Un blog de FIV, entre difficultés, doutes et espoirs. Et avec des infos scientifiques sur l'AMP
IVG vs infertilité ? Sans opposer deux problématiques de santé (publique) différentes et non concurrentes même si divergentes forcément, sans nier les "droits" (mais aussi devoirs non ?) et besoins des uns et des autres, mais parfois il faudrait quand même remettre les choses à leur place.
Effarée par la lecture d'un article, publié, il est vrai, par un journal dont on connait le côté partisan et obscur. Oui je suis épuisée par les effets conjugués de la stim récente et de la progestérone dont je me gave + le lâcher-prise post tout ça, mais j'ai encore un cerveau qui fonctionne. Et je suis tombée sur cet article, hallucinant à mes yeux...
Bref, on s'y insurge parce qu'il n'y a pas assez de centres IVG (pas dans tous les départements !!) et que les femmes subissent une pression qui les mettent "mal à l'aise" (euh elle était pas mal à l'aise quelques semaines avant la nana qui s'est envoyée en l'air sans préservatif, rassurez moi ? p... 2 ou 3 jours par mois quoi faut le chercher un peu non ?!) et que les délais sont longs (3 semaines !!!)
A titre de comparaison, pour l'infertilité, y a t-il un centre AMP par département ? Combien de couples ne subissent ils pas une pression pour abandonner leur parcours car trop peu de chances ou pire, sont mis en voie d'attente (attendez, ça va venir, 2 ans au moins), ou mal orientés vers des techniques sans issue au vu de leur profil puis après jugés "trop vieux" ? Et les délais, ah oui, parlons des délais pour obtenir un don de sperme, voire d'ovocytes, c'est un peu plus de 3 semaines me semble-t-il ? Quant à la pression, si une femme veut avorter, et bien elle sait ce qu'elle veut, non, et se fout des pressions ? Ou alors elle est indécise, et là, c'est à elle de se poser les bonnes questions (enfin aurait du se les poser avant, car la contraception ce n'est pas si compliqué non ?), personne ne peut le faire à sa place. Et cet article qui parle du côté "pas anodin" de la fausse couche médicamenteuse, ah oui, parce qu'on entoure et prévient la PMette qui doit passer par là de ce qu'elle va vivre, alors qu'elle, elle le veut son bébé et n'a aucune envie de le voir s'évacuer en lambeaux dans les chiottes ?
Priorités à deux vitesses dans ce pays, dirait-on, alors même qu'un couple sur 6 est touché par l'infertilité (je ne connais pas les chiffres mais je ne pense pas qu'une femme sur 6 choisisse de faire une IVG ?).
Et rappelons qu'à ce jour, seulement 4 FIV sont remboursées par couple alors qu'il n'y a pas de seuil qui limite le nombre d'IVG remboursée par femme, et ce alors que de plus en plus d'irresponsables utilisent l'IVG comme moyen de contraception (différents professionnels de santé dénoncent cette tendance pourtant préjudiciable à la santé et à la fertilité future de la femme). Ah ben oui, la pilule et les préservatifs, c'est pas remboursé, alors autant faire une IVG n'est ce pas ?!
Coup de gueule, qui va peut être choquer, mais je m'en fous. Je précise toutefois que je suis bien évidemment et absolument pour l'IVG qui est un "progrès" médical et sociétal évident dans nos sociétés dites développées. Mais c'est un choix comme son nom l'indique de faire une IVG et tout choix peut parfois être douloureux mais il faut assumer soit de s'envoyer en l'air sans protection avec les divers risques que cela comporte (le VIH ça existe encore non ?), soit avec quelqu'un qu'on ne connait pas et/ou qui ne veut pas partager plus. Oui bien sûr les accidents de capote ou de pilule, mais quand même, 99% et quelques % de fiabilité alors. Et si les taux de réussite en PMA étaient les mêmes, on serait heureux n'est ce pas ?
La PMette (et son compagnon) n'a pas le choix, ni de son parcours d'infertilité, ni de son traitement, ni de son résultat, ni, si début de grossesse il y a, de ce qui peut, parfois malheureusement, arriver par la suite, ... ni de ce qui peut ne jamais arriver s'il n'y a jamais accroche...
Alors ça va aller, penser à sa pilule ou à mettre un préservatif, ca n'a jamais tué personne et empêché de s'amuser, pour un coup d'un soir ou ce qu'on veut. Bref, l'irresponsabilité et l'étourderie remboursées par la Sécu, et les pleurnicheries qui vont avec parce que ce droit serait menacé (euh en quoi au fait, comme le remboursement à 100% a été obtenu et la condition de détresse enlevée tout récemment ?), ca va aller là... Vous avez déjà entendu parler, vous, d'un "la PMA, c'est un droit" qui pourrait pourtant devenir d'actualité avec les résultats inquiétants de dégradation du sperme des Français, ou d'un droit des infertiles ? A part celui de se cacher pour pleurer, parce que, bouh, l'infertilité c'est pas beau... Enfin plutôt, le droit de se barrer à l'étranger parce que, à partir d'un certain âge, la PMA ça n'existe plus en France.
Tiens, une proposition qui me passe par la tête: pour chaque femme qui demande une IVG, elle fait un don d'ovocytes quelques mois après ? Juste manière de comprendre que ce qui est si facile et si insouciant pour elle (faire un gosse, ah ben oui mais en fait je voulais pas), pour certaines c'est dur et douloureux... Bon pour le don de sperme, ça va être plus dfficile de tracer les auteurs...
Femmes. "En France, le droit à l'avortement reste menacé"
Libération
Caroline Rebhi, membre du Planning familial, fait le point sur les attaques contre le droit à l'avortement en France et souligne tout de même des avancées.
«Le droit a l’IVG a été renforcé récemment en France en enlevant, dans la loi, la notion de détresse comme condition pour y avoir recours. Depuis avril 2013, le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale a aussi été acquis. Malgré tout, ce droit reste menacé. Lors des échographies, certains professionnels continuent de suggérer à la femme de garder l’enfant, la mettant mal à l’aise pour demander une IVG. D’autres médecins, de plus en plus nombreux, invoquent leur clause de conscience pour ne pas appliquer la loi de 2001 qui a repoussé le délai d’avortement de douze à quatorze semaines d’absence de règles.
Autre difficulté : certains praticiens ne laissent pas suffisamment le choix sur la méthode d’avortement. En dessous de sept semaines, on va imposer la méthode médicamenteuse plutôt que chirurgicale, car moins coûteuse. Or les femmes ne savent pas forcément que cela provoque une fausse couche, ce qui est loin d’être anodin et ne peut être choisie qu’en toute connaissance de cause. Enfin, l’IVG est menacée par un trop faible budget : 110 centres ont fermé depuis dix ans, il n’y en a même plus un par département. Il y a une inégalité territoriale. Dans certains hôpitaux, en août et pendant les fêtes, les délais d’attente dépassent trois semaines ! Il faut donc redonner des moyens. Il est aussi indispensable de créer des centres IVG autonomes dans l’hôpital avec du personnel formé pour mieux accompagner les femmes. Enfin, il faut arrêter de les culpabiliser avec l’avortement sous prétexte qu’il existe beaucoup de moyens de contraception. L’IVG est un droit.»