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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 11:12

Pour se donner le moral en ce jeudi matin...

Mais après tout ce ne sont que des statistiques et puis a -t-on vraiment le choix ? Mieux informer les couples infertiles ayant recours à l'AMP, ok, mais on nous propose quoi d'autre ?

 

Davantage de malformations congénitales après ICSI 

Extrait de la revue de presse JIM

 

De nombreuses études de cohorte et méta-analyses entreprises depuis l’apparition des techniques d’AMP (Assistance Médicale à la Procréation) semblent montrer que les grossesses obtenues par fécondation in vitro (FIV) ou fécondation avec injection intra cytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) sont assorties d’un plus grand risque de malformations congénitales. Mais on ne sait pas si ce supplément de risque est attribuable à ces techniques d’AMP ou aux caractéristiques des couples infertiles.

Dans ce contexte, une étude australienne sur une cohorte représentative de la population a été menée afin d’évaluer le risque de malformation (diagnostiquée avant le cinquième anniversaire de l’enfant) en cas de grossesse obtenue grâce aux techniques d’AMP  (FIV/ICSI et AMP sans FIV) par rapport à celui associé aux grossesses « naturelles ».  Les chercheurs ont évalué également le risque de malformation pour les grossesses spontanées chez les femmes « subfertiles » comparé à celui des femmes sans antécédents d’infertilité.

Les données sur tous les traitements d’infertilité en Australie du Sud disponibles pour la période janvier 1986 - décembre 2002 ont été recueillies. Les grossesses chez les femmes âgées de moins de 20 ans, ont été exclues. Les analyses ont été effectuées à partir de 308 974 grossesses, dont 6 163 obtenues par AMP et 302 811 spontanément.

Comparées aux femmes ayant accouché après une grossesse spontanée, les femmes ayant eu recours aux techniques d’AMP étaient plus âgées (p<0,001), présentaient une probabilité plus élevée d’être nullipare (p<0,001) et de race blanche (p<0,001), et d’habiter dans une région défavorisée (p<0,001). Les risques de mort-nés (p<0,001), d’accouchement par césarienne (p<0,001), d’accouchement prématuré (<37 SA ou < 32 SA ; (p<0,001)) et de faible poids à la naissance (p<0,001) se sont avérés significativement plus importants chez les femmes du groupe AMP.

 

Des risques différents selon la technique d’AMP

Le risque de malformation à la naissance (malformations cardiovasculaires, musculosquelettiques, uro-génitales, gastro-intestinales, infirmité motrice cérébrale..) est apparu significativement plus élevé pour les enfants des femmes du groupe AMP (513 malformations soit 8,3 %) par rapport à ceux nés de grossesses spontanées (17 546 malformations soit 5,8 %) (Odds ratio [OR] ajusté= 1,28 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] : 1,16-1,46). Cependant, ce risque semble toutefois beaucoup différer selon la technique employée avec après FIV, 165 malformations (7,2 % ; OR ajusté=1,07 ; IC95 : 0,90-1,26) et après ICSI, 139 malformations (9,9 % ; OR ajusté= 1,57 ; IC : 1,30-1,90). Par comparaison à l’ICSI, la FIV était associée à une réduction du risque de malformation à la naissance (OR=0,68 ; IC95 : 0,53-0,87). Ce supplément de risque associé à l’ICSI pourrait être lié à la technique elle-même et/ou aux caractéristiques du couple.

Parmi  les femmes « subfertiles », et par rapport aux femmes fertiles,  le risque d’avoir un enfant atteint de malformation à l’issue d’une grossesse spontanée était plus élevé (mais de manière non significative) chez les femmes ayant obtenu précédemment une grossesse grâce aux techniques d’AMP (OR ajusté=1,25 ; IC95 : 1,01-1,56) et chez les femmes présentant des antécédents d’infertilité et n’ayant pas eu recours à ces traitements (OR ajusté=1,29 ; IC95 : 0,99-1,68).

En conclusion, cette étude confirme que les grossesses conçues grâce aux méthodes d’AMP, et notamment celles obtenues après ICSI, sont exposées à un risque plus important de malformation congénitales par rapport aux grossesses obtenues spontanément. Mais elle n’a pas permis d’explorer plus complètement les facteurs qui pourraient expliquer ce supplément de risque. Elle permet seulement de mieux informer les couples infertiles ayant recours aux techniques d’AMP.

 

Dr Viola Polena

Davies MJ et coll. : Reproductive technologies and the risk of birth defects. N Engl J Med. 2012 ; 366 : 1803-13.

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commentaires

N
Bon, on va se dire que les stats restent des stats ! J'ai lu un article aussi là-dessus, où ils se demandaient si il fallait rendre les parents faisant des fiv responsable de ce que ça peut<br /> engendre sur leurs enfants...Dans ces cas là, interdisons à toutes les personnes atteintes de maladies héréditaires de procréer...
Répondre
6
<br /> <br /> Voilà ! Et puis de toutes façons, j'ai toujours détesté les stat ! Apo<br /> <br /> <br /> <br />

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