Ecoeurée. Dégoûtée. Découragée. Si ce n'était pas notre avenir qui était en jeu, je serai effarée et folle de rage aussi. Casser les patient(e)s, les décourager fait il partie intégrante du traitement FIV ? Est ce nécessaire de traiter des couples, des hommes et des femmes qui souffrent comme les dernières des merdes de la terre, de leur rappeler à chaque fois qu'il est possible que ce sont de minables incapables ? Il semblerait que dans notre centre, oui.
Hier, après le (très et 3e) douloureux échec de vendredi, nous adressons un mail à la secrétaire de Dieu (on ne s'adresse JAMAIS à Dieu directement, et de préférence pas à ses saints, car Dieu craint l'ombre et souhaite rester le maître du monde) pour poser 2 petites questions. 1- Un taux de bHCG de 3 peut il signifier qu'il y a eu un petit minuscule début d'accroche ? et 2- Quand envisager le TEC et quelle est la procédure ?. Petites questions auxquelles la moindre infirmière FIV (loin de moi tout mépris) peut sans doute partiellement répondre, en disant que oui ou non, et que grosso modo, un traitement TEC se déroule avec ou sans piqûres, avec ou sans monitoring, avec 1 ou 2 mois de repos ou de suite (nous souhaitions nous organiser et voir un peu quand le prévoir au mieux). Réponse par mail de la secrétaire ce matin: Dieu a dit que le taux était négatif (pauvres imbéciles, vous croyiez quoi, être capables de réussir, minables infertiles ? Ceci étant, chez moi "négatif" commence pour les chiffres au dessous de zéro...) et que pour le reste, il fallait donner nos disponibilités pour que Dieu, dans son immense bonté, nous accorde un rdv téléphonique un mardi matin (dans 1, 2, 3 semaines ? quand Dieu le voudra, vous n'êtes que des merdes et vous allez les attendre vos réponses). Nous les attendrons donc jusqu'au 25 septembre. Quasiment un mois pour avoir un petit debriefing (qui durera, allez, 10 mn ?) téléphonique sur un événement traumatisant et avoir quelques idées de la suite (si le TEC doit être fait en octobre, cela me laisse 3 ou 4 jours pour m'organiser et prévoir du calme après le transfert, c'est pas grave !)
J'ai donc ce matin appelé ma gynéco de ville qui savait qu'on partait en FIV puisqu'on en avait parlé lorsqu'on était allé la voir tous les deux fin 2011, mais n'avait été tenue au courant de rien par le centre PMA (m'a t on d'ailleurs une seule fois demandé quel gynéco me suivait habituellement ? Non sans doute pas.... Qui elle me dit qu'un taux à 3 est bien faible, qu'il s'est peut-être passé quelque chose surtout si je l'ai ressenti différemment mais que c'est difficile d'être catégorique. Et qu'avec un utérus comme le mien, hypoplasique, plusieurs fausses-couches sont nécessaires souvent pour permettre enfin une grossesse à terme. Cool... Mais quand on est en FIV, on fait comment ? Pour surmonter les essais pour rien, sans accroche, les essais pour rien, avec accroche mais avec fausse-couche (on n'en a même pas encore eu, ou si peu peut-être cette fois ci) pour voir le bout du tunnel et espérer que cela marche au bout de combien d'essais, d'années ? Il est où d'ailleurs le bout du tunnel ? Je constate aussi, après avoir étudié la littérature à ce sujet, que jamais on ne nous a donné de traitement spécifique après le transfert (alors que l'aspirine que j'ai pris cette fois ci de ma propre décision est clairement évoquée dans de nombreuses études comme pouvant compenser un peu le défaut de vascularisation des utérus distilbène).
Alors changer de centre revient au coeur de mes interrogations. Combien de tentatives et d'échecs allons nous devoir encaisser par ces charlatans même pas capables d'adapter le traitement aux profils particuliers de leurs patientes ? Combien de fois allons nous devoir encaisser les sarcasmes et le mépris de ces médecins qui ne sont pas dignes de l'être ? Mais d'autre part, cette 3e tentative a démontré qu'avec une anesthésie générale, la récolte d'ovocytes était bien meilleure, ce n'est même plus qu'une question de choisir entre souffrir ou pas, mais entre ne pas souffrir et avoir une dizaine d'ovocytes ou alors souffrir et avoir 2 malheureux ovocytes! J'ai l'impression qu'on est pris au piège. Partir en Espagne, non pas pour un don mais pour espérer une prise en charge plus humaine (et plus coûteuse avec peut-être des deals de rétrocessions de commissions et d'honoraires ??!) comme le conseille ma gynéco de ville qui me propose de la voir pour discuter de tout cela et vider mon sac ?
Il nous reste 2 blasto mais j'aimerais mettre toutes les chances de notre côté, aussi infimes soient elles, pour que cela marche. Avant de passer à la suite, si suite il doit y avoir.
J'en profite pour lancer un appel à experts: si l'un(e) d'entre vous connait THE ponte spécialiste des utérus distilbène et des stratégies FIV adaptées, je crois que c'est cela qu'il nous faut. Où qu'il soit, à l'autre bout de la France ou n'importe où ! merci par avance...