Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
TEC ce matin de 2 blastocytes dans une ambiance apocalyptique ! L'amour et la volonté de s'accrocher de nos petits seront ils plus forts que l'abjectitude humaine? Un TEC cauchemardesque mais la nouvelle importante du jour est sans nul doute que nos 2 embryons se sont dévitrifiés comme des grands et sont dans mon ventre. Et que nous sommes tous les 3 sur le canapé, car incapable de bosser comme prévu.
C'est un jour qu'on attendait depuis un an et qui s'est très mal passé. Récit circonstancié et sous lexomil !
8h30: après deux jours passés à me préparer et à me détendre en thalasso, me voilà prête, certes stressés tous les deux mais ça commence bien: au tel on nous dit que les 2 embryons ont résisté a la dévitrification et qu'on nous attend dans 1h.
Arrivée au Labo: direction PdS. Là, on me demande de payer la dévitrification (ben oui quoi, il y a des priorités dans la vie !) et on me donne mes résultats de vendredi: et là tout s'effondre: progestérone à 15 ! Soit très au dessus de la normale et au dessus du 12 qui, en mai, avait été jugé trop élevé et néfaste à la nidation. Vous vous rappelez ? C'est ici et Dieu, avec qui on avait demandé alors un entretien, nous avait expliqué par a+ b qu'une telle progestérone était anormale et pas propice à une implantation. Bref on avait tout arrêté. Et là alors que vendredi on avait parlé de notre crainte que cela se renouvelle, pas de coup de fil, pas un appel ce qui dans ce centre, (dans lequel même les cas complexes au bout de plusieurs échecs et avec points particuliers, on ne vous appelle pas pour vous préciser les choses, ben non, quand même, pas de temps à perdre à rassurer et expliquer aux patients quoi !) signifiait qu'on lançait le TEC et que tout était ok.
Vous imaginez ma réaction? Effondrée en larmes a l'idée de nos embryons déjà dévitrifiés qu'on allait transférer dans une situation encore pire qu'en mai ? Mr A qui était en train de garer la voiture va en urgence au Labo de Dieu demander ce qui se passe. On lui répond au bout de 2 interlocuteurs et après avoir dérangé Dieu en personne pour avoir avis suprême (cela nous sera reproché quelques heures plus tard) qu'en fait la progestérone élevée c'était plus si grave car l'oestradiol était monté ! Ah bon, en mai, il ne parlait que progestérone et pas du rapport entre les deux... Quoi faire de toutes façons ? A part angoisser encore plus et se dire tout ça pour rien...
Une prise de sang plus tard durant laquelle on me plaint une aiguille à ailettes (j'ai les veines qui roulent et collapsent et les infirmières s'y reprennent souvent à plusieurs fois ou défilent à mon bras pour qu'une finisse par y arriver): "vous comprenez ça coûte cher" ! Pétasse je viens de te payer 110€ de dévitrification, tu vas pas me faire chier sur tes stocks d'aiguille, là???!
Bref, on arrive dans l'antre de Dieu, lieu des ponctions et des transferts. On m'installe, on nous fait attendre, l'infirmière me propose un lexomil pour me détendre comme je suis très énervée de ce qui se passe. Arrive (au bout d'une heure environ) Dieu en personne pour me faire le transfert: "Alors vous avez (osé) posé des questions?" Nous calmement lui disant qu'on est surpris vu qu'en mai la progestérone était rédhibitoire et que là, comme si de rien n'était, on transférait ! Réponse en substance et presque mot à mot: "vous n'avez pas à poser de questions, c'est moi qui décide. Mais vous, vous en posez beaucoup trop. Cela instaure un climat de suspicion. Et si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à changer d'équipe (ie de centre) et d'ailleurs, vous ne serez plus suivis ici car vous avez dépassé les bornes".
Donc voilà, nos embryons attendent dans leur cathéter, je suis installée et on est viré ! "Je fais le transfert alors ou pas ?" Connard ! Aurait on du lui dire qu'on a déjà commencé un dossier ailleurs, qu'on est allé voir une spécialiste à Paris, qu'on regarde très sérieusement l'Espagne ? Et qu'il était de toutes façons hors de question qu'on continue avec un centre dirigé par une ex-pseudo pointure sur le retour depuis longtemps et sans aucune humanité et pédagogie? Devait on lui parler du classement de l'ABM où son centre est si mal classé et les performances en succès des FIV surtout pas rattrapées par une écoute et une prise en charge humaine et dans la confiance ?
Bref, il a ensuite daigné faire le transfert, me faisant bien mal au passage alors que je n'ai jamais senti aucune douleur pendant les transferts. Vengeance mesquine à l'image de ce praticien abject quand on est sans défense, moi les jambes ecartées, à serrer les dents et à respirer en me disant qu'il faut que j'encaisse pour aller au bout et donner une chance aux embryons et avec nos embryons encore "en otage" dans ce centre. Ah si, quand même, une dernière pour la route: si cela ne marche pas, devinez la faute à qui? A moi car je crée avec mes questions et mes suspicions "une mauvaise connexion cortico-endométriale"... Ben voyons! Et si ça marche, ça sera grâce à lui, à son écoute attentive, à sa façon de mettre les patients en confiance ?
C'est fait, j'espère juste que cena ne sera pas préjudiciable au succès de ce TEC, tant attendu et sur lequel on a placé tant d'espoir. Mais est ce normal d'être traités ainsi, comme de la merde qui n'a pas le droit de chercher à comprendre ? Est ce normal de ne pas expliquer un minimum (on ne va pas lui piquer son job !) au patient qui attend légitimement des explications sur ce qu'il vit, sur ce qu'on lui propose / impose ? Est ce normal qu'on ait perdu plus de 2 ans dans ce centre de tarés où chacun, médecins, infirmières, techniciens, vit dans la soumission face aux diktats de Dieu ? Et où les patients ferment leur gueule, car pris en otage par un système de quasi-monopole et de délais soi disants plus courts que dans le public (le 2e centre de la région est un CHU) ? Est ce normal que les choses se passent ainsi dans ce pays dont on loue tant le système de santé ? Ok, la Secu prend en charge 4 tentatives, mais à quel prix derrière, en termes de succès, de relation humaine, de confiance et d'impact sur le couple et sur notre avenir ?Car pour eux on est un numéro (de facture! ) mais nous c'est notre vie et notre avenir qu'on joue.
Allez, il faut que je me détende, pour eux qui vont (ou pas) faire leur nid demain, pour moi et vivre tout ça mieux, pour nous. Qui sait un petit coup de lumière dorée me ferait du bien ??