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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 00:10

La fécondité frnçaise en danger et le sperme des hommes français mal en point ! Si seulement cela pouvait permettre une prise de conscience et faire progresser la recherche autour de la fécondité, de la reproduction et tutti quanti !

En tout cas, si seulement cela pouvait faire comprendre aux gens qui se croient au dessus de tout ça, que eux aussi, un jour pourraient bien être concernés par l'infertilité...

 

 

FÉCONDITÉ: Les Français sont-ils en train de devenir stériles?

 

SantéLog / Human Reproduction

 

Ces résultats ne plairont pas et pourront même effrayer nos concitoyens. Une concentration en spermatozoïdes et une qualité de sperme en forte baisse, une diminution inquiétante du nombre de spermatozoïdes normalement formés, une morphologie du spermatozoïde qui se dégrade, c’est un long processus de déclin de la fertilité des hommes que révèle cette étude menée sur plus de 25.000 hommes français. Un phénomène continu depuis  les années 90. Cette étude, publiée dans l’édition du 4 décembre de la revue Human Reproduction, pourrait augurer une sérieuse baisse du taux de fécondité français, jusque-là l’un de ses principaux atouts, mais constitue aussi un avertissement sérieux pour la santé publique en lien probable avec différents facteurs environnementaux qui méritent donc d’être identifiés.

 

L’étude est peu discutable car elle a porté de 1989 à 2005 sur 26.600 hommes soit probablement un des échantillons les plus larges pour ce type d’études et, au-delà de la France, si l’on ne peut les extrapoler, ces résultats suivent une tendance générale à la baisse de la concentration et de la qualité du sperme ces dernières années.

 

Les chercheurs ont utilisé les informations de la base FIVNAT qui comprend les données provenant de 126 centres de PMA français, ont analysé des échantillons de sperme d’hommes partenaires de femmes suivant un traitement contre l’infertilité - Une infertilité dûment diagnostiquée comme liée à un problème chez la femme et non avec le sperme des hommes.

 

Sur une période de suivi de 17 ans:

    ·         la baisse est continue- d'environ 1,9% par an-

    ·         et considérable : Elle atteint 32,2% pour la concentration du sperme (mesurée en millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme).

    ·         Ainsi, chez les hommes aux alentours de 35 ans, les concentrations de sperme ont diminué de 74 millions / ml en 1989 à 50 millions/ ml en 2005.

    ·         Le pourcentage de spermatozoïdes normalement formés subit une diminution significative de 33,4% au cours de la même période.

    ·         La morphologie des spermatozoïdes suivie pendant cette période explique en partie cette baisse.

    ·         Seule la motilité des spermatozoïdes a légèrement augmenté : Ainsi, la proportion de spermatozoïdes mobiles augmente légèrement de 1989 à 2005 (de 49,5% à 53,6%). 

 

Ces résultats ont été obtenus après ajustement avec certains facteurs de confusion (âge des hommes, centre…) mais pas tous (tabagisme, poids, niveau d’étude…), ce qui laisse penser les auteurs que les résultats pourraient être encore légèrement inférieurs.

 

A l’échelle de tout un pays…Selon les auteurs, c'est la première étude concluant une diminution importante et générale de la concentration, de la morphologie et de la qualité des spermatozoïdes à l'échelle de tout un pays et sur une longue période substantielle. Selon le Dr Joëlle Le Moal, épidémiologiste à l'Institut de Veille Sanitaire (InVS), les valeurs de concentration du sperme en 2005 en France, nous laissent tout juste dans les valeurs de fertilité masculine, telles que définies par l’Organisation mondiale de la santé. Mais passer sous le seuil de 55 millions de spermatozoïdes/ ml, signifie un délai plus long pour concevoir.

 

Rechercher les causes possibles :  De précédentes études ont mis en évidence le rôle des facteurs environnementaux tels que les perturbateurs endocriniens, responsables, en plus, de modifications épigénétiques qui pourrait contribuer à ce long processus de déclin de la fertilité des hommes. Selon le Dr Le Moal, les déficiences constatées dans la qualité des gamètes peuvent être considérées comme des biomarqueurs des effets critiques environnementaux, parce que les gamètes sont les premières cellules du développement humain, que les effets environnementaux peuvent s’accumuler et toucher des générations successives. C’est donc, pour les chercheurs, une source d’inquiétude légitime sur des effets sanitaires possibles sur plusieurs générations et un appel aux autorités sanitaires à renforcer les actions contre les perturbateurs endocriniens.

 

Source: Human reproduction doi:10.1093/humrep/des415 Decline in semen concentration and morphology in a sample of 26 609 men close to general population between 1989 and 2005 in France

Une étude souligne une diminution quantitative et qualitative du sperme en France

D'après Généthique

Ce mercredi, la revue européenne Human Reproduction publie les résultats d'une vaste étude française réalisée par l'Institut national de veille sanitaire (Invs); celle-ci révèle que " la concentration en spermatozoïdes du sperme des Français a baissé d'un tiers entre 1989 et 2005". Cette étude, la première réalisée à l'échelle d'un pays entier et en France mais aussi "probablement dans le monde" selon les auteurs, a été effectuée "sur plus de 26 000 hommes accueillis pendant 17 ans dans des centres d'assistance médicales à la procréation (AMP)". Selon les résultats, "le nombre de spermatozoïdes chez un homme de 35 ans est passé de 73,6 millions par mililitre de sperme en 1989 à 49,9 million/ml en moyenne en 2005", soit une diminution de 32,2%. En outre, sur cette même période, "l'étude montre [...] une réduction significative (33,4%) de la proportion des spermatozoïdes de forme normale". 
Pour le Dr Joelle Le Moal, épidémiologiste à l'Invs et auteur de l'étude, "c'est la première étude concluant à une diminution sévère et générale de la concentration du sperme  et de sa morphologie à l'échelle d'un pays entier et sur une période importante".

Au titre des facteurs avancés depuis plusieurs années par les scientifiques pour expliquer cette diminution, se trouveraient "les facteurs environnementaux et notamment le rôle des perturbateurs endocriniens, des susbtances qui agissent sur l'équilibre hormonal et dont font notamment partie les pesticides". Cependant, "incriminer de manière certaine un facteur reste très difficile car l'homme "est souvent confronté à une multi-exposition (phtalates, bisphénol A, tabac, obésité)' " explique le professeur Louis Bujan, spécialiste de biologie de la reproduction au CHU de Toulouse. 
Enfin, les auteurs de l'étude précisent que "la diminution de la concentration du sperme pourrait même être encore plus importante qu'annoncée, car les hommes fréquentant les centres d'AMP auraient a priori tendance à moins fumer et être obèses, deux facteurs connus pour nuire à la qualité du sperme". 

 

 

Article original

Human Reproduction

Reproductive epidemiology

Decline in semen concentration and morphology in a sample of 26 609 men close to general population between 1989 and 2005 in France

 

    M. Rolland1,     J. Le Moal1,*,†,     V. Wagner1,     D. Royère2 and     J. De Mouzon3

+ Author Affiliations

    1Environmental Health Department, Institut de Veille Sanitaire (InVS), F-94415 Saint Maurice, France

    2Fivnat, Reproductive Biology Unit, CHU Bretonneau, 37000 Tours, France

    3Fivnat and Inserm, Paris-Descartes University, Reproductive Medicine Unit, CHU Cochin-Port Royal, 75014 Paris, France

 

    Received June 14, 2012.

    Revision received October 22, 2012.

    Accepted November 1, 2012.

 

Abstract

 

STUDY QUESTION Are temporal trends and values of semen quality parameters in France identifiable in partners of totally infertile women?

 

SUMMARY ANSWER Among a sample of 26 609 partners of totally infertile women undergoing an assisted reproductive technology (ART) procedures in the whole of France over a 17-year period, there was a continuous decrease in semen concentration of about 1.9% per year and a significant decrease in the percentage with morphologically normal forms but no global trend for motility.

 

WHAT IS KNOWN ALREADY A global decrease in human sperm quality is still debated as geographical differences have been shown, and many criticisms have risen concerning studies with small and biased study populations or inappropriate statistical methodology. However, growing biological, toxicological, experimental and human exposure data support the endocrine disruptors' hypothesis assuming that fetal exposure to endocrine disruptors could impair reproductive outcomes.

 

STUDY DESIGN, SIZE, DURATION This was a retrospective and descriptive study using data registered by Fivnat, the professional association in charge of statistics for ART in France during the 1989–2005 study period. Data were provided by 126 main ART centres over the whole metropolitan territory. The source population included 154 712 men, aged 18–70, who were partners of couples undergoing their first ART cycle and for whom semen quality indicators (concentration, total motility and percentage of morphologically normal forms), measured on fresh ejaculated semen, were available.

 

PARTICIPANTS/MATERIALS, SETTING, METHODS The study population was 26 609 partners of women who had both tubes either absent or blocked. The temporal trends for each indicator of semen quality were modelled using a generalized additive model that allowed for nonlinear relationships between variables and were adjusted for season and age. In-depth sensitivity analyses included the reiteration of the analysis on data from a second spermiogram available for each man and on another subsample of men diagnosed as fertile. Variables such as centre, technique (standard in vitro fertilization or intra-cytoplasmic sperm injection) and an interaction factor between technique and time were also included in the model.

 

MAIN RESULTS AND THE ROLE OF CHANCE There was a significant and continuous decrease in sperm concentration of 32.2% [26.3–36.3] during the study period. Projections indicate that concentration for a 35-year-old man went from an average of 73.6 million/ml [69.0–78.4] in 1989 to 49.9 million/ml [43.5–54.7] in 2005. A significant, but not quantifiable, decrease in the percentage of sperm with morphologically normal forms along the 17-year period was also observed. There was no global trend but a slight, significant increase in total motility between 1994 and 1998 was observed. The results were robust after sensitivity analysis.

 

LIMITATIONS, REASONS FOR CAUTION Socioeconomic status could not be controlled for. Despite universal access to medical services in France, couples undergoing ART are expected to have a higher educational level on average compared with those of the general population. Therefore, the real values in the general population could be slightly lower than those presented and the decrease possibly stronger, as the population study is less likely to smoke or be overweight, two factors known to impair semen quality.

 

WIDER IMPLICATIONS OF THE FINDINGS As the men were selected without a priori knowledge regarding their semen quality characteristics, the results are expected to be close to the values in the general French population. The very large sample size and the robustness of the results confer great statistical power and credibility to the results. To our knowledge, it is the first study concluding a severe and general decrease in sperm concentration and morphology at the scale of a whole country over a substantial period. This constitutes a serious public health warning. The link with the environment particularly needs to be determined.

 

STUDY FUNDING/COMPETING INTEREST(S) No specific funding was sought for this study. The authors have no conflict of interest to declare.

 

The study has been authorized by the Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL), the national authority for the protection of personal data collected on individuals (authorization no DE-2010-063 dated 08/09/2010).

 

 

La diminution de la fertilité masculine est difficile à établir

Dans une tribune du Figaro datée du 10 décembre, le Dr Jacques Augier, biologiste de la reproduction à l'hôpital Cochin répond à la question suivante: "y a-t-il vraiment une diminution de la fertilité masculine?".

Tout d'abord, il explique qu' "il n'existe aucune étude concluant (ou non) à une diminution de la fertilité masculine au cours du temps", car il est difficile "de construire une telle étude, pour différentes raisons parmi lesquelles le fait que la fertilité concerne les deux partenaires du couple avec le problème lié de pouvoir isoler les multiples déterminants de la fertilité de l'un ou de l'autre". 
Le biologiste poursuit en précisant que "la confusion est souvent faite avec la question de l'évolution de la qualité du sperme chez l'homme, [...] débattue depuis maintenant plus de vingt ans". Ainsi, depuis le milieu des années 90, "plus de trente études rétrospectives sur l'évolution de la qualité du sperme dans des populations variées ont été réalisées dans divers laboratoires de par le monde" et dont certaines d'entre elles "ont confirmé l'altération temporelle d'une ou plusieurs caractéristiques des spermatozoïdes" (leur concentration, leur mobilité ou la proportion de spermatozoïdes morphologiquement normaux)" tandis que "d'autres non". A ce titre, le Dr Augier explique que pour bon nombre de ces études, "l'interprétation des résultats est difficile" car beaucoup d'entre elles "ont été faites à partir de patients consultant pour infertilité, ce qui est un biais majeur", et de plus en plus, les "facteurs connus pour moduler les caractéristiques du sperme, principalement l'âge et le délai d'abstinence sexuelle avant le prélèvement du sperme," ne sont pas pris en compte dans l'analyse statistique. 

Mais en confrontant les résultats des études portant sur les variations de la qualité du sperme, il a été constaté "des écarts notables de la qualité moyenne du sperme humain d'une région du monde à l'autre dans des sous-populations d'hommes comparables", faisant émerger "l'idée qu'indépendamment de facteurs génétiques ou éthniques, ces variations pourraient être liées à des facteurs environnementaux". 

Etablissant un bilan de l'ensemble de ces études, le Dr Augier précise que "au total, la question d'une éventuelle baisse de la fertilité de l'homme demeure toujours sans réponse à ce jour et le débat sur les modifications temporelles de la qualité du sperme continue. Cependant, [poursuit-il], la conjonction d'études indiquant de nombreuses anomalies de la reproduction observées chez le mâle dans diverses espèces sauvages et les résultats d'études épidémiologiques (ne souffrant pas de biais majeurs) objectivant des variations géographiques ou temporelles notables de la qualité du sperme humain ainsi que l'augmentation de la fréquence du cancer du testicule sont de sérieux lanceurs d'alerte". Il ajoute que la notion de "multicausalité" est apparue, "faisant intervenir des facteurs environnementaux complexes tels que l'exposition chronique à des faibles doses de mélanges de composés chimiques" et à des " facteurs liés au style de vie" comme "l'exposition du foetus mâle au tabac pendant la grossesse" qui diminue "notablement" la production de spermatozoïdes. En outre, "un nombre croissant d'études, principalement expérimentales, indiquent que beaucoup de ces facteurs sont susceptibles de perturber le développement de l'appareil génital mâle avant et juste après la naissance, mais également lors de la puberté et au-delà".  Pour le Dr Augier, "il existe donc une nécessaité impérieuse de poursuivre de manière urgente la recherche dans ce domaine. [...]. Poursuivre la veille sanitaire, mettre précisément en évidence les liens entre expositions environnementales et anomalies de la reproduction, ce n'est qu'à ce prix que des réponses pourront être apportées en termes d'amélioration des connaissances mais aussi de santé publique pour notamment définir les politiques de prévention". 

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commentaires

L
J'espère aussi que les médecins penseront à demander plus tôt un spermogramme...<br /> Bises.<br /> Lily.
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K
J'ai entendu parler de cette étude hier, et même si les résultats font froid dans le dos, je suis contente qu'on en parle - qu'il y ait enfin des résultats concrets montrant qu'il y a un réel<br /> problème. J'espère que ça va mettre un peu plus l'infertilité sur le tapis, et de façon moins idéalisée surtout.<br /> Et puis ça va peut-être petit à petit montrer que les risques liés à la pollution, via les pesticides, les plastiques et tout le reste, ce n'est pas qu'une lubie d'écolos et que ce n'est pas parce<br /> qu'on a grandi là-dedans et qu'en apparence tout va bien qu'il n'y a pas de vraies questions à se poser...
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