 31 intra-muraux et sous-séreux et 42 sous-muqueux et intra-muraux. L’évaluation de la fertilité spontanée a été menée après 12 mois : il existe une différence significative (p < 0,05) pour les myomes sous-muqueux (43% de grossesse après chirurgie versus 27% sans) et pour les myomes sous-muqueux avec participation intra-murale (36% versus 15). Le taux de FCS a été retrouvé diminué seulement après chirurgie des myomes intra-muraux et sous-séreux (33% versus 67% sans myomectomie). Stovall avait mené une étude en FIV avec ou sans myome (91 cycles dans chaque groupes) : la différence était significative pour le taux de grossesse clinique, le taux d’implantation et d’accouchement. Dans cette étude le taux de FCS n’était pas modifié par la présence des myomes. Deux études rétrospectives insistent sur l’impact des myomes sous-muqueux sur la fertilité : Fahri distingue les myomes déformant la cavité (n : 55) ou non (n : 86) et les utérus sans myome (n : 127) en FIV. Les taux de grossesse et d’implantation sont significativement diminués dans le premier groupe (9 versus 25 et 29% et 3 versus 10 et 9% respectivement). Eldar-Geva retrouve les mêmes résultats selon la position des myomes : 10% de grossesse et 4% d’implantation en cas de myome sous-muqueux, soit significativement moins qu’en cas de myome intra-mural (16 et 6%), sous-séreux (34 et 15%) ou qu’en l’absence de myome (30 et 16%). Narayan montre bien dans son étude l’impact de la résection sur les taux de grossesse : 48% de grossesse après agoniste de la GnRH et résection d’un myome sous-muqueux contre 26% en l’absence de myome (p : 0,02). Ainsi, l’exérèse des myomes sous-muqueux est recommandée avant AMP, alors que l’impact des myomes intra-muraux et sous-séreux sur la fertilité est incertain. 

- L’endométrite

L’endométrite doit être recherchée par une hystéroscopie ambulatoire devant toute suspiçion d’infection  pelvienne. On pratiquera cet examen face à une sérologie féminine à chlamydia trachomatis > 1/64ème, un prélèvement cervico-vaginal positif à chlamydia trachomatis ou mycoplasmes, une spermoculture positive à ces deux germes, les plus fréquents en cas d’endométrite. Il est en effet démontré qu’une infection vaginale et/ou endométriale perturbe l’implantation et augmente le taux de FCS. De même en FIV, Salim a montré que les échecs sont augmentés en cas de colonisation bactérienne du col utérin. Plusieurs études anciennes ont montré les résultats favorables du traitement de ces endométrites : Hamou avec 45,5% de grossesse au décours, Mergui 44% et Feghali 40%. La principale difficulté repose sur le caractère subjectif du diagnostic hystéroscopique, opérateur-dépendant. En effet deux types d’aspect sont décrits: en cas d’endométrite aiguë, la muqueuse est le plus souvent inflammatoire, oedémateuse, saignant au contact, avec une vascularisation turgescente et pétéchiale; en cas d’endométrite chronique, l’endomètre est constitué d’une alternance de zones rouges à centre clair et régions de la muqueuse ayant un aspect verre dépoli (blanc sale). Pour Cravello, il existe 35% de corrélation entre ces aspects et les résultats histo-bactériologiques. L’endométrite chronique est présente chez 22% des patientes suivies en A.M.P, chez 14% de celles ayant une infertilité inexpliquée et chez 23,6% des femmes ayant déjà eu une fausse-couche spontanée au premier trimestre. Cependant plusieurs communications au dernier congrès de l’ESHRE (Rome 2010) ont montré que la présence d’une endométrite chronique qu’elle soit présente ou non (Kasius O217, résumés du congrès dans Human Reproduction) et traitée par des antibiotiques ou non (Kasius O217 et Lopez P281) n’altérait pas les taux de grossesse. Ainsi, Yu (P266) ne trouve pas d’indication à pratiquer une hystéroscopie ambulatoire systématique à la recherche d’une endométrite chronique.

 

LE MYOMETRE ET SES PATHOLOGIES

- Les myomes

L’étude d’Eldar-Geva sur les myomes interstitiels et sous-séreux a montré en FIV +/- ICSI que les taux d’implantation et de grossesse étaient significativement diminués dans le groupe myomes interstitiels par rapport au groupe myomes sous-séreux ou sans myome (respectivement 6% versus 15 et 16% ; et 16% versus 34 et 30%). Nous recommandons donc l’exérèse des myomes interstitiels lorsque ceux-ci dépassent 5 cm ou que l’association de plusieurs myomes contigus dépasse 5 cm. En effet, bien qu’il faille peser le pour et le contre de rendre l’utérus cicatriciel, il semble que la vascularisation myométriale et sous-endométriale soit perturbée par la présence de tel myome.

- L’adénomyose

Cette pathologie est fréquente chez les femmes de plus de 38-40 ans prises en charge en A.M.P. Elle concerne environ 80% des femmes de plus de 40 ans et 90% des multipares. C’est une pathologie mise en cause pour être responsable d’une infertilité par défaut d’implantation de l’embryon. Une étude cas-témoin sur les babouins a montré cet impact de l’adénomyose : Odds-ratio (OR) de 20,6 avec IC95% de 2,7-897 (p < 0,05). Par analogie dans cette étude, l’endométriose externe avait un OR de 3,6 (IC95% : 0,9-15,8). L’adénomyose agirait par l’obstruction cornuale mécanique, les anomalies de la cavité utérine, les modifications immunitaires locales et la survenue de contractions utérines. L’hystérographie reste l’examen de référence, l’échographie et l’IRM jugeant de la profondeur de l’atteinte myométriale. Cette atteinte en profondeur semble être un élément important dans la fertilité des femmes. Ainsi, Faury a étudié la mesure de la zone jonctionnelle (MJZ), zone d’invagination des glandes cryptiques dans le myomètre. Lorsque la MJZ est ≤ 10 mm, le taux de grossesse par transfert en FIV est de 38,7% contre 7,5% en cas de MJZ > 10 mm (p < 0,0001). L’OR de l’absence de grossesse en cas de MJZ > 10 mm est de 9 avec un IC95% de 2,7-35 (p < 0,001) et ceci indépendamment de l’âge féminin et du nombre de transfert. L’hystéroscopie doit être pratiqué en période post-menstruelle immédiate, avant que le revètement muqueux ne masque les modifications de la paroi utérine. Les signes recherchés sont: les orifices diverticulaires, les kystes bleutés, les zones d'hypervascularisation focale avec encorbellement de la vascularisation superficielle, la rigidité des bords ou des cornes utérines étroites et fibreuses (en bouche de métro). Sur une étude pratiquée à l’hôpital Tenon, concernant 295 hystéroscopies diagnostiques, on retrouve dans 17% des cas des signes hystéroscopiques d'adénomyose (21% lorsque l'hystéroscopie est réalisée pour des ménométrorragies). Le traitement médical repose sur les progestatifs, en particulier le stérilet au lévonorgestrel (Mirena) avec des diminutions de la taille de la cavité utérine, et sur les agonistes de la GnRH qui semblent augmenter les chances de grossesse spontanée dans cette indication. Le traitement endoscopique peut être proposé après échec du traitement médical. Il consiste à détruire électivement certaines zones localisées d’adénomyose, en proscrivant toute destruction massive de l'endomètre. Cette coagulation est réalisée soit par le laser Nd-Yag, soit par la pointe électrique mono- ou bipolaire. Le risque d’une telle chirurgie est la survenue d’une synéchie iatrogène. L’effet d’une telle destruction sur la fertilité est difficile à quantifier, dans la mesure où les foyers moyens et profonds ne sont pas détruits et du fait de l’intrication fréquente à d’autres pathologies (myomes, polypes, atteinte interstitielle tubaire). Certains auteurs ont également décrit des résections d’adénomyome avec quelques grossesses sporadiques. La place des ultrasons focalisés, de la radiofréquence et de l’embolisation dans cette indication reste encore à définir

- Les contractions utérines

L’impact des contractions utérines (CU) myométriales a été bien montré par Fanchin grâce à la digitalisation de ses observations échographiques lors des transferts embryonnaires. Ces contractions sont proportionnelles au taux de progestérone au moment du transfert, hormone bien connue pour ses propriétés myorelaxantes. Lorsqu’il existe moins de 3 CU/minute, le taux de progestérone moyen est de 111 ng/ml entrainant un taux d’implantation et de grossesse de 21 et 53%. S’il existe plus de 5 CU/min, la progestéronémie moyenne n’est plus que de 68 ng/ml et les taux d’implantation et de grossesse de 4 et 14%. Cette notion confirme encore la nécessité d’une imprégnation progestéronique satisfaisante de l’utérus, non seulement afin d’acquerir une maturation endométriale adéquate, mais également pour l’effet myorelaxant de cette hormone sur le myomètre.

- L’utérus post-Distilbène (DES)

Actuellement de nombreuses patientes dont la mère a été traitée par le DES arrive en âge de procréer. La recherche d’un utérus post-DES a donc un intérêt aussi bien pour l’implantation embryonnaire que pour le bon déroulement de la grossesse. L’échographie, l’hystérosalpingographie et l’hystéroscopie sont les examens qui permettent d’en faire le diagnostic. Il existe à côté des anomalies de taille et de forme utérine connues, des anomalies de la vascularisation utérine qui devront être prises en compte pour améliorer l’implantation et prévenir les complications gravidiques. Kaufman a rapporté 70% d’utérus anormaux avec 31% d’association utérus hypoplasique et en T, 19% d’utérus en T, 13% d’utérus seulement hypoplasique, ainsi que des strictions médiocavitaires, des contours irréguliers, des synéchies, des cornes rudimentaires, des diverticules et des béances cervico-isthmiques (dans 4 à 17% des cas). Salle a rapporté des anomalies fonctionnelles et histologiques des artères utérines et a montré par analyse Doppler que la perturbation touchait tous les niveaux artériels de l’utérus. Noyes a montré que l’aspect échographique de l’endomètre (en grain de café ou intermédiaire) était prédictif du taux de grossesse quel que soit la forme de l’utérus, par rapport à des endomètres fins hyper-échogènes. Des traitements hystéroscopiques des anomalies utérines ont été entrepris. Hamou (série non publiée) obtient 44% de grossesse à terme chez des femmes ayant dans leurs antécédents 69% de fausses-couches. Garbin, sur 23 patientes, réalise un traitement hystéroscopique reposant sur 2 à 3 incisions avec la pointe monopolaire sur 7 mm de profondeur au niveau de la striction médiocavitaire, suivi de la mise en place d’un stérilet. Huit résultats sur 23 sont bons et 15 sur 23 jugés excellents (63%) avec disparition du fond arqué et de la striction). Il constate néanmoins après ce traitement 29% de béance cervico-isthmique sur l’HSG de contrôle pratiquée 3 mois après. Les taux de grossesse sont évidemment totalement et significativement améliorés après traitement (de 3 à 88% d’accouchement à terme en cas d’infertilité secondaire, et 60% de grossesse à terme lorsqu’il s’agit d’une primigeste).

 

L’ENVIRONNEMENT UTERIN : VASCULARISATION ET ETAT PELVIEN

- La vascularisation utérine

La maturation endomètriale préimplantatoire est possible grâce à la croissance des artères spiralées, sous la dépendance des sécrétions hormonales ovariennes et de nombreux facteurs de croissance dont les principaux  sont le FGFb, le VEGF et le PDGF.

Cartographie vasculaire de l’endomètre en période péri-ovulatoire

Les tentatives de cartographie vasculaire en Doppler couleur haute énergie de l’endomètre (maping) semblent intéressante et en cours de validation pour établir un pronostic fiable sur les chances de grossesse après transfert embryonnaire. Il est souhaitable d’observer une riche vascularisation sous endométriale en période péri-ovulatoire.

Le Doppler à l’artère utérine

Plusieurs études ont permis de déterminer la limite supérieure de l’index de pulsatilité (IP) à l’artère utérine. Ainsi, Goswamy en 1988 retrouve un IP > 3,3 chez 15% des femmes enceintes et 80% des femmes non enceintes. Steer (1992) montre qu’un IP > 3 permet de prédire 35% des échecs d’implantation après transfert d’embryons congelés (TEC); et Coulam en 1994, sur la même population de femmes ayant un TEC, observe une valeur moyenne de l’IP de 2,79 chez les femmes enceintes et de 3,50 chez les femmes non enceintes. De même, Bied-Damon (1994) ne retrouve pas de grossesse pour un IP > 3,5. Enfin, ces résultats sont confirmés par Cacciatore en 1996, qui rapporte des taux de grossesse de 35% si IP < 3, de 15% si IP entre 3 et 3,3 et de 10% si IP > 3,3. Ainsi, lorsque les conditions endométriales et vasculaires utérines ne sont pas satisfaisantes, il faut mieux congeler les embryons pour effectuer un transfert différé.

Wada et Hsu ont étudié en 1994 l’apport de l’aspirine au cours des transferts d’embryons congelés, en faisant varier la dose (150 ou 300 mg) et le jour de début de traitement (J1 ou J13 du cycle de transfert). Les résultats montrent que la dose de 150 mg/jour est suffisante, à condition que celle-ci soit débutée dès J1 du cycle. Lorsque l’aspirine (150 mg/j) est débutée à J13 du cycle, le pourcentage de mauvaise perfusion utérine le jour du transfert est doublé, alors que le taux de grossesse est diminué par 2 (/protocole à 150 mg/j débuté à J1). Le doublement des doses d’aspirine (300 mg) à partir de J13 ne modifie pas les résultats. Dans cette étude, 37% des femmes n’avaient pas une perfusion utérine satisfaisante, mais 57% des femmes étaient améliorées par un traitement par l’aspirine. Rubinstein en 1999, chez 298 patientes randomisées entre placebo et aspirine à 100 mg/j dès le 21ème jour du cycle précédent, a montré une amélioration de tous les paramètres dans le groupe aspirine. De même, Waldenstrom en 2004 retrouve des taux de grossesse significativement supérieurs (OR : 1,3 avec IC95% de 1 à 1,6) lorsque l’aspirine est débutée le jour du transfert. Ce résultat peut paraître paradoxal car l’on sait qu’il faut une dizaine de jours à l’aspirine pour faire pleinement son effet anti-agrégant plaquettaire. A l’inverse, Lok (2004) ne montre pas d’effet bénéfique de l’aspirine en ce qui concerne le nombre d’ovocytes recueillis ou les taux de grossesse, mais son étude portait sur des femmes « mauvaises répondeuses », ce qui constitue une population particulière.

En 2007, la revue de la Cochrane (Poustie VJ) n’a pas montré d’intérêt à la prescription d’aspirine à faible dose sur les taux de grossesse en fécondation in-vitro. Lambers MJ a mené en 2009 une étude prospective randomisée et en double aveugle, comparant la prescription d’aspirine 100 mg/j à un placebo. Cent-soixante neuf femmes de moins de 39 ans, avec une fonction ovarienne normale, sans pathologie tubaire, et ayant présenté un échec en FIV +/- ICSI, ont été ainsi randomisées. Le traitement a consisté en un protocole long agoniste de la GnRH avec un pre-traitement par un contraceptif oral. L’aspirine (ou le placebo) a été débuté en même temps que le contraceptif oral, à été continué jusqu’au test de grossesse, et au décours (jusqu’à 12 SA) en cas de grossesse. Les taux de grossesses cliniques (40,5 pour le groupe aspirine vs 39,3%) et évolutives (35,4 vs 31%) sont identiques, tout comme le taux de grossesse gémellaire (15,2 vs 28,1%, NS). Le taux d’implantation par embryon transféré est donc de 26,6% dans le groupe aspirine et de 26,8% dans le groupe placebo. Les mêmes constatations ont été faites quelque soit le type d’infertilité. Plus surprenant, aucun effet de l’aspirine n’a été noté sur l’index de pulsatilité (courbes identiques dans les deux groupes), tout comme l’épaisseur endométriale le jour de l’injection d’hCG, à 10 mm dans les deux groupes.

L’héparine a été proposée seule ou en adjonction de l’aspirine pour améliorer la vascularisation utérine et donc l’implantation embryonnaire. Si l’effet de cette association est efficace en cas de syndrôme des anticorps anti-phospholipides avec pertes foetales, Stern (2003) ne retrouve pas d’amélioration des taux de grossesse en cas d’APL sans échecs d’implantation. L’héparine aurait une action propre sur l’implantation embryonnaire, en particulier lors de l’adhésion du blastocyste à l’endomètre via les intégrines. Cependant, la lourdeur de ce traitement, injections sous-cutanées et contrôle régulier des plaquettes, doit le faire prescrire en cas de thrombophilie avérée ou d’échecs de traitements bien conduits d’aspirine, y compris en pré-conceptionnel.

Les donneurs de monoxyde d’azote (NO) ont également été prescrits pour améliorer la vascularisation endométriale. Dans une grande étude randomisée, Ohl  n’a pas retrouvé de bénéfice de la prescription de 5 mg de trinitrine le matin du transfert embryonnaire. En effet le taux de grossesse, d’implantation et l’index de pulsatilité de l’artère utérine n’étaient pas modifiés par la prescription. Malgré tout, dans cette étude, les femmes ayant un index de pulsatilité >3 pourraient s’avérer être de bonnes candidates à la prescription de trinitrine, car dans ce groupe le taux de grossesse était de 33% dans le groupe traité contre 0 dans le groupe placebo (n : 20). Sher (sur 4 patientes, dont trois furent enceintes) a montré une amélioration de l’épaisseur endométriale et de l’index de pulsatilité après prescription de sildénafil 100 mg/j (Viagra®), alors que Paulus ne constatait qu’une amélioration de l’épaisseur endométriale (3 grossesses sur 10 femmes). D’autres études sont donc nécessaires pour évaluer véritablement la place des donneurs de NO, seuls ou en association avec l’aspirine par exemple.

- Que faire face à un endomètre « fin »

L’incidence des endomètres « fins » varie entre 1 et 2,3% (Shufaro, Chen). Cet endomètre fin peut répondre à des doses additionnelles et prolongées d’oestrogènes, comme l’a montré Chen chez 36 femmes ayant un endomètre  < 8 mm le jour de la ponction folliculaire. Vingt-trois ont été transférés avec survenue d’une grossesse (4,3%) et 13 ont bénéficié d’une congélation embryonnaire. Ces dernières ont ensuite reçu un traitement par oestrogènes pendant 30 j en moyenne (de 14 à 82 j) avec 4, puis 8 puis 12 mg par voie orale. La progestérone n’a été ajoutée que lorsque l’endomètre dépassait 8 mm, avec chez 10 femmes 5 grossesses obtenues. Wright a montré que la voie vaginale améliorait les résultats (31% de grossesse après passage aux oestrogènes par voie vaginale lorsque l’endomètre restait fin après oestrogènes par voie orale).

Les anti-oxydants (Pentoxifylline, vitamine E) ont été également utilisés car ils diminuent en association la fibrose et l’atrophie endométriale. Letur-Körnisch en 2002 avait montré leur efficacité sur des endomètres irradiés après échec des oestrogènes, et Lédée-Bataille a obtenu 33% de grossesse en don d’ovocytes chez 18 femmes ayant un endomètre fin et bénéficiant d’un traitement prolongé de 6 mois par anti-oxydants. Enfin Acharya a retrouvé des taux de grossesse de 40% en FIV +/- ICSI après 1 à 18 mois de traitement chez 20 femmes avec des endomètre au départ < 6 mm et résistantes aux oestrogènes.

- L’état pelvien

Les hydrosalpynx

L’analyse de la littérature révèle un impact de la présence d’un hydrosalpynx sur l’implantation embryonnaire. En effet sur 7 études (2321 embryons transférés avec hydrosalpynx contre 9526 sans), les taux d’implantation et de grossesse par cycle sont significativement différents, respectivement de 6,6 versus 11,5% et de 19,7 versus 30,3%. Pour Sowter, il n’existe aucune différence en terme de grossesse selon que l’hydrosalpynx ait été ponctionné sous échographie ou non. La physiopathologie de cette interaction passe par l’augmentation de cytokines anti-implantatoires (TNFa, Interleukines 2 et 12) par l’endomètre sous l’effet de l’endométrite chronique secondaire à l’hydrosalpynx.

L’endométriose péritonéale et profonde

La responsabilité de l’endométriose péritonéale sur les chances de grossesse est un sujet de controverse. Pour Saleh et Maruyarna, il n’existe aucune relation entre endométriose péritonéale (quel que soit son stade) et taux de grossesse (hormis en cas de lésions tubaires associées). A l’inverse, pour Marcoux et Maheux, la destruction de ces lésions améliore significativement les taux de grossesse (passant de 22,5 à 37,5%). Il est licite de pratiquer un traitement de ces lésions au cours d’une coelioscopie motivée pour une autre cause, mais pas d’en pratiquer une dans le seul but de rechercher de telles lésions d’endométriose péritonéales (granules bleutés à la surface du péritoine sans autre signe clinique). Les nodules de la cloison recto-vaginale sont des foyers d’endométriose assimilables à l’adénomyose. La responsabilité de ces foyers profonds sur la fertilité n’est pas clairement établie. Chapron en 1999 a étudié 30 patientes sans autres facteurs d’infertilité et traitées par coeliochirurgie. Au décours la moitié a été enceinte, dont 15 après FIV. Il n’existait aucune corrélation de la fertilité spontanée avec le stade AFS, puisque 47% des grossesses sont survenues chez des femmes avec un score de I ou II. Ainsi, il semble que cette chirurgie lourde n’altère pas la fertilité tout en améliorant significativement les douleurs pelviennes.

 

Références

Toutes les références du texte ne peuvent être reprises ici, on peut les retrouver sur internet (Medline) ou dans trois livres auxquels j’ai participé:

    Merviel P, Challier JC, Foidart JM, Uzan S : Implantation et Placentation. Masson 2001 (Paris)

    Merviel P et collaborateurs : Assistance Médicale à la Procréation. ESKA 2005 (Paris)

    Trevoux R, … Merviel P: L’endomètre, présent et avenir. John Libbey 2009 (Montrouge) 

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 17:05

C'est la rentrée pour MBR Info, le site d'information sur la médecine et la biologie de la reproduction qui fait dans sa newsletter d'aujourd'hui un résumé non exhaustif de quelques-unes des communications marquantes lors de la dernière grand-messe annuelle de la Reproduction qu’est le Congrès Européen de Reproduction Humaine (ESHRE 2012) qui se tenait début juillet à Istanbul.J'ai sélectionné cet article, forcément parce que la notion d'âge avancé maternel m'a interpellé ainsi que la notion d'échecs répétés...

 

Bénéfice de l’IMSI en cas d’âge maternel avancé : un essai randomisé prospectif

Titre de l'article initial: Intracytoplasmic morphologically selected sperm injection benefits in the presence of advanced maternal age: a propective randomized study.

Auteur de l'article initial: Setti A.S

Référence de l'article initial: Communication orale 158- Abstract book of the 28th ESHRE Annual Meeting, Turkey 1 July - 4 July 2012

Rédacteur MBR Info: R. Léandri; www.mbrinfo.com

 

INTRODUCTION:

Depuis son introduction, des études ont démontré que l’IMSI était positivement associé aux devenirs des grossesses chez des couples présentant des échecs antérieurs et répétés d’implantation et chez des patients présentant un degré élevé de fragmentation de l’ADN spermatique. Il est reconnu que le MSOME permet la détection de spermatozoïdes porteurs de vacuoles nucléaires, et des études antérieures ont montré que ces vacuoles étaient associées à une fragmentation de l’ADN. L’ovocyte a une capacité limitée de réparation des dommages de l’ADN spermatique, qui dépend du type et de l’étendue des dommages, mais surtout de l’âge maternel et de la qualité ovocytaire. Ainsi, le but de cette étude est d’évaluer si l’âge maternel avancé est une indication à recourir à l’IMSI.

 

MATÉRIEL ET MÉTHODES :

Cet essai randomisé prospectif inclut des couples ayant recours à l’ICSI pour une raison d’âge féminin avancé (≥37 ans). Un calcul de la population nécessaire donne le chiffre de 33 cycles dans chaque bras pour mettre en évidence une différence de 15 % dans les taux d’implantation avec une significativité de 5 % et une puissance de 85 %. Les critères d’inclusion : âge féminin ≥37 ans, cycles réguliers, FSH et LH de base normales, IMC <30. Les couples ont été aléatoirement affectés à l’une des 2 techniques de fécondation (ICSI, n= 33 ou IMSI, n= 33) à l’aide d’un logiciel. Le transfert embryonnaire a lieu à J5. Les résultats des cycles ont été comparés, les valeurs moyennes par test de Student ou test de Mann-Whitney, les pourcentages par Chi² ou test de Fisher. Des analyses de régression linéaire et binaire ont été utilisées pour évaluer l’influence de l’IMSI sur les devenirs des cycles. Les résultats sont exprimés sous forme de coefficient de régression (RC) et R² ou odds ratio (OR) avec 95 % d’intervalle de confiance, et de p-value.

 

RÉSULTATS :

Les 2 populations sont comparables en terme d’âge de la femme et de l’homme et de résultats de la stimulation :

Concernant les résultats, l’IMSI n’améliore ni le taux de fécondation, ni le taux d’embryons de bonne qualité à J3 mais elle améliore significativement le taux de blastocystes, les taux d’implantation et de grossesse.

L’IMSI influence positivement sur le taux de blastocystes (RC : 15.0 ; R2 :49.9, p =0.001), les taux d’implantation (RC : 24.04 ; R2 : 9.6, p =0.027) et est déterminant pour augmenter les chances de grossesse (OR : 9.0 ; CI : 2.17-37.88, p =0.001).

 

CONCLUSION :

Cette étude démontre que chez des femmes d’âge avancé, l’IMSI permet d’améliorer les taux de blastocystes, d’implantation et de grossesse par rapport à l’ICSI. L’injection d’un spermatozoïde d’aspect normal à fort grossissement semble permettre de s’affranchir de la moindre qualité ovocytaire liée à l’âge,

 

POINTS FAIBLES :

    la population : ICSI pour indication d’âge féminin avancé….un concept pour le moins abscons …qui suppose des qualités de sperme variables chez les conjoints, spermes pour lesquels on ne dispose d’aucun renseignement. L’équipe ayant publié sur l’effet de l’IMSI sur le sexe d’embryons analysés en PGS par FISH pour âge féminin avancé, on peut supposer que l’indication de l’ICSI soit en fait un PGS ultérieur.

    aucun critère masculin pris en compte lors des inclusions

    Bref : les hommes dans les 2 groupes sont-ils comparables ???

 

POINTS FORTS

    étude prospective randomisée

    l’hypothèse de départ n’est pas idiote

Partager cet article
Repost0
30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 09:15

On le savait pour les femmes, toujours sur le devant de la scène et des critiques en matière d'infertilité, le surpoids (et la maigreur d'ailleurs aussi) ne font pas bon ménage avec le succès bébé. Mais messieurs, vous aussi, il va falloir faire attention à votre tour de taille et poids sur la balance !

 

OBÉSITÉ ou FERTILITÉ, messieurs, entre les deux il faut choisir

Santé Log / Endocrine Society of Australia

 

L’obésité paternelle réduit les chances de succès de fécondation et affecte aussi, le développement du fœtus. C’est la conclusion, sur l’animal de ces scientifiques de l’Université de Melbourne qui exhortent les hommes à être « au juste poids » avant de concevoir. Cela contribuera au bon développement du fœtus, précisent-ils. Leurs conclusions doivent être présentées lors de la réunion annuelle scientifique de l'Endocrine Society of Australia et de la Society for Reproductive Biology.

Ce sont des experts australiens de la reproduction du département de zoologie de l'Université de Melbourne qui viennent de découvrir que l'obésité du père aussi, a un impact négatif sur son sperme, réduit la fertilité et les chances de grossesse mais également le développement placentaire. Jusqu’ici, ces risques entourant l'obésité et la grossesse avaient plutôt été étudiés du côté des mères, aujourd’hui ces scientifiques -motivés par les forts taux de surpoids et d’obésité des hommes australiens (75%)- l’abordent, sans concession, du côté des pères.

Le Pr David Gardner, le Dr Natalie Hannan et une étudiante au doctorat, Natalie Binder ont utilisé la fécondation in vitro (FIV) sur l’animal pour identifier les effets de l'obésité paternelle sur l’implantation de l'embryon dans l'utérus et le développement du fœtus. Les scientifiques ont généré des embryons conçus par des de souris mâles de poids normal et obèses (nourries par un régime riche en graisses pendant dix semaines). Ils constatent que le taux d’implantation d'embryons dans l'utérus et le développement du fœtus est diminué de près de 15% lorsqu’issus de pères obèses. Enfin, le poids du placenta est moindre pour les embryons issus des spermatozoïdes des mâles obèses.

L'obésité paternelle réduit les chances de concevoir : Des résultats qui indiquent, sur l’animal, que l'obésité paternelle, non seulement réduit les chances de succès de l'implantation mais affecte le développement de l’embryon, avec un placenta réduit. L’obésité de l’homme a donc bien, elle-aussi un impact sur sa capacité à fonder une famille. « Il faut être en bonne santé avant de concevoir », conseillent les auteurs !

Rappelons une autre étude, toute récente, publiée dans le British Journal of Urology International (BJUI) qui montrait que chez l’homme, l'augmentation du tour de taille est associée au risque de dysfonctionnement sexuel et urinaire et que l’obésité va affecter bien plus que la santé cardiaque et le métabolisme.

Source: Annual Scientific Meeting of the Endocrine Society of Australia and the Society for Reproductive Biology via Eurekalert (AAAS) Thinking about kids? Man, you gotta shed the kilos

Partager cet article
Repost0
30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 09:11

Fertilité et nutriments chez l'homme: des bénéfices contrastés selon l'âge mais qui confirment l'effet plutôt positif de l'alimentation et d'un apport en vitamines, oligo-éléments et anti-oxydants. Et puis pour une fois qu'on s'intéresse à ces messieurs, ils ne vont pas se plaindre !

 

FERTILITÉ: Vitamines C, E, zinc…ces micronutriments qui rajeunissent l’ADN du sperme

SantéLog / Fertility and Sterility

 

C’est la première étude à démontrer qu’un régime alimentaire peut protéger contre les effets néfastes du vieillissement sur le génome des spermatozoïdes. Cette recherche menée par des chercheurs du Berkeley Lab constate qu'un apport de ces micronutriments, vitamines C, E, zinc et acide folique, permet d’améliorer la qualité ADN du sperme chez les hommes âgés. Mais seulement chez les hommes de 44 ans et plus, car chez les hommes plus jeunes un apport en micronutriments n'a pas amélioré l’ADN de leur sperme. Des conclusions publiées dans l’édition du 27 août du journal Fertility and Sterility.

Avec cette analyse menée sur 80 volontaires sains de sexe masculin âgés de 22 à 80 ans, les scientifiques ont découvert que les hommes âgés de plus de 44 ans qui consomment le plus de vitamine C avaient 20% moins de dommages ADN sur leur sperme que les hommes âgés de plus de 44 ans qui consomment le moins de vitamine C. La même conclusion s’impose pour la vitamine E, le zinc et l'acide folique. Chaque homme participant à l'étude a rempli un questionnaire estimant, à travers sa consommation d’une centaine d’aliments, son apport moyen quotidien en vitamines. L'apport de chaque volontaire d'un micronutriment a été classé comme faible, modéré ou élevé, sachant que l’apport médian quotidien était de 162 milligrammes de vitamine C, 23,7 milligrammes de vitamine E, 2. 586 microgrammes pour les β-carotène, 475 grammes pour les folates, et 12,3 milligrammes pour le zinc. De nombreux participants consommaient, en fait, beaucoup moins que cet apport alimentaire recommandé. La qualité de l’ADN du sperme a été évaluée par analyse de laboratoire.

« Il semble que la consommation de micronutriments plus comme la vitamine C, E, acide folique et le zinc aide l’ADN du sperme à revenir en arrière pour les hommes plus âgés. Nous constatons que les hommes âgés de 44 et plus qui ont consommé au moins l'apport nutritionnel recommandé ont un sperme avec un ADN de qualité similaire à celui d’hommes plus jeunes », explique Andy Wyrobek du Berkeley Lab. Ainsi, les hommes à risque accru de lésions de l'ADN des spermatozoïdes en raison de leur âge avancé pourraient lutter contre ce vieillissement en s’assurant déjà d’avoir des apports suffisants par leur alimentation, de ces vitamines et oligo-éléments. De plus en plus d'hommes de plus de 35 ont des enfants, ce qui soulève de nouvelles préoccupations de santé publique. L’une ces préoccupations, l’augmentation de l’incidence de l’autisme vient d’être évoquée par une étude publiée dans la revue Nature.

Plus un homme est âgé… Des recherches précédentes menées dans le même laboratoire, ont montré que plus un homme est âgé, plus il est susceptible d'avoir une fragmentation augmentée de l'ADN de ses spermatozoïdes, des réarrangements chromosomiques et des dommages aux brins d'ADN. Les hommes plus âgés sont aussi plus susceptibles d'avoir des fréquences accrues de spermatozoïdes porteurs de mutations géniques, comme celles conduisant, par exemple, au nanisme. Les hommes vieillissants sont moins fertiles et plus susceptibles de transmettre des défauts génétiques.

Antioxydants et oligo-éléments : Les scientifiques confirment, une alimentation riche en antioxydants et oligo-éléments peut diminuer le risque de produire des spermatozoïdes avec altération de l'ADN, en particulier chez les hommes âgés. Une recherche qui soulève également une question plus large, au-delà de l'ADN des spermatozoïdes, comment des facteurs de style de vie, y compris des apports plus élevés en antioxydants et oligo-éléments peuvent protéger contre les dommages génomiques liés à l'âge.

Source: Fertility and Sterility doi.org/10.1016/j.fertnstert.2012.07.1126 Micronutrients intake is associated with improved sperm DNA quality in older men et via Berkeley Lab Nutrition Tied to Improved Sperm DNA Quality in Older Men

Partager cet article
Repost0
29 août 2012 3 29 /08 /août /2012 09:00

Une bien maigre consolation et même si cela ne semble pas toujours vrai au vu des tristes expériences récentes de certaines PMettes... Ou comment l'utérus et l'endomètre peuvent parfois perdre les pédales... Reste le chiffre qui fait peur: 10% des grossesses s'interrompent en fausse couche. La route est longue surtout quand comme pour nous, la grossesse est si difficile à obtenir...

 

Une fertilité élevée, facteur de fausses couches à répétition

PLoS ONE

 

Alors que l’étiologie des fausses couches à répétition reste inexpliquée, il se trouve que les femmes concernées semblent « plus fertiles » car elles mettent moins de temps à concevoir que les femmes à la fertilité moyenne, ce qui peut être dû à une implantation plus fréquente d’embryons non viables. C’est ce qu’explique cette équipe internationale, dans l’édition du 25 juillet de la revue PLoS ONE. Les cellules de l’utérus de patientes ayant subi des fausses couches multiples perdent une partie de leur capacité de discernement sur la viabilité de l’embryon.

 

Plus de 10% des grossesses s’interrompent sur une fausse couche. Les fausses couches à répétition sont définies comme 3 ou plus à la suite et toucheraient de 1 à 2% des couples.

Les chercheurs de l’University Medical Center Utrecht (Pays-Bas), de l’Endokrinologikum Hamburg (Allemagne), des universités de Warwick et Southampton (UK) ont donc examiné l'hypothèse que chez certaines femmes à fausses couches multiples et inexpliquées, la muqueuse de l'utérus n'est pas en mesure de distinguer entre embryons conformes et non-conformes et « accepte » des embryons de mauvaise qualité qui ont peu de chances de se développer normalement. Cette petite étude a analysé des prélèvements de cellules stromales endométriales (de la muqueuse de l’utérus) de 6 femmes ayant subi des fausses couches récurrentes et de 6 femmes témoins qui avaient eu des grossesses normales.

Des cellules endométriales sans discernement : Ils constatent, après une incubation de 18 heures, que les cellules des femmes témoins s’adaptent uniquement à des embryons de 5 jours de bonne qualité, et migrent vers les cellules trophoblastiques qui entourent l’embryon (et vont former le placenta). Alors que les cellules des femmes ayant eu des fausses couches récurrentes ne semblent pas faire la différence entre embryons viables ou non. Ainsi, chez les femmes ayant eu des fausses couches récurrentes, la migration des cellules de l'endomètre à l'embryon de mauvaise qualité n'est pas réduite et est comparable à la migration vers l'embryon de bonne qualité.

Un utérus moins sélectif : Les chercheurs concluent que les cellules de la muqueuse de l'utérus de femmes ayant des fausses couches récurrentes ne parviennent pas à distinguer entre les embryons de « bonne ou mauvaise » qualité. Ces résultats permettent de mieux comprendre l’étiologie des fausses couches à répétition et peut-être de mieux pouvoir détecter le risque, à partir des cellules de la muqueuse de l’utérus. Cependant, précisent les auteurs, il s’agit d’une toute petite étude, dont les résultats doivent encore être confirmés voire mieux expliqués. Il reste ainsi à déterminer comment les cellules de l’utérus peuvent reconnaître un embryon de mauvaise qualité, à partir d’une anomalie génétique ? 

Source: PLoS ONE 7(7): e41424. doi:10.1371/journal.pone.0041424 July 25, 2012 Endometrial Stromal Cells of Women with Recurrent Miscarriage Fail to Discriminate between High- and Low-Quality Human Embryos

Partager cet article
Repost0

Un Blog De Fiv...

  • : 6cellules
  • : Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
  • Contact

A Propos De Nous

  • 6cellules
  • A &amp; A, 40 ans et des poussières, trouver, un peu tard, l'amour de sa vie et avoir envie d'un enfant. Mais un cancer il y a 10 ans et distilbène in utero... Se battre contre l'adversité, s'essouffler, s'aimer en espérant le meilleur...

Recherche

Archives