Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
Ou comment attendre un rdv qui ne fournit aucune explication. Ou comment se voir proposer de recommencer sans rien changer, sans prendre en compte ni expliquer les causes du précédent échec. Alors un appel à informations: quels sont les protocoles de TEC qui existent et que vous avez suivi, pour celles qui en ont eu ???
Aujourd'hui, nous avions rendez-vous (téléphonique) avec Dieu. Comme feu France Telecom, Dieu vous donne un rdv dans une plage horaire allant de 8h30 à 12h30... Passons sur la matinée de travail en l'air pour nous deux, passons sur la matinée à tourner comme des lions en cage dans l'appart, passons sur les tressaillements de coeur à chaque fois que le téléphone s'agitait... Enfin, à 11h50: Dieu au bout du fil... Yes !
"Vous avez demandé un rdv afin de savoir pourquoi j'ai fait annulé le TEC". Futé le monsieur... "Parce que le taux de progesterone était trop élevé". Ok ça on avait compris mais encore??
Taux à 12.3 ce qui est anormalement et extraordinairement élevé. Pourquoi, d'où cela peut il bien venir, qu'est ce que cela traduit physiologiquement ? Si on n'a pas eu de réponse à cette question, moi par contre j'ai eu droit 2 fois à la question "Est ce que vous avez pris de l'Utrogestan ?" "Non, on nous l'a déjà demandé", pas d'Utrogestan". En effet dans le protocole c'était Provames de J1 à J14, prise de sang et écho et Utro à partir de J15 Donc NON, je n'en ai pas pris puisqu'on a tout arrêté à J14 ! "Vous êtes sûrs?" Soit il me prend pour une débile profonde (et dans ce cas, on comprend qu'il veuille nous décourager à nous reproduire), soit Dieu n'a jamais pris d'Utrogestan car oublier si on a pris ou pas l'Utro, c'est juste pas possible. Même les culottes s'en souviennent alors... Admettons que les 2 hypothèses soient très probables, Dieu est mysogyne donc doit me cosidérer comme une débile et Dieu n'a sans doute jamais pris d'Utrogestan...
Recommencer ? Oui bien sûr ! Quand ? ca dépend de la date des règles car... le centre ferme en juillet. Peut on s'assurer par le biais d'un autre traitement que le taux de progesterone restera dans les clous ? Non, on ne sait pas pourquoi il a augmenté, il peut très bien ne pas ré-augmenter la prochaine fois. J'ai osé évoquer l'idée d'un blocage comme pour le protocole de FIV et parler du fait que mon ovulation avait comme chaque mois eu lieu à J12, mais cela n'a rien à voir (l'ovulation n'a rien à voir, ah bon...) et ce que je dis est débile. Cqfd. Cf point ci dessous !
Pourtant je ne parviens pas à comprendre en quoi le taux de progesterone est néfaste, même si j'ai retrouvé cette info plusieurs fois sur le net. Dans un cycle naturel et normal, la progesterone augmente en phase lutéale, or j'étais bien en 2e partie de cycle ! Alors que trop de progesterone nuise et soit néfaste à une implantation, ok, mais pourquoi ne peut-on pas réguler ça ? Va t -on retenter un TEC (FIV3/TEC1 bis, c'est joli non ?) et devoir tout annuler en cours de route à nouveau ?
Bien évidemment, une autre pensée folle et infondée m'a traversée l'esprit: la progestérone augmente lors d'une grossesse ???! A part qu'avec une ovulation à J12, à J14 rien n'a pu s'accrocher nulle part. Il a peut être raison, Dieu, je dois être débile pour avoir des pensées pareilles...
Bref...
J'aurais donc une question (qui pourrait aussi faire l'objet d'un article sur B-AMP!) : quels sont les protocoles de TEC existants ? Préconisés en fonction de quoi et selon quels paramètres (à part les lubies de tel ou tel médecin bien sûr !). Car Il semble, comme pour les FIV, y avoir autant de protocoles que de centres (et non pas que de femmes bien sûr, cela serait trop beau...)
Quelques éléments d'informations sur la progesterone et son impact en FIV. Vous noterez au passage la recommandation finale d'en discuter avec son médecin qui lui saura vous expliquer connaissant votre dossier. Ouais, en rêve...
Progestérone, les chiffres
La progestérone est une hormone produite par le corps jaune en deuxième phase du cycle menstruel, par le corps jaune gravidique puis par le placenta au cours de la grossesse. Son rôle est de préparer l'utérus à la nidation, puis de préparer la glande mammaire à la lactation. Son dosage permet en cours de grossesse, de refléter l'activité placentaire. En dehors de ce cadre, la progestérone sera dosée dans l'exploration de troubles hormonaux Elle est également utile pour la fécondation in vitro.
Valeurs normales
nmol / l µg / l
Avant la puberté < 0.91 < 0.28
Homme 0.42 - 1.82 0.14 - 0.56
Femme : Phase folliculaire 0.70 - 6.70 0.21 - 2.10
Ovulation 2.10 - 13.30 0.70 - 4.20
Phase lutéale 21.00 - 91.00 6.60 - 28.70
Ménopause 0.70 - 1.82 0.21 - 0.56
Au cours de la grossesse, les valeurs augmentent progressivement de 42 à 133 nmol/l (soit 13.2 à 42 µg /l) à 5 semaines d'aménorrhée jusque 532 à 1071 nmol /l (soit 166 à 366 µg /l) à terme.
Variations pathologiques
Diminution : Insuffisance lutéale responsable d'avortements à répétition ou de stérilité : taux bas vérifiés au cours de plusieurs cycles successifs. Insuffisance de sécrétion de FSHInsuffisance ovarienneHyperandrogénie Hyperprolactinémie Déficit en enzymes du métabolisme des hormones stéroïdes (maladies héréditaires rares) (17 a -hydroxylase, 20-22 desmolase)
Augmentation : Déficit en enzymes du métabolisme des hormones stéroïdes (maladies héréditaires rares) (17-20 desmolase, 21 hydroxylase)
Dr Marie-Françoise Odou
Q/R sur Cité Science / Universcience
Taux de progestérone élevé
Deux tentatives de fiv qui ne s'achèvent pas à cause de mon taux de progestérone élevé. Ma question : pourquoi la progestérone est élevée ?
Réponse
Bonjour,
Vous avez fait deux fécondations in vitro (FIV) sans succès. Votre taux de progestérone est élevé et vous souhaitez savoir pourquoi.
Pour rappel voici les différentes phases du cycle ovarien :
- la phase folliculaire
- l’ovulation
- la phase lutéale
« L’ovulation est une période de courte durée (en moyenne 48 heures) qui se caractérise par la libération de l’ovocyte mature par l’ovaire et sa captation par l’ampoule de la trompe de Fallope.
Dès que le taux d’œstrogène atteint un seuil (variable d’une femme à l’autre, mais généralement entre 300 et 350 pg/ml), il stimule la sécrétion de LH par l’hypophyse. Le taux de cette hormone augmente alors rapidement (c’est le pic de LH), et déclenche l’ovulation proprement dite, qui survient en moyenne 36 à 48h après le début de ce pic. »
http://www.natisens.com/Articles/Anatomie/Anatomie_femme/Cycle_ovarien.html
A titre d’information générale voici les taux de référence de la progestérone pendant les diverses périodes du cycle féminin :
- La progestérone:
La progestérone est une hormone sécrétée en 2e phase du cycle ovarien par les cellules de la granulosa du corps jaune.
Son taux reste stable et faible en première partie de cycle, et commence à augmenter environ 12 heures après le début du pic de LH. Il atteint un pic en milieu de phase lutéale, pour ensuite diminuer, suite à l'atrésie du corps jaune, sauf en cas de grossesse.
Valeurs de référence:
- phase folliculaire: 0,2 à 1,5 ng/ml
- phase ovulatoire: 0,8 à 3 ng/ml
- phase lutéale: 2 à 30 ng/ml
Vous trouverez sur le lien suivant un schéma reprenant les courbes des taux des différentes hormones (FSH, LH, Oestradiol et progestérone) durant le cycle.
http://www.natisens.com/Articles/Anatomie/Anatomie_femme/Secretion_hormones_femmes.html
(Natisens est un site administré par une médecin anesthésiste et une pharmacienne)
Dans un article scientifique du Dr Joëlle Taieb du service de biochimie et d'hormonologie à l’hôpital Antoine Béclère (Clamart), il est effectivement indiqué d’un taux trop élevé de progestérone est de mauvais pronostic pour l’implantation de l’œuf :
« Son élévation prématurée au cours des stimulations ovariennes dans le cadre de la fécondation in vitro et transfert d'embryon est d'un mauvais pronostic pour l'implantation. La méthode de dosage à mettre en oeuvre (technique directe ou après extraction et/ou chromatographie de l'échantillon) est fonction des indications cliniques. »
http://www.em-consulte.com/es/article/20873/progesterone
La lecture d ‘un article de Réalités en gynécologie-obstétrique (147, Septembre 2010), La réceptivité utérine de P. MERVIEL, E. LOURDEL, R. CABRY, M. BRZAKOWSKI, S. DUPOND, V. BOULARD, P. DEMAILLY, F. BRASSEUR, H. COPIN, A. DEVAUX, permet de comprendre que la progestérone modifie l’endomètre et que ce si le processus est trop prématuré, l’implantation est difficile :
«Cet auteur conclut qu’une différenciation lutéale précoce de l’endomètre (apparition de l’hyperéchogénicité) est délétère pour l’implantation et il préconise soit la congélation des embryons (pour un transfert dans un cycle plus adéquat), soit l’utilisation d’une antiprogestérone (RU 486) en fin de phase folliculaire afin de retarder la transformation de l’endomètre par la progestérone (p.2) »
http://www.performances-medicales.com/gyneco/Encours/147/04.pdf
En revanche, nous n’avons pas trouvé d’information sur les causes de l’élévation du taux de progestérone et vous conseillons donc, sur la base des informations que nous vous avons fournies concernant les valeurs hormonales théoriques, de demander conseil au gynécologue qui vous suit. En effet, lui seul, connaissant votre dossier médical, sera à même de vous expliquer les raisons de ces variations.
Nous espérons que ces éléments d’information vous aideront à enrichir le dialogue que vous aurez avec votre spécialiste.
L’Equipe de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé