Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
Une étude... qui met du baume au coeur aux PMettes qui ne parviendront pas au but.... Les stimulations n'augmentent globalement pas le risque de cancer par rapport à la population normale mais le fait de ne pas avoir de grossesse diminue le risque, du moins à court terme... Une histoire de jeu aléatoire d'hormones, artificielles et naturelles lors de la gestation... Un truc me chatouille cependant, la phrase indiquant que les traitements actuels amènent "une probablitité élevée de grossesse à terme" ? Je prends ! Tout de suite et pour le cancer du sein, on verra plus tard, en attendant je fais du sport, il est avéré que l'exercice physique constitue une bon moyen de prévention !
Les traitements de l’INFERTILITÉ augmentent-ils le risque de cancer du sein?
Journal of The National Cancer Institute
Revue de presse scientifique SantéLog
Globalement non, conclut cette étude. Cependant les femmes ayant suivi un traitement contre l’infertilité, sans succès, auraient un risque significativement réduit de cancer du sein par rapport aux femmes non traitées. En revanche, les femmes traitées avec succès présentent un risque accru de cancer du sein comparativement aux femmes traitées sans succès et un risque comparable aux femmes non traitées. En bref, cette étude (de 2 ans seulement), soutenue par Susan Komen for the Cure et les NIH, publiée dans l’édition du 6 juillet du Journal of The National Cancer Institute fait le point sur la question souvent débattue de l’association traitement de l’infertilité et risque de cancer du sein.
Ces traitements stimulent temporairement l'ovulation en élevant les niveaux d'œstrogènes chez les femmes et l'œstrogène est connu pour son rôle important dans le développement du cancer du sein. Certaines études ont suggéré un risque accru de cancer du sein à la suite d’un traitement de l'infertilité, d'autres sont moins affirmatives.
Afin de déterminer le risque de cancer du sein après prise de médicaments contre la stérilité, le Pr Chunyuan Fei, du National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS-NIH), a mené une étude cas-contrôles, la « Two Sister Study » qui portait sur des femmes diagnostiquées avec un cancer du sein, âgées de moins de 50 ans et leurs sœurs, sans cancer. Les chercheurs constatent que,
· les femmes qui ont été sous traitement présentent globalement un risque identique à celui de femmes qui n’ont pas pris ce type de traitement contre l’infertilité.
· Les femmes qui ont pris ce type de traitement contre l’infertilité et n’ont pas eu de grossesse d’au moins 10 semaines ont un risque réduit de cancer du sein par rapport aux non-utilisatrices.
· Les femmes qui ont pris ce type de traitement contre l’infertilité et eu une grossesse d’au moins 10 semaines ont un risque significativement accru de cancer du sein vs les femmes traitées sans succès.
L’exposition à une grossesse est suffisante pour annuler la réduction de court terme du risque, associée aux traitements de l’infertilité, concluent les auteurs, qui suggèrent tout de même que l'exposition aux médicaments contre la stérilité qui vont modifier le remodelage du tissu mammaire lié à la grossesse. Cependant, les femmes traitées avec succès conservent au final un niveau de risque comparable de cancer du sein par rapport aux femmes non traitées.
Un risque qui évolue avec le temps…Le Pr Louise A. Brinton, Ph.D., de l'Institut national du cancer, explique que la réduction du risque global associé à l'usage de ces médicaments pourrait être liée au fait que l'un des médicaments, le clomiphène, est un modulateur sélectif des récepteurs œstrogéniques, comparable au tamoxifène, un médicament chimio-préventif. D'autre part, un risque accru chez les femmes traitées avec succès peut être lié à l'augmentation de l'exposition aux hormones ovariennes, ainsi qu’à un double effet de la grossesse sur le risque de cancer du sein, à savoir une augmentation transitoire du risque à court terme qui se dissipe ensuite avec le temps et, éventuellement, pourrait conduire à une réduction du risque à long terme, écrit le Pr Brinton.
En conclusion, des recherches supplémentaires restent nécessaires pour comprendre ces associations. Des données qui doivent aussi être mises en rapport avec les avantages considérables des traitements existants contre l’infertilité, dont la probabilité élevée de succès de grossesses à terme, ce qui peut conduire à d'importantes réductions à long terme du risque de cancer du sein.
Source: JNCI J Natl Cancer Inst (2012) doi: 10.1093/jnci/djs330 First published online: July 6, 2012 “Fertility Drug Usage and Cancer Risk” (visuels Agence de la Biomédecine)