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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 09:53

Un essai inédit de transplantation d'utérus. L'expérience suédoise permettra-t-elle d'aboutir à des grossesses, contrairement aux essais turcs qui n'ont pour l'instant pas permis la naissance d'enfant ? A suivre...

 

Des médecins transplantent un nouvel utérus à neuf Suédoises

Ces femmes participent à la première grande expérience jamais réalisée pour déterminer s'il est possible de transplanter des utérus à des femmes pour leur permettre de donner naissance à leurs propres enfants.

 

Malin Rising, Maria Cheng/ Associated Press / STOCKHOLM, Suède

 

Neuf Suédoises ont reçu une transplantation d'utérus dans le cadre d'une procédure expérimentale qui soulève de nombreuses questions éthiques.

 

Les participantes ont reçu un utérus donné par des membres de leur entourage. Elles tenteront maintenant de devenir enceintes, a indiqué le médecin responsable du projet.

Les participantes sont nées sans utérus ou ont dû en subir l'ablation en raison d'un cancer. La plupart sont âgées d'une trentaine d'années et participent à la première grande expérience jamais réalisée pour déterminer s'il est possible de transplanter des utérus à des femmes pour leur permettre de donner naissance à leurs propres enfants.

 

Des chercheurs turcs et saoudiens avaient déjà tenté de transplanter des utérus, mais leurs essais n'avaient mené à la naissance d'aucun bébé. Des scientifiques britanniques, hongrois et autres prévoient eux aussi des opérations similaires, mais les efforts suédois sont nettement plus avancés.

«C'est un nouveau genre d'opération, a dit à l'Associated Press le docteur Mats Brannstrom, depuis Göteborg. Nous n'avons pas de manuel à suivre.» 

Le docteur Brannstorm dirige le département d'obstétrique et de gynécologie de l'Université de Guthenburg.

 

Certains éthiciens se sont questionnés sur la pertinence d'utiliser des donateurs vivants dans le cadre d'une expérience qui ne sauvera pas de vies. D'autres ne s'en formalisent pas, tant que les donateurs sont bien informés, et comparent le tout à un don de rein.

«L'hémodialyse est disponible, mais nous acceptons et nous encourageons même les gens à courir un risque pour donner un rein», a dit John Harris de l'Université de Manchester.

Le docteur Brannstrom a indiqué que les neuf récipiendaires d'un utérus se portent bien. Plusieurs ont eu leurs règles six semaines après l'opération, ce qui démontre que les utérus sont en santé et fonctionnels. Une femme a souffert d'une infection et d'autres ont connu des épisodes mineurs de rejet, mais aucune participante n'a eu besoin de soins importants. Toutes ont pu quitter l'hôpital après quelques jours.

Les transplantations ont débuté en septembre 2012 et les donateurs incluent les mères ou d'autres proches des participantes.

Les récipiendaires seront incapables de tomber enceintes naturellement, puisque les nouveaux utérus ne sont pas reliés à leurs trompes de Fallope. Elles ont toutefois toutes leurs ovaires et peuvent produire des ovules qui ont été prélevés avant l'opération pour créer des embryons par fertilisation in vitro. Ces embryons seront éventuellement transplantés dans les nouveaux utérus pour voir si les femmes peuvent porter leurs propres enfants biologiques.

 

Le docteur Brannstrom et ses collègues espèrent commencer le transfert des embryons au cours des prochains mois. Les utérus seront retirés après un maximum de deux grossesses, pour permettre aux femmes de cesser de prendre des médicaments antirejet qui peuvent s'accompagner d'effets secondaires indésirables.

 

 

« La greffe, espoir des femmes nées sans utérus »

Le Figaro

 

Pauline Fréour indique dans Le Figaro qu’« en Suède, 9 femmes ont reçu une greffe d'utérus et s'apprêtent à recevoir des embryons avec l'espoir de pouvoir porter un enfant ».

La journaliste explique que selon le Dr Mats Brannstrom de Göteborg, « l'un des pionniers en la matière », « les patientes, âgées d'une trentaine d'années, se portent bien et certaines ont déjà eu leurs règles dans les 6 semaines suivant l'opération, un premier signe de bon fonctionnement de l'utérus ».

« Elles devraient bientôt se voir implanter un ou plusieurs embryons issus d'une fécondation in vitro réalisée à partir de leurs propres ovules, l'absence ou le dysfonctionnement de l'utérus n'empêchant pas ces femmes d'avoir des ovaires fonctionnels », observe Pauline Fréour.

La journaliste précise que « les greffons ont été prélevés sur des donneuses vivantes, souvent les mères des receveuses, parfois leur tante ou leur belle-mère. La greffe reste temporaire et l'utérus est voué à être retiré du corps des jeunes femmes une fois leur projet familial réalisé ».

Pauline Fréour observe qu’« avec une première transplantation réalisée en Arabie saoudite en 2000, la greffe d'utérus accuse un certain retard au regard d'autres organes. […] Pour l'instant, une seule grossesse a été constatée dans un utérus greffé, chez une femme turque opérée à Antalya l'an dernier. La jeune femme a néanmoins dû subir une interruption thérapeutique de grossesse au deuxième mois, l'embryon ne présentant pas de rythme cardiaque ».

Le Dr Pascal Piver, responsable du centre clinique d'assistance médicale à la procréation au CHU de Limoges, souligne ainsi que « le monde médical réfléchit sur le sujet depuis une quinzaine d'années, mais pour passer à l'acte, il fallait approfondir les connaissances sur la façon dont les femmes enceintes supportent les traitements immunosuppresseurs ».

Le Dr Tristan Gauthier, chirurgien au CHU de Limoges, remarque quant à lui que « le prélèvement du greffon sur une personne vivante […] soulève davantage de problèmes éthiques. C'est une opération lourde qui peut durer jusqu'à 10 heures, et les risques pour la donneuse ne sont pas nuls ».

Pauline Fréour relève qu’il s’agit d’un « facteur à mettre en balance des bénéfices pour la receveuse. Car même si cette greffe est très importante à leurs yeux, l'enjeu n'est pas vital ». Le Dr Piver ajoute qu’« il faut être sûr que la donneuse n'ait plus de projet d'enfant. Cela implique qu'elle ait au moins la quarantaine. A ce stade, les greffons ne sont plus de «jeunes» utérus, donc cela peut réduire les chances de réussite », mais note qu’« avec un don vivant, le transfert entre donneuse et receveuse est plus rapide ».

La journaliste conclut que « les recherches des deux médecins français, qui devraient être publiées prochainement, ont permis de montrer qu'il était possible de prélever un utérus sur une donneuse en état de mort cérébral sans mettre en danger les organes vitaux du corps (cœur, rein, foie…). Après des essais de greffes sur des brebis, ils préparent un dossier pour passer à l'échelle humaine dans les 2 ou 3 ans à venir ».

 

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commentaires

E
Salut APO,<br /> Je trouve ça aussi génial mais c'est sacrément impressionnant et je suis sûre qu'ils vont faire encore beaucoup de progrés.Ensuite ça doit pas être évident de trouver une donneuse " vivante"compte<br /> tenu des risques.<br /> Mais au moins c'est une chance de porter un enfant .<br /> <br /> J'espère que tu vas bien et que tu es zen pour la suite des évènemenst qui vont très vite arriver, je ne peux pas te dire si je serais dans le même bateau que toi, je n'ai pas encore de date.Ils<br /> t'ont appelé juste après quand tu es passé en commission, le rdv chez le ponte est il rapide?<br /> Je suis dans un état de stress je n'ai plus de patience d'attendre sans rien faire même si je m'approche .....bisous de soutien
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M
Je trouve ça génial, et porteur d'un immense espoir. Merci Apo pour l'information.
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  • A &amp; A, 40 ans et des poussières, trouver, un peu tard, l'amour de sa vie et avoir envie d'un enfant. Mais un cancer il y a 10 ans et distilbène in utero... Se battre contre l'adversité, s'essouffler, s'aimer en espérant le meilleur...

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