Les jours se suivent et passent. Des larmes souvent, du découragement latent, un rayon de soleil (au sens propre ou figuré) parfois, un regain d'enthousiasme, d'entrain de temps en temps. La peur et la boule au ventre tout le temps.
Sur le volet PMA, les rdv se poursuivent pour préparer le dossier pour le nouveau centre. Rdv psy fait avec quelques larmes de nous deux devant elle, rdv gyneco pour moi pour valider les analyses dont bilan hormonal ok pour la vieille que je suis;
Mais je risque d'avoir droit à une biopsie du sein à cause d'un petit nodule non suspect, présent depuis des années et qui selon les 2 mammographies et échos avant et après n'a pas bougé avec les stim, mais au cas où. Une ponction de plus, parait il pas trop douloureux. Mais j'en ai marre de ces actions invasives qui "mutilent " mon corps sans raison sans but sans succès. Et comme il y aura sans doute des examens complémentaires à faire pour Mr, il ne faut pas espérer une prise en charge et une FIV avant février, au mieux... Mais m'a assuré ma gentille gynéco, pleine de bonne volonté par ailleurs et prête à tout faire pour éviter ce qui peut l'être, j'aurais fait ma dernière FIV avant mes 42 ans...
Et puis cerise sur le gateau: notre dossier, indépendamment des aspects biologiques (il reste des tests et consultations chez Mr à faire, notamment pour voir si le test de survie des rares spermatozoides permet d'envisager encore les ICSI), risque de ne pas être accepté. A cause de nos âges, de mon AMH pourtant pas mauvaise, de son cancer ??? Non. Il risque d'être refusé parce que Mr a adopté et que le centre en question n'est à priori pas très favorable à un projet parental quand il y a un enfant adopté. Mais je n'ai rien à voir, moi, avec cet enfant adopté, il n'est rien pour moi, que souffrance et solitude, que présence en trop qui rappelle que Mr ne m'a pas attendu pour avoir envie d'un enfant, souffrance de ses "papa" usurpés entendus à longueur de journée une semaine sur deux quand moi je n'entendrai peut etre jamais des "maman" et que je me prends claque sur claque dans la gueule et échec sur échec et que je vois se dessiner mon avenir, seule, sans enfant. Ben oui, mais c'est comme ça et ils peuvent refuser notre dossier à cause de ça. Les enfants d'abord ?! Moi je n'ai qu'à me sacrifier. Pour une gosse qui ne m'est rien et me mène parfois la vie dure. C'est la goutte d'eau. Même si forcément il y a des solutions, d'autres centres, en espagne ou ailleurs, qui ne confondent pas tout, le projet égoiste du passé de l'un voulant un enfant pour lui même sans projet de famille et le vrai projet et désir d'un enfant à deux avec un avenir commun, et qui ne nous feront pas chier la dessus sur un truc qui n'a rien à voir avec la choucroute !
Mais par principe, j'enrage et je suis écoeurée de ce monde et de cette vie. D'ailleurs ceci est à l'exemple de ma vie, encaisser, me sacrifier, supporter l'insupportable alors même que le problème médical qui est le mien n'est pas résolu par ces techniques médicales qui détruisent mon corps et supporter cette double peine, de la "décomposition" et de la PMA qui échoue, qui me détruise à petit feu et ont en tout cas déjà détruit ma joie de vivre. Jusqu'où doit on se sacrifier par amour ? Jusqu'où doit on supporter l'insupportable ? Jusqu'où dans un couple l'un peut il tout avoir ou presque et l'autre renoncer à tout ? Jusqu'où dois je porter et subir un passé qui n'est pas le mien mais qui gâche mon avenir ? Jusqu'où je vais parvenir à supporter cette vie que je n'ai pas choisie, et qui jour après jour, est de plus en plus cruelle et injuste ?