Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
La PMA abîme le couple, enfin les échecs en PMA. Mais quand l'un fête la fête des pères/mères et l'autre pas, comment rester unis, comment assumer, surmonter cette "différence" et rester deux quand l'un se sent si désespérement seul ?
Il y a quelques semaines, Mr A écrivait un article sur ce blog intitulé "la solitude des Pmettes, par Lui" et disait qu'il n'était pas facile pour eux, messieurs, de prouver, de montrer, qu'ils étaient là, qu'ils le voulaient autant cet enfant, parfois peut-être même plus pour certains, que celles qui endurent les traitements et le vivent dans leur corps.
Abyssale, insondable, non mesurable, cette solitude est, je crois, le quotidien de toutes celles qui passent par la PMA, même quand on est vraiment deux dans ce projet, dans ce désir d'enfant, même pour celles qui sont soutenues, accompagnées par leur compagnon dans le quotidien des traitements, des rendez-vous, des contraintes diverses et variées et c'est mon cas.
Mais aujourd'hui, la solitude de la PMette est immense, encore plus que les autres jours, encore plus que lors de ce jour de fête des mères qu'elle ne fête pas. Car aujourd'hui c'est la fête des pères et Mr A va la fêter, même si cela sera en coup de vent et avec, je pense, le coeur un peu lourd. Mais il n'empêche, aujourd'hui la PMette que je suis se sent trahie et terriblement seule avec cette perspective de ne jamais fêter ni fête des pères ni fête des mères avec celui qu'elle aime et un petit bout qui ne vient pour l'instant pas. Les "recalées du collier de nouilles" comme disait Barbidou mais il y a celles qui ne peuvent même pas partager, en tout cas pas avec la même force, violence et la mêm frustration, cette douleur, ce manque avec leur moitié. Quand on a commencé à envisager la PMA, et dès le début de notre histoire quand on a su que cela serait très compliqué d'avoir un enfant, et un peu plus tard, quand j'ai commencé à lire les blogs, c'était notamment pour trouver des traces, des témoignages de celles qui vivaient la même chose, à savoir PMA + présence d'un enfant de l'autre. Comment gérer cela, comment ne pas se laisser dépasser par le chagrin, les rancoeurs, les reproches ? Comment assumer ce qui n'est pas un choix et qui est même souvent un fardeau soyons honnête ! Car même si je tente de me consoler en me disant que, si on y arrive, cela sera pour nous deux, une première fois (Mr A a adopté), avec une grossesse, une naissance, des premiers mois, des ressemblances à chercher aussi (sous réserve que nous ne devions passer au don...) et puis surtout un enfant né de l'amour de deux personnes, il reste que cette différence est un poison insidieux et très violent certains jours dans le couple. Demain, dans un an ou 2, si le verdict est implacable et si la réussite n'est pas au bout de ce parcours infernal de la PMA, il ne sera pas possible de se construire vraiment une toute autre vie, sans enfants dans les pattes une semaine sur deux. ll reste qu'il y a des jours, comme cette p... de fête des pères de m... où l'on se sent très seule au bord du chemin, enfin plutôt au fond du fossé...
Je ne crois pas être la seule à très mal vivre cette situation, même si j'en connais peu qui la vivent. Une copine qui "entre en pma" prochainement me confiait que si cela ne marchait pas, elle envisageait de partir, changer de vie, vivre autre chose... seule ou en tout cas à longue distance et sans lien régulier. Est ce la solution pour moins souffrir, pour se protéger (un peu) ? Ce n'est pas ce que je souhaite et envisage en tout cas pour l'instant mais certains jours, c'est très dur, même si au départ, cela ne me posait pas de pb que Mr A ait un enfant adoptif. Je n'imaginais pas la violence de ce qu'on peut ressentir en PMA, pensant que l'amour permettait de tout surmonter à deux, mais j'ai très vite compris que cumuler PMA et cette différence au sein du couple est insidieux et dangereux. Comment ne pas en vouloir à l'autre de vivre, fut ce la moitié du temps et sans lien biologique, ce qu'on ne peut pas vivre ? Comment accepter les contraintes de la vie avec un enfant quand ce n'est pas le sien, comment ne pas se renfermer sur sa souffrance et sa propre vie de non-parent et ne pas s'éloigner ?
Je suis consciente que cela peut choquer certain(e)s d'écrire, de penser cela mais encore une fois, tout le monde s'accorde à dire que la PMA c'est dur et qu'une famille recomposée c'est dur, alors les 2 cumulés... Voilà ce témoignage très personnel et douloureux, si certain(e)s ont vécu, vivent cela de près ou de loin et veulent échanger sur ce sujet...Mais en tout cas, aujourd'hui est un jour de m... dans une vie de m... et où je voudrais être très loin...