Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
Ce soir, c'est Noël. Comment survivre à Noël et à toutes ces réjouissances obligatoires quand on est triste ? Comment survivre à la PMA dont les échecs vous minent peu à peu ? Comment garder espoir, continuer à vivre et à profiter des (petits) moments sans trop penser à ce qui nous manque si fort ?
Mais revenons au titre de ce post. Noël et ses emplettes. Une boutique de design, j'adore le design, les objets un peu décalés, originaux, réfléchis et pensés avec cette petite touche, cette patte particulière à tel designer. Bref une jolie petite boutique comme je les aime. Endroit parfait pour dénicher des idées cadeaux pour toute la famille. Mais voilà, ce que je vois en premier est le cadeau que j'aimerais pouvoir nous faire. Une chaise haute (pur bébé je précise), signée Droog Design, ie design nordique, sobrissime. Mais qui semble pratique et tout à fait fonctionnelle (enfin pour ce que j'en connais, hein, c'est à dire, comme on le sait, pas grand chose). Soldée, bradée même car la jolie petite boutique ferme. Mais voilà, je ne peux pas, je n'ai pas le droit, je n'ai aucune raison concrète d'acheter cette chaise haute. Et tout en regardant avec envie cette chaise haute au joli design, c'est idiot, mais je me sentais fautive, illégitime, ridicule à regarder cet objet interdit, et craignant qu'on me prenne en flagrant délit, qu'on me remette à ma place. Par chance, la vendeuse ne viendra pas me poser de questions genre quel âge a votre enfant. Merci. Sauvée par... le chien de la boutique, qui lui viendra me renifler et reconnaitre la dog friendly que je suis. Donc on a parlé chien (oui j'en ai un aussi, ah oui et telle race, ils sont gentils mais du caractère...), donc j'ai fait quelques emplettes mais je n'ai pas acheté la chaise haute. La mort dans l'âme. Si seulement je pouvais, dans quelques mois, la mort dans l'âme, regretter de ne pas l'avoir acheté sur un coup de tête... Si seulement... mais bon.
La PMA est là, absente et omniprésente à la fois. Absente dans ces mois d'attente, de traitement de préparation pour notre 1er TEC. Omniprésente dans nos esprits même si on n'en parle pas, plus. Sauf pour se rappeler les médicaments que je dois prendre matin et soir. Chacun un peu muré dans son chagrin, chacun tentant de survivre à tout ça. Ce soir, c'est Noël, 3e Noël à espérer cet enfant qui ne vient pas. Et cette année, la magie de Noël n'a pas du tout opéré. L'an dernier, pourtant quelques jours après l'échec de FIV (17 décembre 2011...), j'avais réussi à prendre un peu de plaisir à chercher des cadeaux pour mes proches, à retrouver réunie ma famille (petite donc proche et au courant). Mais là, je me demande juste comment je vais réussir à sourire et à faire semblant d'être heureuse malgré tout.
Ce soir c'est Noël. Et comme toutes les nuits depuis quelques temps, je ne sais même plus depuis quand, je me réveille vers 4 ou 5h du matin. Sans raisons extérieures apparentes. Et difficile de se rendormir quand on a le coeur et les pensées lourdes. Alors je vais juste espérer que tout cela passe vite. Cette nuit qui n'en finit pas. Ce Noël qui me pèse même si je serai entourée de gens que j'aime. Je vais juste espérer que 2013 arrive vite, avec juste moins de larmes qu'en 2012, ou alors des larmes de bonheur et d'émotion. Pas celles qui m'accompagnent depuis déjà tant, trop de temps, les larmes de tristesse, de désespoir et de résignation amère.
C'est symbolique, mais depuis quelques semaines, quelques Pmettes ont vu leurs cauchemars se terminer et ont accouché ou sont en passe d'accoucher, et de devenir maman pour de vrai, avec un vrai bébé dans les bras. Des filles que j'ai connues galériennes, désespérées, cyniques, tristes, pleines d'espoir, de rage et de courage et qui un jour ont eu le positif tant attendu, parfois pas suivi d'un long fleuve tranquille, parfois si. Ce sont les premières pour moi que j'ai connues "avant" et qui sont passées désormais de l'autre côté, pas seulement enceintes mais mamans. La preuve que le temps a passé. Et que nous on est toujours là, à attendre, à espérer (à y croire encore un peu, de moins en moins...?). Et si je suis contente pour elles et de voir que parfois, oui, cela marche, je ne peux pas m'empêcher de compter sur mes petits doigts que moi aussi, si FIV1 avait marché, ce Noël serait le premier avec notre bébé. Si FIV 2 avait marché aussi d'ailleurs. Si FIV3 avait marché, on en serait à ... Stop ! Y aura-t-il un jour un Noël gai et heureux avec plein de cadeaux pour notre enfant au pied du sapin ? Et une jolie chaise haute quelque part dans la cuisine ?
ps: une pensée pour celle(s) qui attendent avec espoir et angoisse le 26 décembre. J'espère que le Père Noël ne leur fera pas un sale coup et qu'il les comblera...