Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
Malgré un retour aléatoire (vol annulé à cause de la neige sur Paris, retour en train le lendemain et c'est long pour rentrer dans notre province, avec journée de boulot en vrac etc...), malgré un gros orage vendredi (pas dans le ciel celui là) et des tensions entre nous, malgré la difficulté des mois précédents: un petit espoir est revenu vendredi...
Le verdict parisien est plutôt bon: 1.54 de volume endométrial contre 0.93 il y a 3 mois. Le traitement semble faire effet. Oui, je "réponds" au traitement, je suis une brave petite patiente bonne élève... La vascularisation de l'utérus affiche désormais des paramètres presque quasi-normaux, enfin il se vascularise quoi. L'épaisseur et le volume progressent. Encore deux mois de traitement et je peux donc espérer être dans la normale volumétrique ie supérieur à 2. Moi qui n'aime pas les normes, et le fait de devoir être dedans et tout ce qui ressemble à du formatage, voilà que j'ai pour une fois envie d'avoir un profil "normal"...
Malgré les tensions entre nous, extrêmes certains jours quand la lassitude et l'impossibilité de parler de tout cela et de l'avenir si cela ne marchait pas, on peut donc espérer bientôt (mars ou avril?) un transfert avec des chances "normales" d'accroche. Plutôt les 2 embryons d'un coup selon la médecin parisienne pour, au vu de mon âge (40 passés...) optimiser les chances. Sachant que même si déconseillée à priori, la survenue d'une grossesse gémellaire ne nécessiterait pas de réduction. On n'en est pas là (malheureusement... pourtant à la lecture des blogs de certaines chanceuses, je trouve que 2 cela a l'air sympa...). Revenons au présent. La médecin parisienne émet par contre un gros doute sur la date proposée de transfert par notre centre qui indique un transfert à J19. Or selon elle, nos embryons étant en fait des J6, il faut les ré-implanter à J21. Car il faut compter avec les 2 jours de décalage qui sont liés à ce qui sert de "déclenchement" en cas de TEC. Bref on va recompter tout ça sur nos petits doigts et projetter de faire un gros mensonge sur mon J1 à notre centre pour le cycle de transfert. D'ailleurs à propos de J1, ce petit con (c'est mon blog, je dis ce que je veux) semble avoir envie de se pointer en avance ce mois ci. Au cas où on aurait espéré un miracle...
Du coup, malgré tout, malgré l'espoir qui n'est que de revenir à des paramètres normaux et ne garantit nullement le succès, malgré les tensions et les interrogations, on a quand même fait les soldes. Méga soldes même. Show must GO on. Yes !
J'en suis consciente, il faut continuer à vivre "en attendant". (Et il faut continuer à faire les soldes pour relancer l'économie aussi !!!). Il faut essayer de ne pas trop se gâcher la vie. Même si, étant forcé de faire semblant d'aller bien devant l'entourage professionnel et alentours, on a sans doute tendance à craquer et à s'effondrer à la maison. Alors oui depuis disons 1 an et demi, soit en gros depuis la PMA "hard", je ne suis pas forcément très gaie tout le temps et plus du tout insouciante. Mais faut il se cacher devant l'autre ? Ne pas lui montrer qu'on accuse le coup et qu'on a du mal à y croire encore ? Faut-il cacher l'angoisse qu'on peut avoir devant l'avenir incertain, devant le risque que cela ne marche pas, jamais ? Et puis bien sûr, la question taboue: Faut-il occulter ou taire la peur qu'on a de devoir vivre une vie non choisie et pleine de frustrations et de pincements au coeur dans laquelle on a sans doute besoin d'encore plus d'amour pour survivre malgré tout ? Comment vivre avec cette différence entre nous ? Comment faire, seule, le deuil du mot maman ?
Petit sondage, vous, vous faites comment, déjà avec la PMA ? Pour vous remonter le moral l'un l'autre sans s'entrainer vers le bas, pour se comprendre même quand on ne vit pas les choses de la même façon parce qu'on n'a pas forcément le même caractère et la même façon d'appréhender les choses ? Est ce que chez vous aussi, c'est Madame qui veut envisager la suite (les FIV suivantes si échec, la stratégie don ou pas don si échec,...) et Monsieur qui préfère faire chaque chose en son temps au risque de ne pas anticiper et de perdre du temps quand on n'en a déjà pas trop mais parce que sinon cela voudrait dire qu'on n'y croit pas vraiment ? Est ce qu'il y en a un qui veut tout faire, tout tenter et l'autre qui veut réfléchir et se fixer des limites ? Pas facile tout ça. Plus si facile en tout cas au fil des mois et des échecs...
Alors sans doute faut-il effacer les mauvais moments, ceux où on ne se comprend pas pour ne garder que les bons, ceux où on est sur de s'aimer pour le meilleur et pour le pire. Et sans doute faut il croire dans les petits signes, les petits gestes, les épreuves pour l'instant surmontées ensemble, et oublier les moments de découragement où on dit n'importe quoi. Et il faut croire dans les petits chiffres encourageants: 1.54 pour en revenir au chiffre du jour (enfin de la semaine). Putain 1.54... Et après ? Si ce chiffre pouvait se multiplier par, allez 100 à la louche lors d'une pds, ça serait tellement bien... Si seulement...